THE TOLL … Qui se souvient de ce groupe qui prodiguait un Hard Rock rageur et mélodique, au début des 90's, bien que formé en 1984 à Colombus dans l'Ohio aux USA ???
Pas grand monde, et pourtant ce combo avait tout pour réussir : des musiciens excellents, un chanteur qui savait nous faire dresser les poils comme jamais avec sa gouaille communicative, et des hymnes à foison comme s'il en pleuvait...

L'album le plus représentatif des colombins (heu?), est sans nul doute ce "Sticks & Stones And Broken Bones", paru en 1991, produit par le talentueux Matt Wallace, qui a d'ailleurs officié sur les premiers opus de FAITH NO MORE. Des chansons tour à tour poignantes, mélodiques, énergiques, et d'une efficacité redoutable pour l'amateur (trice) d'émotions à fleur de peau.

Peu connu dans notre territoire, et en Europe en général, THE TOLL aurait pu faire un carton ici et dans son pays d'origine, tant le style pratiqué avait de quoi séduire à l'époque. Il n'en fût rien malheureusement, mais c'est aussi le devoir d'un site comme le notre de réhabiliter des albums et des formations qui ont jalonné notre existence, quand bien même le succès escompté n'a pas été au rendez-vous alors que la Musique jouée a souvent été de qualité.

Capables de décharges typiquement Hard, avec des titres comme "Boys Are Bustin' Breaks", qui n'est qu'un prétexte à riffer, et qui n'en demeure pas moins béton quoique basique, à un déferlement de frissons sur "One Last Wish", l'écart est mince tellement le groupe est accaparé par son projet de fédérer le plus grand nombre d'auditeurs, mais pas à n'importe quel prix non plus. Le désir est là, sans pour autant se soustraire aux autorités légiférantes des majors & consorts. En ce sens, cet album est un vrai bon coup de hache dans le contrat, et non un piètre coup de canif lancé à la face de l'industrie musicale...
Les fondamentaux du Hard Rock sont présents partout sur cette galette, et l'on peut reprocher parfois au groupe de naviguer entre deux eaux. Faisant penser par moments à JACKYL pour l'immédiateté de sa Musique, très rentre-dedans, THE TOLL propose indéniablement ce petit supplément d'âme qui accroche l'oreille. Brad Circone est un sacré vocaliste, à la tessiture puissante et rageuse proche de Kip Winger, et développe toute l'étendue de son talent sur "Hear Your Brother Calling". Écoutez donc le break de cet excellent titre où il repart crescendo pour reprendre sur le refrain, vous ne serez pas déçu, sans parler de la power-ballad obligatoire dans ce genre, la magnifique "Never Enough", une chanson de rupture amoureuse poignante.

Le guitariste Rick Silk fait le job armé de sa Gibson Les Paul au son bien gras, mais la section rythmique est vraiment à mettre à l'honneur ici, notamment le batteur Brett Mayo qui, s'il ne démontre pas de capacités techniques surhumaines, se démène comme un chef, martelant son instrument en véritable métronome qu'il est sur le titre d'ouverture "Tongue Tied River", aux relents « AC/DCiens « , particulièrement carré et écrit.

Tout n'est pas marquant certes, l'album comportant son lot de titres bateaux, comme les dispensables "American Mess" ou encore "Sweet Misery", sans toutefois empiéter sur l'appréciation globale de celui-ci.
Signés à l'époque sur le prestigieux label Geffen, les garçons sont très certainement passés à côté d'une carrière qu'on aurait jurée brillante, mais en 1991 paraissaient sur le dit label les deux volets de la saga «"Use Your Illusion" de qui vous savez... Autant vous dire que le budget alloué pour la promo de "Sticks & Stones And Broken Bones" n'a pas du être mirobolant...

Échec commercial oui, mais une réussite artistique, assurément.