Un tel nom nous fait forcément voyager jusqu’à l’Inde Mystérieuse. Nous fermons les yeux et nous sommes envahis par des images colorées de ces marchés aux épices et de Bollywood, ainsi que par d’autres, plus sombres, où nous voyons des gens se baigner dans le Gange à côté de détritus où de la carcasse d’un animal noyé, ainsi que le rictus de Kali, déesse de la Destruction. Et PATH OF SAMSARA va taper du côté occulte, comme de bien évidemment.

Le groupe, Allemand, semble constamment hésiter entre le Hard Rock et le Heavy Metal, les deux genres, parents hydrocéphales, se télescopant allègrement le long des huit morceaux formant ce "Black Lotos" (ainsi que trois introductions, mais c’est déjà plus accessoire). Il est en revanche dommage qu’avec un nom aussi évocateur les musiciens n’incluent pas d’influences indiennes dans leurs compositions.

Aussi, nous allons commencer par ce qui ne va pas vraiment sur ce disque. Les compositions suivent souvent des schémas similaires, d’où une impression un peu désagréable de toujours écouter la même chose. Cela provient surtout du duo rythmique, où la basse et la batterie semblent jouer les mêmes notes, les mêmes séquences, tout du long. Passé les premiers morceaux, ce qui ressemble à un gimmick peut rapidement devenir usant.

De ce fait, les parties instrumentales manquent parfois d’âme, comme si le groupe les plaçait là pour aérer un ensemble pouvant être oppressant ou s’adonner au solo parce qu’il s’agit d’une constante dans la musique Rock. Bref, ça mouline parfois dans le vide et la lassitude pointe le bout de son nez mutin l’air de rien.

Mais si tout n’est pas parfait, on ne peut pas nier que le groupe possède un sens du riff Heavy intéressant. Que sa musique tire vers le Rock, le Hard Rock ou le Heavy Metal, il y a toujours de quoi attirer l’oreille et le chant de Binyamin est très intéressant. Pas franchement agressif, il colle cependant très bien à ce que cherche à créer PATH OF SAMSARA et vient créer une ambiance intéressante. Parfois, il peut faire penser à Dave Gahan (DEPECHE MODE), comme sur le plus mélodique "Prayer To My Mother Beyond" par exemple.

J’évoquais l’ambiance. Il y a quelque chose de noir qui se dégage de ce "Black Lotos" (ouais, bon, avec un titre comme ça, c’est la logique même…), sans que cela ne soit étouffant. On se retrouve un peu dans une configuration à la GHOST au final : une bonne dose d’inspiration issue des années 70 (quelque part entre un LED ZEPPELIN épris de simplicité et un BLACK SABBATH qui embrasserait le lyrisme), une certaine accessibilité dans les mélodies et une façon d’aborder l’occultisme très ludique.

En effet, le groupe ne cherche pas à créer des ambiances balourdes et sait se montrer très catchy. Accessible en somme, mais sans un décorum ni de concept par trop bariolé comme cela peut être le cas chez GHOST. L’absence de claviers tend aussi à rendre l’ensemble plus organique, plus rond. Et si les défauts évoqués en début de chronique sont toujours présents et améliorables, les qualités intrinsèques du groupe les compensent avantageusement.

Au final, nous avons là un album plutôt correct dans son ensemble, qui annonce de belles choses en tout cas pour la suite. Sans parler de révélation, PATH OF SAMSARA pourrait devenir un groupe à suivre, avec un peu de travail et beaucoup de persévérance dans le métier. C’est du moins tout le mal que nous leur souhaitons. Un 3/5 encourageant, donc.

Morceaux à écouter :
- "Black Lotos".
- "Prayer To My Mother Beyond".
- "The Altar".