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DOOM / HEAVY-MéLODIQUE  |  STUDIO

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- Style : Solitude Aeturnus, Solstice, Candlemass
- Membre : 220 Volt, Book Of Reflections, Demonoid, Therion, Tiamat
 

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SORCERER - In The Shadow Of The Inverted Cross (2015)
Par WËN le 20 Octobre 2015          Consultée 2947 fois

J'en parlais tout dernièrement dans ma récente chronique du LUCIFERIAN LIGHT ORCHESTRA, mais certaines découvertes - redécouvertes en l'occurrence - se jouent parfois à un fil-de-poil-de-cheveux-de-cul. Ironie du sort, à l’instar de ses compatriotes adeptes de Lucifer, c’est là encore à un gars passé par la case THERION auquel je dois ce retour au cas SORCERER. Kristian Niemann, puisque c’est de lui dont il s’agit, est en effet un guitariste que j’affectionne particulièrement notamment pour ses interventions solistes léchées et personnelles, mais surtout pour ses qualités d'adaptation à un groupe/style et cette faculté qu'il a de savoir les marquer de sa griffe sans jamais se faire trop omniprésent ni n'en dénaturer le propos (ce qui demeure suffisamment rare pour être souligné). Sans nouvelle de ses péripéties depuis son départ de THERION en 2008 (en même temps qu'une bonne partie du line-up), quelle fut donc ma surprise de découvrir il y a quelques mois, qu’il avait depuis rejoint les doyens de SORCERER.

Doyens, certes, puisque fondé par Johnny Hagel (basse) en 1988 sur les traces d'un CANDLEMASS qui à l'époque savait encore explorer d'originaux et crépusculaires horizons, SORCERER stoppera néanmoins brutalement sa courte carrière (seulement 2 démos) lorsque le bonhomme partira rejoindre TIAMAT. Pourtant, ce duo de démo, rapidement devenues cultes dans le milieu pour les touches épiques affirmées qu'elles dégageaient (à rapprocher de SOLTICE, SOLITUDE AETURNUS et CANDLEMASS, bien sûr, ne serait-ce que pour les riffs d'intro de "The Dark Tower Of The Sorcerer" et de "In The Shadow Of The Inverted Cross"), maintes fois rééditées et compilées sur un même support depuis, devait immanquablement appeler une suite. Et cette suite, ce premier LP donc, il aura fallu s'armer de patience pour la découvrir, 23 ans plus tard. Des musiciens de l'époque, seul Anders Engberg (chant, co-parolier) rejoint Hagel (co-compositeur avec Niemann) pour ce retour d'entre les morts d’où va découler, nous allons le voir, un tempéré mais néanmoins perceptible changement dans la direction musicale adoptée par ce nouveau SORCERER.

Alors de Doom Metal, il est bien sûr toujours question, rarement n'auront nous d'ailleurs vu cohabiter tant de clichés en seulement 12 cm² de papier (arbre mort, volatiles de jais, brume, château en ruine (compte pour deux) tout de gris nimbé (ah non, compte pour trois), sans compter le patronyme du groupe et le nom de l'opus); mais de son passé épique old-school SORCERER n'en conserve ici que la moelle nécessaire à l'ossature de ses compositions. Les riffs sont lourds et les tempi tournent (souvent) au ralenti, logique. Le chant du père Engberg, puissant et aventureux, s'en remet aux canons du genre, logique. En revanche du côté de l'enrobage, on s'apercevra vite que la formation ne saurait en rester à ces seuls éléments traditionnels; et aussi immuable le Souédiche-Doom soit-il, SORCERER a bien compris qu'apporter sa pincée d'originalité, au sein d'une scène où le mimétisme prône, ne pourrait en aucun lui être rédhibitoire et vite devenir un atout. Notre quintet de mages gris décide donc de faire fi de la crasse poussière inhérente à la majeure partie des productions du genre, n'hésitant pas à moderniser – oui vous avez bien lu – son approche pour habilement lorgner, quand il le faut, vers le Heavy-mélodique (cf. nombre des refrains du disque ou ces quelques "The Gates Of Hell" et "Exorcise The Demon").

Même si la caution épique se fait donc moins prégnante que chez certains de ses confrères, celle-ci ne disparaît pas pour autant. Certes, SORCERER n'est pas fait pour combattre au front, laissant le soin aux BATTLEROAR et autres DOOMSWORD d'arpenter les champs de bataille. Les parties de baises nécrophiles revendiquées par DREAD SOUVERAIGN ou le fait de se relever d'entre les morts pour crier vengeance à la manière d'un PROCESSION, n'est plus non plus son truc. En érudit accomplit, celui-ci se veut désormais plus contemplatif profitant des reflets d'un coucher de soleil (la partie instrumentale de "Lake Of The Lost Souls") pour nous émouvoir, ou à l'occasion nous révéler les secrets de ses lectures cunéiformes plongé qu'il est dans l'exploration d'obscures ziggourats (l'antédiluvien "Sumerian Script"). Voilà la touche épique qu'il nous propose. A ce titre, le groupe a bien potassé son sujet et certaines pièces comme "Prayers For A King", "Lake Of The Lost Souls", "Sumerian Script" ou encore le titre éponyme s'avèrent plutôt bien ficelées. "Exorcise The Demon" interpelle également pour son duo de chant se faisant écho. C'est également ce titre qui marque le plus l'enchainement des différentes facettes stylistiques que peut tenter ici SORCERER. Et ce solo !

Parlons-en des soli. On reconnaît bien là, sur la plupart d'entre-eux, le jeu si caractéristique du père Niemann. Il en va de même pour certains breaks, pré-refrains, etc. qui ne manqueront pas de rappeler à notre bon souvenir ces mêmes éléments de la période plus Heavy de THERION (comprendre "Sirius B" et "Lemuria", 2004). Comme nous pouvions le dire précédemment, ce disque est marqué de sa patte, mais même si nous pourrons supposer qu'il n'est sans doute pas étranger à cette orientation parfois mélodique, là encore le bonhomme ne phagocytera jamais le bousin. Seules ombrettes à cette grisâtre toile qui nous est ici dépeinte, le fait que notre sorcier puisse parfois se perdre dans certaines de ses circonvolutions instrumentales plus ambiantes, laissant parfois l'impression qu'un nouveau morceau débute … alors que non. Nous jugerons aussi les (très) rares montées dans les (très) aigus de Engberg un peu agressives, acoustiquement parlant, et pas forcément nécessaires (le refrain de "The Dark Tower Of The Sorcerer"). A l'inverse il ne saura manquer de se montrer impérial lorsque le ton l'exigera ("Prayers For A King" et ses twin-guitares appliquées,"In The Shadow Of The Inverted Cross").

Un beau 3,5/5 encourageant pour la suite, pour ce Doom Metal plutôt léché et aux qualités bien trempées. La prise de risques, relative mais néanmoins assumée, permet de le démarquer de ses proches concurrents (et ils sont nombreux) et tant que SORCERER saura maintenir ce fragile équilibre, il détiendra les clés de sa propre sauvegarde.

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- Anders Engberg (chant, textes)
- Kristian Niemann (guitare, compos)
- Peter Hallgren (guitare)
- Johnny Hagel (basse)
- Robert Iversen (batterie)


1. The Dark Tower Of The Sorcerer
2. Sumerian Script
3. Lake Of The Lost Souls
4. Excorcise The Demon
5. In The Shadow Of The Inverted Cross
6. Prayers For A King
7. The Gates Of Hell
8. Pagans Dance



             



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