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DESERT ROCK  |  STUDIO

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JOHN GARCIA - The Coyote Who Spoke In Tongues (2017)
Par CANARD WC le 27 Mars 2017          Consultée 4552 fois

« John GARCIA ? Qu’est-ce que c’est que ce truc ? Mais ce n’est même pas « Metal » et il ose foutre ça en Sélection du Site… Ayé, c’est officiel le Canard a fondu son dernier fusible. Après nous avoir fait chier avec son Punk à roulettes, c’est de pire en pire. Ce type est fou, je vais arrêter de lire ses chroniques »

[Canard laisse le temps à la majorité des lecteurs de cliquer pour se tirer de la page]

Reste les meilleurs. Dont certains doutent, je le sens bien. A ceux-là, je leur dis : « faites-moi confiance, nom d’un gnou ». Vous vous méfiez, c’est bien normal d’autant qu’il ne faut jamais accepter des bonbons d’un inconnu, même quand il s’agit d’une friandise vaguement Stoner. Donc, vous allez prendre cinq minutes – même pas : 4’56 pour être précis – et vous foncez sur "The Hollingsworth Session" (la quatrième). Un titre, un seul pour vous convaincre que j’ai raison.

Certains lecteurs tombent à la renverse devant tant de beauté et décident de vouer un culte à durée indéterminée au Canard.

Pour l’autre question qui fâche (« mais c’est pas Metal ton truc pauvre con »), je vous prierais de rester poli pour commencer et j’ajouterais que tout d’arpèges acoustiques vêtus on peut transmettre de la tension, une sensibilité fébrile le tout avec des réminiscences façon Robert Plant. Ce titre est superbe, il est la preuve qu’on peut mélodiquement faire passer de l’électricité tout en acoustique. Puis avouez que ça change un peu, non ? Si, après vous êtes mangé "The Hollingsworth Session", vous n’avez toujours pas envie de vous jeter sur le reste de l’album, alors j’aurais failli, vous pouvez quitter cette page et retourner vaquer à vos funestes occupations, je vous prout.

L’assistance clairsemée décide d’écouter l’album en entier parce que nom d’un chien le titre en question était ‘achement pas mal.

Reste la crème de la crème des lecteurs de NIME pour qui "The Coyote Who Spoke In Tongues" (*) prendra le temps de défiler quarante-cinq minutes durant. Lesdits lecteurs se retrouveront alors à faire une ballade en plein désert une nuit de pleine lune pour reprendre l’évocatrice pochette de l’album.

Un jour, ici sur NIME, je prendrais le temps de remonter à l’envers le dossier « John GARCIA ». Une partie d’entre vous le connaissent déjà vu qu’il est le fondateur de KYUSS. Mais je ne pense pas que UNIDA soit si connu que cela (malgré les deux kros de POSSOPO)… et HERNANO ou son dernier album solo encore moins. John GARCIA est pourtant le roi caché du Stoner, l’homme qui porte à lui seul toute la « philosophie » du Desert Rock. Quand Josh HOMME est parti s’éclater dans son coin avec QOTSA (pour finalement tout phagocyter), John GARCIA est quant à lui resté en plein désert avec l’esprit de KYUSS sous le bras. Tout seul ou presque. Avec sa gratte, ses compos et quelques reprises, il continue de faire vivre KYUSS en plein désert, isolé comme un coyote ouais. Les loups chassent en meute, le coyote non, il vit et chasse seul, bouffe ce qu’il trouve. Comme mon John GARCIA qui se démerde comme il peut et s’en tire magnifiquement avec sa bite et son couteau en plein désert.

Desert Rock, oui, c’est bien de cela dont il s’agit. Tout en acoustique (mais je crois vous l’avoir déjà dit, faudrait un jour que je prenne le temps de me relire d’un autre côté ça donne à ma prose un naturel désarmant qui a son charme), sans tempo quasi aucun, juste le bel instrument de John qui arrive par moments à faire trembler les montagnes bien aidé par la prod’ de l’album qui réussit de fort belle manière à donner une ampleur particulière à chaque arpège. Un choix artistique niveau mixage qui affiche un certain décalage avec la « voix » (flagrant sur "Argleben II"). Et rien que pour cela, l’album s’avère intéressant.

Puis, il y a la démarche. Il flotte sur "Coyote" un parfum de poussière avec en toile de fond le mythe de l’artiste maudit. Mal aimé (un peu), incompris (parfois) et mélancoliquement seul. Il y a dans ce choix minimaliste (guitare sèche et voix et presque rien d’autre), un zest de fatalité pour un résultat 100 % concentré de John GARCIA. Un choix qui donne ce regain d’âme (qui manque bien souvent à nos groupes) à cet album à part, mais magnifique et envoûtant.

La malédiction, le désabusement, le désespoir jamais « montrés », juste vaguement « palpables », s’entrecroisent tour à tour sous une dose massive d’arpèges qui s’empilent les uns sur les autres, au gré du répertoire du vieux KYUSS ou plus personnel du sieur GARCIA. Le résultat est impeccable, fait son travail de sape en alternant la douceur planquée ("Kylie"), la mélancolie à couper au couteau ("Argleben II" qui semble sortir tout droit d’un LED ZEP des temps illustres) ou carrément quasi-groovy comme pour tromper la solitude sur "Give Me 250 ML". "The Coyote Who Spoke In Tongues", c’est l’artiste nu. L’artiste, lui et lui seul, face à lui-même, face à l’immensité de la nuit, qui hurle sans une meute avec lui. Pour lui-même, pour le plaisir d’entendre sa voix résonner à pas d’heure.

Note : un gros 4/5.

Morceau préféré : "The Hollingsworth Session".

(*) Traduction approximative chafouine : « le coyote polyglotte ».

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   CANARD WC

 
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- John Garcia (tout, presque tout seul)
- ...
- Ehren Groban (guitare acoustique)
- Greg Saenz (percussions)
- Mike Pygmie (basse)


1. Kylie
2. Green Machine
3. Give Me 250ml
4. The Hollingsworth Session
5. Space Cadet
6. Gardenia
7. El Rodeo
8. Argleben Ii
9. Court Order



             



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