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2016 Transit Blues
2022 Color Decay
 

- Style : Architects, Bleed From Within, Motionless In White

The DEVIL WEARS PRADA - Transit Blues (2016)
Par PINPIN le 8 Mars 2017          Consultée 1963 fois

"C'est pas mélodique", quelle phrase énervante, quel argument fallacieux ! Et pourtant cette phrase est sincère, mais elle ne signifie pas exactement ce que la personne qui la prononce croit dire, je la traduirais par "Mes neurones ne sont pas câblés de telle façon à comprendre ces notes comme une mélodie". Eh oui, notre musique est un goût acquis, comme le café, il faut un temps pour s'y habituer, et encore certain y mettent du sucre. Les Hardos oldschools associent souvent l'aspect mélodique aux riffs et aux solos, ainsi qu'aux refrains. Ceux qui mettent du sucre dans leur café mettent des claviers dans leur Metal. Mais ce ne sont pas les seuls manières de produire des mélodies : les Punks et les Coreux en produisent avec des suites d'accord simples, des tremolo-picking, ou bien directement à la basse, en la mettant en avant (excellent exemple : le dernier DESCENDENTS, "Supercaffium Spazzinate"). Et parfois les groupes misent davantage sur le timbre et l'alternance entre les différents instruments, les arrangements, de cours riffs jetés çà et là. C'est ce que fait THE DEVIL WEARS PRADA, la mélodicité est moins évidente, mais pas forcément absente. Et puis il faut que ce soit dit : la musique n'a pas nécessairement besoin d'être toujours mélodique, et d'ailleurs ce "Transit Blues" contient des passages purement rythmiques.

Une petite discussion sur cet adjectif complexe, "mélodique", afin de prévenir que pour aborder THE DEVIL WEARS PRADA il vaut mieux mettre de côté ses attentes en terme de mélodicité "conventionnelle", autant dire que pour certains d'entre vous, ce sera juste nul. Pourtant TDWP, ténor de la vague Metalcore/Post-Hardcore/Trancecore, nous sort un album qui va à contresens de la tendance généralisée consistant à calmer le jeu et sortir des morceaux pop. "Transit Blues" est lourd, parfois agressif, mais aussi mélancolique, TDWP entre dans une troisième ère qui me plaît beaucoup.

Je m'explique. La première période de TDWP est fougueuse, pas vraiment maîtrisée mais s'appuie sur des points fort comme les low-growls déments de Mike Hranica, des Breakdowns bourrins et de l'électro presqu'à outrance. Avec "Dead Throne" on entre dans une seconde période : la musique est de plus en plus réfléchie, mais malheureusement le chant de Mike n'est plus complètement convaincant – remarquez : je m'y suis fait. Avec ce nouvel album on conjugue tous les bons éléments : Mike Hranica maîtrise enfin son nouveau style de screaming et la composition est de la qualité de celle qu'on pouvait retrouver sur "8:18", en plus sombre, avec une l'injection d'une dose parfaite d'électro.

Je ne vais pas mentir, il y a un tube absolu sur "Transit Blues" qui résume l'album à lui seul et fait péter le mélancolimètre, c'est "To The Key Of Evergreen". La construction de ce morceau est curieuse : une première partie rythmique et lourde, suivie d'un longue fin aérienne dans laquelle retenti le chant déchirant de Mike. Sur le refrain Mike part sur du chant clair et ajoute un hurlement superposé sur les fins de vers, et c'est génial ! C'est une très bonne utilisation de la nouvelle technique qu'il a travaillé. A ce propos je trouve que c'est une des orientations intéressante que prennent les groupes de Metalcore ces dernières années, ARCHITECTS et NORMA JEAN ont aussi poussé leur chanteur/hurleur dans ce sens, même WALLS OF JERICHO et PARKWAY DRIVE me semblent s'y intéresser progressivement.

Les autres morceaux ne sont pas en reste mais en général plus compacts et directs, plus classiques (pour TDWP) en somme. Mais on retrouve dans beaucoup d'entre eux un aspect Emo, pratiquement au sens littéral, au sens où la musique, le chant et les paroles transmettent des émotions négatives, en général une forte tristesse, une rage désespérée. Les refrains pleins de désillusion comme "Over a lifetime I never loved her, my daughter" ou la supplique accablée "For the love of god, no more lock and load" donnent une bonne idée du ton, très sombre de l'album. Au vu des textes on pourrait parler d'album concept, le groupe citant au fil des morceaux de nombreuses villes et des situations sinistres poussant à des voyages sans réels espoirs, décrivant au final la condition de l'homme, prisonnier d'une planète ou tous les lieux se valent, la fuite de l'un vers l'autre ne provoquant rien de mieux qu'un "Transit Blues".

THE DEVIL WEARS PRADA continue son chemin sans se préoccuper de ce qui se fait dans le monde du Metal. Si cette exploration mène à des albums de la trempe et la maturité de "Transit Blues", je suis pour ! Je le mets dans mon top 2016.

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   PINPIN

 
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- Mike Hranica (chant)
- Jeremy Depoyster (guitare, chant clair)
- Andy Trick (basse)
- Kyle Sipress (guitare)
- Giuseppe Capolupo (batterie)


1. Praise Poison
2. Daughter
3. Worldwide
4. Lock & Load
5. Flyover States
6. Detroit Tapes
7. The Condition
8. To The Key Of Evergreen
9. Submersion
10. Home For Grave Pt. Ii
11. Transit Blues



             



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