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PRIMUS FUSION FUNK METAL  |  STUDIO

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1990 Frizzle Fry
2014 Primus & The Chocolat...
 

- Membre : Possessed, Jerry Cantrell
 

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PRIMUS - Sailing The Seas Of Cheese (1991)
Par POSITRON le 8 Mai 2017          Consultée 4031 fois

"Sailing The Seas Of Cheese" est un weirdo. Un bizarre. Un mec pas normal. Un marginal. Il est laid. Quand il doit courir le matin pour arriver au boulot parce qu'il s'est encore pas levé à temps il pue toute la journée. Il boit des bières étranges, souvent seul dans son coin parce qu'il n'a pas d'amis. Les gens l'évitent et ça lui va très bien. Il aime bien que je l'appelle SSOC, il trouve que ça sonne comme "sock" – chaussette en anglais -. Être une chaussette ça le fait marrer. Il est comme ça SSOC. Il a une voix étrange. Il me rappelle les RESIDENTS du squat de fous près de la décharge. Cartonnesque, canardesque, et plein d'autres mots en esque. Il me dit de rajouter qu'il a "une voix... presque". Je ne comprends pas mais il se marre tout seul. Admettons. Il est comme ça SSOC.

Sur son temps libre SSOC est un musicien. Il est drôlement doué mais personne ne s'en rend compte parce qu'il s'en fout de faire plaisir aux oreilles des guignols. S'il se contentait de groover à la batterie comme il sait si bien le faire ou de jouer du RUSH sur sa basse comme quand il était gosse ça irait mais il peut pas s'empêcher de slapper, de bouffer l'espace sonore des autres instruments. Il aurait pu jouer dans METALLICA s'il savait arrêter trente secondes. Et alors quand il fait de la guitare, alors là c'est la débandade générale. Il est plus que compétent mais il a des goûts étranges. Déjà le son. Une espèce de nappe de saturation incohérente, visqueuse, acide. Impossible de jouer "Wonderwall" ou "Still Loving You" avec ça. Il se fait clasher par les ex-premiers de classe, genre Yngwie qui l'accuse de sortir toutes les mauvaises notes volontairement. Ce n'est pas totalement faux. Il s'en fout.

Il aime la Funk. Il aime le groove. Mais les grooves bizarres, étranges, parfois dissonants ("Jerry Was A Race Car Driver") ou atonaux ("Sgt. Baker"). Il les répète, en se balançant légèrement pendant des heures avant de décider s'il les garde. Il a joué du Thrash dans le passé et il en garde un goût occasionnel pour le gros riff ("Those Damned... "). Et quand il s’énerve il écrase, broie, malaxe ses cordes. On dirait qu'il les mâche. Ce n'est plus une basse c'est une percussion branchée sur un ampli dont il tire le son qui lui plaît. C'est là qu'il est magique.

Je lui dis que je peux lui arranger un concert dans une salle amateur de Metal sur Nîmes. S'il est prêt pour le live ça peut le lancer. Il hésite. Il grogne. Il râle. Il ne joue pas du Metal lui. On ne sait pas exactement ce qu'il joue d'ailleurs. Funk Rock Metal Punk Bass Fusion Alternatif ? Allons bon. Il y a bien trouze mille groupes qui riffent moins durs que lui et qui y sont passés. Ils ont même été bien reçus. En plus on peut le faire passer en tant que side-projet de POSSESSED ou de BLIND ILLUSION. C'est pas du Metal ça peut-être ?

Il marmonne dans sa barbe – mal taillée – et prétexte la bassophobie du milieu Metal. Je me fâche. La bassophobie du milieu Metal est un mythe, on a pris le comportement de quelques individus et on l'a généralisé à toute une scène. IRON MAIDEN vend par millions, RUSH est une référence du Hard Prog et je ne suis pas le seul dans l'équipe à idolâtrer ATHEIST. J'ai mentionné RUSH : je sais qu'il va craquer. Il hésite encore. Et il grogne. Et il râle.

Et il y va. À poil. Métaphoriquement hein. Calmez-vous.

Il parle de sa vie. De ce qu'il connaît. De la pauvreté en Amérique ("American Life"). Du service militaire ("Sgt. Baker"). De la pêche ("Fish On"). Des misères du travail ("Jerry Was A Race Car Driver"). Du prolétariat ("Those Damned Blue-Collar Tweekers"). De n'importe quoi ("Here Come The Bastards").

Soudain sans qu'on sache pourquoi, SSOC est une rock star. Il joue devant des foules – toutes proportions gardées, il ne sera jamais METALLICA. Et là : métamorphose. Petit canard devient cygne, sauf qu'il reste quand même un canard. Le taiseux solitaire et pouilleux devient entertainer magnifique, il donne sa leçon de basse au monde entier, il raconte des histoires drôles avec sa voix extraterrestre ("Tommy The Cat"), sa guitare couine comme jamais. Il fait rire, accroche, il fait le zouave, hurle sur le public ("Is It Luck"). Le public en redemande. C'est un succès.

Le concert est fini. Il va sortir un disque sur Interscope Records. Il se retourne vers moi, le visage illuminé.

"Hé mec, j'ai eu une super idée ! Tu sais mon grand père qui chante bourré sous sa douche tous les matins ? J'vais l’enregistrer et j'vais foutre ça sur mon disque ! La gueule des gens tu vas voir !"

Je l'aime bien mais qu'il est con putain, qu'il est con.

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- Tim 'herb' Alexander (batterie, cruche)
- Les Claypool (basse, chant, clarinette)
- Larry Lalonde (guitare, banjo)


1. Seas Of Cheese
2. Here Come The Bastards
3. Sgt. Baker
4. American Life
5. Jerry Was A Race Car Driver
6. Eleven
7. Is It Luck?
8. Grandad's Little Ditty
9. Tommy The Cat
10. Sathington Waltz
11. Those Damned Blue Collar Tweekers
12. Fish On (fisherman Chronicles, Chapter Ii)
13. Los Bastardos



             



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