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2015 Paranoia
 

- Membre : Professor Black

AKTOR - Paranoia (2015)
Par CITIZEN le 30 Mai 2015          Consultée 2615 fois

Certains disques peuvent se prendre par des bouts opposés selon l’inclinaison du chroniqueur : AKTOR est-il un projet de Chris Black, un projet finlandais, une vraie coopération ou un "vrai groupe" ? Bien sûr, il peut ne s’agir que d’une question vachement rhétorique dont on se fout un peu (à moins d’être fan de l’un ou l’autre des gaillards concernés et de vouloir tirer la couverture à soi) mais qui fournit une intro bien accrocheuse ?

"Paranoia" c’est une genèse en effet un peu spéciale, enregistré par-dessus l’Atlantique par la team Chris Black et la team Leppänen/Lehtisalo, comprendre qu’à gauche on a un gars aux multiples projets (SUPERCHRIST, HIGH SPIRITS, DAWNBRINGER) qui occupent l’ensemble du spectre du heavy agressif ou pas, tandis qu’à droite c’est un Metal encore plus varié mais qui tire toujours vers un Prog plus que rétro, à tel point qu’on a même sorti le terme de NWOFHM (pas de surprise dans l’acronyme autre que le F qui vire le B), scène branchée 70s plus que 80s et tournant plus ou moins exclusivement autour de ces deux gars et de leurs projets PHARAOH OVERLORD, CIRCLE, MOTORSPANDEX (ouuuuucb !!!), …, …. , ou encore …. (et encore j’en balance que trois parce que j’aime pas voir trop de majuscules au centre de mon paragraphe). D’ailleurs ce Jussi Lehtisalo gère le label Ektro records qui sort tous ces trucs. Donc, de chaque côté une foultitude de combos et des multi-instrumentistes qui sont là à faire une baston de regard par-dessus l’océan, assis sur leur Everest d’albums (du moins c’est ma version de la naissance d’AKTOR). Des types créatifs qui ont déjà du mal à se poser sur un style particulier assez longtemps pour faire un album avant de repartir sur l’autre. Et les fans qui ont leurs attentes derrière chacun. Résultat ? Forcément de quoi être surpris pour un supporter acharné de la team Chris Black, qui n’a apparemment rien composé ici, et sans avertissement puisque ne connaissant rien de ces Finlandais auparavant, sinon que j’ai acheté "Skull Splitting Metal" de RANGER chez eux une fois (bon album au fait*). A moins que j’aurais dû prendre comme un signe le fait que Black opère à nouveau sous le pseudo de Professor Black, les choses vont devenir abstraites ? Ce qui peut faire du bien vu que SUPERCHRIST commençait à sonner comme HIGH SPIRITS qui a réutilisé au moins un plan de DAWNBRINGER, probablement un secret pas très bien caché, qui n’était révélé qu’à la millionième écoute, mais vu que je les accumule comme d’autres accumulent les heures passées sur World Of Warcraft…

Comme à chaque fois, Chris Black intègre et adopte totalement la nouvelle esthétique de cette nouvelle entité à un nom bien space. Space, je bute sur ce mot et ça tombe bien vu qu’y doit pas y en avoir de meilleurs pour résumer la musique de ce projet, entre rythmiques funk (c’est pas moi qui le dis en plus donc ça doit être vrai), renvoit à BLUE OYSTER CULT (jusqu’à y faire des clins d’œil explicites dans l’EP sorti avant), et une utilisation massive des claviers, qui volent même souvent la vedette à la guitare mais accomplissent leur fonction à merveille, qu’ils appuient des rythmiques réjouissantes aux côté d’une basse bien martelante, qu’ils se déploient pour faire vivre des batailles spatiales vrombissantes hautes en couleur qui pètent de partout, ou qu’ils se calment pour décrire des univers plus aériens et progressifs sur "Gone Again". Ce type de sons a même pu me rappeler ce que peuvent en faire des combos comme SIGH ("Imaginary Sonicscapes") ou ENSLAVED (celui bizarre des années 2000, pas mou comme aujourd’hui) quand ils ne donnent pas dans l’extrême (ou plutôt renvoie aux mêmes influences, ce qui pour nous est plus ou moins équivalent). C’est déjà bien tordu là ? La recette se corse : on a même des tracks pétulantes comme de la musique de flipper ou de la bande son Nintendo 8-bit ("Never Ending No"), et qu’est-ce-que c’est jouissif ! Sans oublier les déflagrations de guitare qui donnent à cet album sa place sur ce site ("Six Silver Suns") et en rajoutent une couche niveau jouissance.

