"Un, Deux, Trois… Soleil !"…

Je ne peux que penser à ce jeu des cours de maternelles, connu de tous, quand je me repasse un album de Joel Grind – pardon – de TOXIC HOLOCAUST !
Ce one man band est resté dans les années 80. Le gus le revendique haut et fort !

Une fois encore, les premières secondes ne laissent aucun doute : on se trouve en pleine bataille, où s'affrontent des riffs punk/crust, thrash avec une voix plus proche du Black qu'autre chose.
On pense à SODOM, SLAYER et quelques références de mecs à crêtes et il ne reste plus qu'à headbanguer… Ah non merde, j'ai perdu !!

Néanmoins, avec un cahier des charges aussi ténu et restrictif, il est difficile de ne pas tomber dans les ornières propre au genre : "Hell On Earth" ne comporte que 11 titres très très courts, pour un total de 27 minutes ! Pour un LP, c'est tout de même léger ! On ne dépasse jamais les 4 minutes et on fleurte davantage avec une moyenne de 120 petites secondes !

Les plans et autres riff de grattes sont ultra simples mais efficaces. Joel ne semble pas vouloir se prendre davantage la tête et martèle ses fûts consciencieusement, offrant une section rythmique nerveuse et sèche.
On pourra regretter la rareté des soli dans cet opus : aussi rare que minimaliste dans leur exécution, ils sont indéniablement les grands absents de ce second album.

Le peu d'innovation proposée ici ne doit pas pour autant nous faire rater un artwork bien old school avec ses couleurs criardes et ses zombies (ceux qui me connaissent savent pertinemment que je n'arrive pas à résister !) et une production somme toute plus aboutie tout de même par rapport au précédent effort du lascar.
On pourra toutefois émettre quelques réserves sur le côté tuneless des guitares lead (solo du titre éponyme) et de la voix (j'y reviendrais un peu plus bas).

La marque de fabrique de Grind, pour l'avoir depuis vu live, est toujours aussi plaisante : de l'énergie, de l'envie et une volonté de faire aussi bien dans l'efficacité que dans la nostalgie.
Les amoureux de SLAYER, VENOM et bien d'autres groupes old-school de cette belle époque malheureusement révolue (? débat ou pas ?) sauront trouver de quoi se rafraîchir au cours d'un été caniculaire ou bien se réchauffer durant un hiver glaciale !

Mais au final, la véritable marque de fabrique de TOXIC HOLOCAUST est indubitablement la voix de son frontman (?) : savant mélange entre le Black, le Thrash et un "jenesaisquoi" qui donne toute sa particularité et son attrait à ce "groupe". Attention, une fois encore, on est loin des parties claires et limpides proches d'un Heavy ou de certaines formes d'un MEGADETH par exemple. Il s'agit bien d'une voix grave, railleuse et ciselée balançant des refrains minimalistes !
Des titres comme "Ready To Fight" ou "Hell On Earth" résument assez bien l'ensemble du contenu de l'album.

Vous l'aurez sans doute remarqué, ma chronique comporte de nombreux "toutefois, néanmoins, pourtant" et autres termes du champs lexical du "je tempère rapidos mon propos".
Il ne s'agit pas ici de nuancer comme un négociateur face à un individu armé, sensible et prêt à exploser mais bien de vous faire comprendre qu'il ne faudra pas faire la fine bouche à l'écoute de ce "Hell On Earth". Avec un contenu aussi court, il ne faut pas viser la grande cuisine gastro mais bien du fast food, sans être pour autant péjoratif.
TOXIC HOLOCAUST est fait pour être consommé sur place, sans autre forme de fioritures. C'est immédiat, c'est direct et relativement efficace sur cet opus.
L'un des groupes les plus appréciables dans le genre et la suite ne me contredira pas (tout de suite !).