Objectif de cette chronique : enrichir votre culture latine…

Prenez les 7 péchés capitaux exprimés donc en langue morte – pardon, ancienne pour ne pas froisser les enseignants (en sursis ?) de la matière – et vous obtenez donc Superbia, Avataria, Luxuria, Invidia, Gula, Ira et Acedia.
Prenez maintenant la première lettre de chacun des mots… et …. et … vous obtenez SALIGIA !!
Trop fort non ? Il fallait y penser ?! Ok, vous vous en tapez le coquillard ! En tout cas ça montre l'esprit tordu/pertinent (rayez la mention inutile) de ce duo de pandas norvégiens, originaire de Trondheim. Ils sont donc de retour à la suite d'un premier effort studio passé totalement inaperçu.

Bienvenue donc au pays des Pandas. Il est bien question ici de Black Old school… quoi que…

Avec cet E.P de 4 titres pour un peu plus de 25 minutes (soit la durée d'un L.P d'autres groupes, suivez mon regard côté Harcore ou Crossover !) le combo joue presque gros. Le label Van Records sort donc cette dernière production faisant suite à "Sic Transit Gloria Mundi"
Donc, dans ces cas là, on revient au base et on se donne les moyens de réussir plus sereinement.
Vous allez donc retrouver au chant – comme à la guitare et à la basse d'ailleurs – Azhari dont le timbre de voix oscille entre Albert Witchfinder, (REVEREND BIZARRE – prosternez vous…), un Kvarforth (SHINING) et Tom. G. Warrior (je dois vraiment vous préciser ?) pour ne citer que ceux qui me passent par la tête, là, comme cela, après un paquet d'écoutes.

Le Black délivré ici est sale, thrashisant, rapide et maîtrisé. Il est fait de break intéressants, de riffs minimalistes comme le veut le genre avec une progression lente : une montée en puissance sur plus de 8 minutes, on ne pourra pas douter que la science de la construction d'un titre va devoir s'exprimer à plein tube.
Ce son là est vraiment efficace et prenant : le titre éponyme reflète parfaitement ces idées en plus de 6 minutes ensuite.

Mes références précédemment citées me font donc souligner les influences doomesques qui viennent de présenter tout en y incluant le côté dépressif de SHINING, des gros morceaux de CELTIC FROST et HELLHAMMER ou de TAAKE  : "Maveth, Malachim" et la voix caverneuse ne seraient nous faire douter de ces influences majeures. Azhari prend un ton d'outre tombe croisé avec un sermon religieux ! Un comble ! Ce morceau est donc aussi sombre que douloureux, chargé de lenteur et pesant comme une messe noire ! Malsain à souhait !
Il tranche d'ailleurs d'autant plus que les chevaux sont lâchés pour la clôture épique de cet E.P avec "… And Death Shalt Have No Dominion"avec le retour d'un timbre de voix stylé "papier émeri", éraillée à souhait sur un riff ultra bandant typé IMMORTAL/I avec un Abbath au grand moment de son génial projet ("Between Two Worlds"). On part même par moment avec des déraillements dans les suraiguës ! J'adore !
Et DARKTHRONE, je ne vous l'ai pas encore cité ? Non, bon, c'est fait alors !

Ce "Lvx Aeternae" transpire donc par tous les pores nombres d'influences aussi majeures que sacrément respectables. Ne venez pas crier au plagiat par avance, je vous aurais prévenu !
C'est toutefois dommageable car il faut bien se douter que dans ce domaine il existe un paquet de combo œuvrant de la sorte et qui les confinent dans les profondeurs de l'underground BM… à mon grand regret dans le cas présent.

Cet E.P, vous l'aurez compris, ne m'aura pas laissé indifférent et si indéniablement il n'apporte pas grand-chose à notre histoire du Black Metal originel, il se laisse savourer avec délectation et plaisir, ce qui n'est vraiment pas le genre de bilan qui me fait me plaindre ici même !
Un duo à suivre donc, en tout cas pas sur scène sous cette configuration !

Note réelle : 3,5/5.