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2015 Revolutionnary Cells

DISTILLATOR - Revolutionnary Cells (2015)
Par CANARD WC le 4 Février 2016          Consultée 1590 fois

Pour faire de la soupe, suffit de plonger vos légumes épluchés dans une casserole d’eau chaude puis de tout mouliner à la fin. Pas compliqué. Perso, ce que je vous conseille, c’est de faire « caraméliser » vos légumes coupés en morceaux avec du beurre dans votre casserole AVANT de recouvrir d’un bouillon puis de mouliner avec de la crème fraîche ou du Kiri à la fin. Vous verrez, rien à voir. Ces petits détails font la différence entre la « soupe de maman » et mon velouté « putain c’est bon t’as mis quoi dedans ? ». Comme quoi, les détails font les nuances qui font la différence. Tout l'art de distiller quelque chose en plus.
Distiller.
DISTILLATOR.
Car ce qui s’applique au potage fonctionne tout pareil en matière de Thrash.
Grand prix de la transition 2016 sur NIME.


Le Thrash « classique » comme maman sait faire repose sur le sacro-saint axiome riff tendu sur lie de tempo soutenu. La rythmique, donc. Ce qui distingue le Thrash master piece du Thrash Liebig et autre Knorr qu’est-ce que tu nous mijotes encore tient in fine à peu de choses. Un zest d’interprétation, un sens de la mélodie, des airs accrocheurs, un son, une construction de titres un tant soit peu réfléchie. Que sais-je encore. Chaque grand groupe de Thrash a son petit tour de main à lui et comme tout a déjà été dit depuis des lustres, les actuels faiseurs font ce qu’ils peuvent avec ce poids du passé en variant les quantités et/ou en ajoutant un aromate ou un ingrédient bizarre pour faire leurs originaux tant il est vrai que c’est dans le vieux Thrash qu’on fera toujours les meilleures soupes (quand je tiens une métaphore, je ne le lâche pas).

DISTILLATOR ou le bon exemple de ce que je vous dis juste au-dessus : une recette classique exécuté classiquement ne transcendera jamais quoi que ce soit, même pas un dîner en pleine semaine en regardant des conneries à la télé. Non, "Revolutionnary Cells" est juste banal, ne révolutionne justement rien du tout tant mon tout est si connu et a été tant de fois rebattu avant lui. Seuls les ingrédients choisis pour moulinage méritent quelques lignes : deux louches de DESTRUCTION (pour le rendu global), une pointe de HIRAX (pour le chant) et une pincée de SADUS (pour la linéarité sans merci). Dans l’assiette, étrangement, ça rappelle un album d’un sous-GAME OVER (qui est un groupe récent que je chéris tendrement) ce qui fait que j’ai aimé écouter cet album, m’en repaître malgré le fait que ça reste gentiment convenu même pour du Thrash de D3.

Le problème vient sans doute du fait que DISTILLATOR n’évite aucun écueil du genre, de la note aigue à la fin des lignes de chant en passant par les décélérations, les breaks, la double pédale qui arrive quand il faut juste après le riff tendu comme un string… Le groupe la joue à l’ancienne, copie conforme 80’ jusque dans le son, dans cette prod’ Oldschool aussi agréable que le vieux sweat à capuche délavé qu’on enfile le week-end (je change de métaphore, si je veux). Convenu mais agréable. Les bienfaits basiques d’un Thrash réchauffé avec plein de vitamines et des tas d’autres trucs qui vous permettront de lutter contre les virus de merde qui traînent en ce moment. Fait frisquet ces derniers temps, ça tombe bien. Même avec des « ingrédients » originaux (DESTRUCTION/HIRAX/SADUS), le groupe n’arrive pas à s’extirper des sentiers battus et rebattus. Je laisse le soin à mes millions de lecteurs qui connaissent des milliers d’album de Thrash de citer les influences qu’eux auront retrouvé dans ce "Revolutionnary Cells" qui décidément a mal choisi son nom.

Malgré toutes les limites option pincettes que j’évoque, l’album comporte néanmoins de réels bons moments. Comme ce "Distinct Or Extinct" impeccable, tonitruant et presque implacable (meilleur morceau de l’album) ou le morceau éponyme bien dans le ton, voire mieux encore la triplette de fin (le combo "Suicidal"/"Death"/"Sacred") qui permet de se quitter dans une bonne entente cordiale. DISTILLATOR laisse derrière lui un bon petit goût en bouche, un parfum de Thrash façon « Back to the Future » derrière lequel on a senti du plaisir, de l’envie et une attitude décomplexée qui m’a fait penser (sans trop savoir pourquoi) aux mêmes types d’ondes qu’envoie un groupe comme ENFORCER. Résolument « has been », donc définitivement Metal.


Espérons juste qu’au prochain album (que j’écouterais pour le coup le bec en cœur), DISTILLATOR renforcera un brin sa recette, se montrera un poil plus inventif, plus acéré dans ses choix et sa volonté de nous retranscrire l’urgence du Thrash des temps anciens.


Note : 3/5.


Morceau préféré : "Distinct Or Not Extinct".

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   CANARD WC

 
  N/A



- Frankie Suim (basse, chœurs)
- Desecrator (guitare, chant)
- Marco Prij (batterie)


1. Guerrilla Insurgency
2. Saturation Bombing
3. Shiver In Fear
4. Distinct Or Extinct
5. Revolutionary Cells
6. Bloody Assault
7. Suicidal
8. Death Strip
9. Sacred Indoctrination



             



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