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GRUNGE ROCK  |  LIVE

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NIRVANA - Unplugged In New-york (1994)
Par POSSOPO le 19 Avril 2009          Consultée 15323 fois

Nul besoin de réfléchir plus de trois secondes pour comprendre que cet album représente bien plus que le simple live d'un groupe de grunge. Et l'évidence de la chose fait que parmi les pires adversaires de NIRVANA, il arrive de rencontrer un paquet de crétins qui naviguent à de très courtes encablures du niveau zéro de la réflexion. Ceux qui n'aiment pas le trio du Pacifique ne sont évidemment pas tous à interner pour déficience mentale, on trouve même de sacrés navigateurs parmi ceux-là. Je relève juste de façon certes un peu rapide et provocante, le nombre affolant de cerveaux en pâte à modeler qui s'acharnent sur un phénomène de mode, des airs faciles à composer et à retenir, une technique bancale, un je-m'en-foutisme qui agace… Bref, des arguments trop bas de plafond pour continuer à y prêter attention.

Ces arguments coupés à la vinasse seyent en effet fort mal à la personnalité d'un artiste qui, tout en ayant su rester brut de décoffrage tout le long de son existence, a également proposé un discours musical sensible, personnel, presque précieux. Accompagnés des trois guides de Seattle, nous ne visitons aujourd'hui aucun cliché, l'atmosphère ne se fait jamais suffocante, encore moins ridicule. Si théâtralisation excessive il existait parfois chez NIRVANA, attitude trash et bras d'honneur au système manquant de cohérence avec la commercialisation de son art en tête, elle semblait plus le fruit d'un malaise constant que d'une volonté balourde de marketer de la chansonnette à peu de frais en vue de séduire les foules demeurées (et les idiots sont tout droit tombés dans le panneau).

Je viens de parler des trois guides de Seattle. La formulation peut choquer. Il n'y a ici nulle volonté d'accorder une importance que n'ont jamais eu Dave Grohl ni Krist Novoselic, modestes acolytes d'un leader qui aurait sous doute préféré garder un statut plus humble. Et loin de moi l'idée d'oublier les autres saltimbanques du Seattle grunge (inutile de parler de QUEENSRYCHE oui Jimi Hendrix ici), au talent tout aussi respectable… parfois plus. Simple tentative d'éviter ces fameuses répétitions qui plombent les écrits mal relus.

Autre relecture du premier paragraphe, le mot témoignage à la fonction identique de contournement des termes live, disque ou album. Mais plus que ça, il convenait de souligner l'importance extramusicale de ce live/disque/album. Écoutez bien, Kurt Cobain a l'air heureux, il fait de l'humour à plusieurs reprises, il se sent bien. Ses compères aussi. C'était fin 1993, quelques mois à peine avant un suicide qui aura peiné sans étonner. Et sorti après le décès du joli blond, cette gravure n'a pu bénéficier d'une critique qui ne se serait concentrée que sur les notes et les rythmes. Et beaucoup pointent aujourd'hui du doigt la difformité des louanges qui entourent autant cet exercice télévisé que son exécutant. Et ils ont raison, ces détracteurs. NIRVANA a sauvé son image et ses chiffres de vente en suicidant son chanteur. On le sait bien, "In Utero" avait été mal accueilli et sur l'autoroute du succès, le pick-up du trio s'était fait dépassé par les bolides conduits par PEARL JAM, ALICE IN CHAINS, bientôt SOUNDGARDEN. Un mort et on reprend la main.

Pourtant, "Unplugged in New York" est bon. Il est même très bon. Et si on hésite encore à faire confiance en son propre ressenti, il suffit de mettre en parallèle l'émotion subie à l'écoute de l'œuvre et la fatigue qui clôt celle de "From The Muddy Banks Of The Wishkah", révélateur des faiblesses scéniques du combo et sur quelques compositions tout juste ratées.

Voilà une façon de souligner l'excellence du choix des morceaux. Ne nous leurrons pas, NIRVANA a connu les affres de la perte d'inspiration, s'est laissé allé à enregistrer n'importe quoi et dispose d'un catalogue de morceaux riche en pages de gloire comme en ramasse-crottes.
Des ramasse-crottes laissés au placard, des tubes trop évidents passés sous silence, des versions acoustiques qui subliment l'émotion, des reprises parfaitement vécues. Et il n'y a guère besoin de s'attarder sur la prestation technique et instrumentale. Kurt Cobain chante avec force et affection (les différences vocales entre "About A girl" sauce "Bleach" et sauce débranchée sont spectaculaires et attestent d'une progression remarquable), tout ça est bien joué et l'ingénierie sonore a restitué un équilibré idéal entre tous les micros (y compris ceux qui ont capturé les réactions d'une salle présente, jamais envahissante). Le climat est chaud, délicat, affectueux. C'est tout de même important de le dire, non ? Oui, mais l'essentiel est ailleurs.

On n'entendra pas ici "Smells Like Teen Spirit", trop gros, trop énergétique, trop transpirant. On n'entendra pas "Rape Me", déplacé. On n'entendra pas "Heart-Shaped Box", trop tubesque. Du tubesque, il y en a pourtant, une fois et demi, au début puis au milieu, piments savamment dosés d'une soirée placée sous le signe de l'intime. "Polly" montre son efficacité au ralenti, "Come As You Are" est joué sans exagération et l'effet chorus ne ruine rien, au contraire. Et comme la distorsion de "The Man Who Sold The World", et comme l'accordéon de "Jesus Doesn't Want Me For A Sunbeam", et comme le violoncelle de Lori Goldston, et comme l'apparition de ses MEAT PUPPETS trois fois repris (dire que le producteur souhaitait voir débarquer un Eddie Vedder en tenue d'acier au lieu de ses guests inconnus au bataillon de l'argent), ses petits plus qui ne respectent pas la règle sont les derniers barreaux d'une échelle qui voit grimper la galette haut dans le ciel du Rock. Par moments aidé de la fée électricité, épaulé par ses amis, NIRVANA est plus touchant encore, plus beau.
Quatorze titres, six issus d'un répertoire étranger. Six sorties admirables, jamais excessives (on connaît la propension à la vulgarité chromée des reprises) et imbriquées dans un set devenu magique grâce à un toucher qui tient de l'exception. Six chansons qui voleraient la vedette au répertoire de la star du soir si elles ne savaient faire preuve de la plus grande humilité. Presque dommage qu'on ne puisse user de cet argument, critique boursouflée et malhonnête, pour signifier le chétif de l'écriture d'un artiste tantôt surclassé par ses influences.
Bref.

"Unplugged In New York", un groupe, ses amis et son cœur. Un dernier élan magnétique avant la chute.

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   (5 chroniques)



- Kurt Cobain (chant, guitare)
- Dave Grohl (batterie, chant, basse)
- Krist Novoselic (basse, accordéon, guitare)
- Pat Smear (guitare)
- Lori Goldston (violoncelle)
- Curt Kirkwood (guitare)
- Cris Kirkwood (guitare, basse, chœurs)


1. About A Girl
2. Come As You Are
3. Jesus Doesn't Want Me For A Sunbeam
4. The Man Who Sold The World
5. Pennyroyal Tea
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8. On A Plain
9. Something On The Way
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11. Oh Me
12. Lake Of Fire
13. All Apologies
14. Where Did You Sleep Last Night



             



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