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2016 Scars & Crosses
2019 Champain
 

- Style : Black Sabbath, Baroness

HIGH FIGHTER - Scars & Crosses (2016)
Par DARK BEAGLE le 19 Octobre 2016          Consultée 1641 fois

Saviez-vous que l’Allemagne compte plus de sept millions de joueurs de football licenciés, tout niveau de compétition confondu ? Vous rétorquerez, non sans avoir raison, que ça vous fait une belle jambe et qu’il y a d’autres moyens de briller en société. Comme les cafards qui survivraient à un holocauste nucléaire. Mais remplacez le foot par la musique. D’après vous, combien de groupes ont brillé en Allemagne ces trente dernières années, combien ont su dépasser leurs frontières, combien ont réussi à percer la carapace de votre curiosité ? Il y en a énormément également. Et si on associe volontiers l’Allemagne au Power Metal Mélodique à la HELLOWEEN ou façon RAGE, son futur musical réside peut-être dans les formations qui s’écartent des licornes qui chient des arcs-en-ciel. Et HIGH FIGHTER fait assurément parti de cette vague qui puise son inspiration ailleurs.

"The Goat Ritual", le premier EP du groupe, montrait un groupe de Sludge plutôt agressif, qui exprimait sa rage en un claquement de doigt. "Scars & Crosses" marque déjà une très nette évolution, qui ne fera peut-être pas plaisir aux amateurs de l’EP. En effet, HIGH FIGHTER se veut plus posé. Un peu à l’image de la pochette de l’album en fait, qui n’est pas sans évoquer l’univers onirique du Sandman de Neil Gaiman. Difficile de savoir à quelle sauce nous allons être mangés à la seule observation de cette jaquette. Cela pourrait être n’importe quoi. Nous devinons, nous savons au fond de nous que ça ne sera pas très lumineux.

Et effectivement, nous ne nous trompons pas. Nous sommes cueillis immédiatement par un riff lourd, teinté d’une certaine forme de psychédélisme. On pense à du vieux BLACK SABBATH, mais ça ne se passe pas tout à fait de la même façon. La batterie ne sonne pas pareil, les riffs sont un brin plus dissonant, la basse est une sourdine bourdonnante. La voix de Mona Miluski résonne. Il faut un certain temps pour comprendre que nous faisons face à une chanteuse. C’est subtil. On s’attend tellement à un mec pour ce genre de musique et ce livret inexistant qui brille donc par son absence ! Sa féminité surgie de temps en temps, comme sur le très bon "Darkest Day", pour ensuite nous étriller savamment les oreilles.

La voix est traînante, un brin étonnante. Subitement, elle se mût en cris qui viennent du passé au son Sludge plus marqué. Et l’agression auditive passe remarquablement bien. Là encore difficile de dire pourquoi, la musique n’est pas subitement plus hargneuse, elle ne s’accélère pas pour autant. Il y a juste un contraste qui nait et brise le côté pépère dégagé par les tempos relativement lents. Et quand le solo intervient, nous nous retrouvons soudain face à un flux mélodique, qui tranche avec le côté basique du riff qui est là pour poser une ambiance plombée qu’autre chose.

"A Silver Heart" est une entrée en matière géniale du coup. Tous les ingrédients mentionnés dans le paragraphe ci-dessus sont présents, délicieux pris dans leur individualité ou tous ensembles. HIGH FIGHTER montre de quoi il est capable de façon immédiate. Le groupe ne prend même pas le luxe de tromper son monde le temps d’une petite intro histoire de faire monter la pression. Non, c’est du direct dans la gueule et quelque part, ça fait du bien. Un peu d’amour vache en quelque sorte. Mais dans ce cas, pourquoi la suite n’arrive pas à avoir le même impact ? Pourquoi l’intérêt décroît à mesure que l’on avance dans ce "Scars & Crosses" ?

La réponse viendrait peut-être tout simplement que le groupe semble un brin limité dans l’inspiration. Certains diront que cela fait le charme de cette galette, d’autres avanceront, un peu timidement, qu’on finit par s’emmerder un peu, quand même. HIGH FIGHTER utilise sans vergogne les mêmes ingrédients de chanson en chanson. Pas toujours dans le même ordre, pas toujours de la même façon, tout simplement, mais cela suffit pour créer une espèce d’uniformité monolithique qui très vite va rendre cet album un peu étouffant. Mais là encore, ce n’est pas inintéressant. Il nait de l’écoute prolongée de ce disque une impression de claustrophobie, étouffante. Pour le coup, l’album dégage un je-ne-sais-quoi de malsain qui devient un argument de séduction.

Cependant, "Scars & Crosses" se veut encourageant. Nous pouvons noter tellement de changements entre l’EP brut de décoffrage et cet album résolument coincé entre le Heavy Metal des familles et le Sludge qu’il y a espoir de voir la formation bouger encore, chercher à évoluer dans le son et s’offrir encore plus d’originalité. Sans aller à s’avancer en disant que ce disque représente l’avenir du Metal Allemand, on appréciera la volonté des musiciens de ne pas vouloir s’enfermer dans un carcan et de chercher à défricher autour de son terrain, afin d’enrichir son propos.

HIGH FIGHTER n’est donc pas vraiment un coup de cœur. Mais ce n’est pas un groupe que l’on oublie à peine écouté. Il reste quelque chose, après que nous ayons appuyé sur la touche stop ou que le groupe ait terminé son récital. Une impression que ce n’était pas si mal du tout, au final et qu’approfondir l’écoute devient une option pleinement envisageable. "Scars & Crosses" fait plaisir, car il demande un temps d’assimilation. Ce n’est pas de la musique Kleenex, du consommable rapide qui s’évapore vite dans les mémoires. En tout cas, HIGH FIGHTER mérite d’être suivi, ne serait-ce que par curiosité, pour savoir où les Allemands nous emmènerons la prochaine fois.

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- Mona Miluski (chant)
- Christian 'shi' Papass (guitare)
- Ingwer Boysen (guitare)
- Constantin Wüst (basse)
- Thomas Wildeleau (batterie)


1. A Silver Heart
2. Darkest Day
3. The Gatekeeper
4. Blinders
5. Portrait Mind
6. Gods
7. Down To The Sky
8. Scars & Crosses



             



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