Pas vraiment épique, vraiment pas méchant, niais mais conscient, AKTOR sonne comme une récréation, un ovni en pâte à modeler qui va piocher à droite et à gauche avec une liberté et un plaisir total. C’est un peu l’album rêvé du chroniqueur, saturé de tubes et de bonne humeur ("Stop Fooling Around") et qui ne dure qu’une demie heure, autant dire qu’il faut beaucoup d’abnégation pour en tirer une chronique en bonne et due forme et pas une slide power point soulignant directement les meilleurs moments (pour situer j’ai pas réussi à dormir pendant genre dix minutes FACILE l’autre jour parce que j’avais "there’s something nasty on the way POUÈT POUÈT " qui trottait, ça me fait la même chose à chaque fois que je découvre un nouveau truc de Chris Black cela dit). J’insiste encore sur ces claviers vu que je chronique rarement des trucs qui en sont bien chargés et que j’ai accumulé un max de termes qui me sont venus à l’esprit à l’écoute de l’album et que je case jamais dans mes chros : on se tendra donc pour dit que ces claviers sont tour à tour, voire simultanément, vivifiants, palpitant, débiles, sautillants, grotesques, à votre guise et à vous de mettre les points sur les i au fil de l’album là où ça passe le mieux.

Malgré l’usage de ces artifices de fête foraines et de farces et attrapes, y a quand même une certaine profondeur à cet album (un… ?? DARK SIDE ??), avec des paroles barrées ou pince sans rire mais parfois assez ésotériques et une musique qui peut exceptionnellement rejoindre une aspiration plus négative ou des atmosphères plus angoissantes qui se cachent çà et là, surtout à la 1000ème écoute où on commence à cerner un peu l’univers du projet, c’est là qu’on remarque "Something Nasty" qui par-dessus ses par-ailleurs goûteux pouèt-pouèt’s renvoie à la thématique générale de la paranoia, mmmh c’est subliminal ou quoi, j’ai vu ça y a pas longtemps… ? C’est là que les claviers cessent d’être chaleureux et dégagent une ambiance plus glaciale et des rythmes cliniques, précis, impassibles. A éviter de prendre au premier degré. "The Mover" dégage aussi un feeling assez mystérieux et conclut l’album sur une note plus substantielle.

Au final, un nouveau truc estampillé Chris Black est toujours bon à prendre, et cette règle vaut apparemment aussi lorsque le projet est à 66,66% Finlandais (je voulais pas faire de pitreries evil hors de propos pour cette chro mais ce coup-là j’y peux rien c’est des maths qui veulent ça). A voir l’opinion des fans de PHARAOH OVERLORD, se sentent-ils trahis, hantent-ils les rues la nuit tombée poignard à la main espérant tomber sur le Black ? J’aurais pu répondre à cette question mais me plonger dans la poly-discog’ finnoise aurait repoussé cette chronique aux alentours de 2017 longtemps après la sortie d’une vingtaine de nouveaux cds de Chris Black et m’aurait sans doute laissé comme une certaine frustration, je passe donc mon tour. Pour ma part, AKTOR livre une expérience assez soft presque aussi loin du Metal pur et dur qu’un GHOST (mais pas aussi clivant) largement à la hauteur de leur superbe EP "I Am The Psychic Wars" qui avait un solo bien heavy psyché drôlement cool.

*et hop deux chros en une !!

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- Professor Black (chant, basse)
- Jussi Lehtisalo (le reste, par élimination)
- Tomi Leppänen (batterie)


1. Devil And Doctor
2. Gone Again
3. Stop Fooling Around
4. Too Young To Die
5. Six Silver Suns
6. I Was The Son Of God
7. Something Nasty
8. Where Is Home
9. Never Ending No
10. The Mover



             



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