Cette jolie pochette que vous pouvez ici découvrir fut pour les hardos de 1984 une chouette découverte, porteuse du son nouveau, avec un Heavy épique fortement mis en avant avec ses belles rythmiques graisseuses. C'est d'Allemagne qu'était arrivé ce nouveau prétendant au trône du Métal épique, la pochette faisant d'ailleurs immédiatement penser aux sorties de Black dragon, la boite française qui s'occupait à cette même époque de MANILLA ROAD, SAVAGE GRACE et autres EXXPLORER dans les cadors de fière renommée.

Alors constat number one : petit padawan ne deviendra jamais grand ! Pour l'instant, nos cinq teutons sont mus par une belle énergie, mais ne sont pas encore en mesure de délivrer autre chose que du sous ACCEPT lorsque Wolf et Udo pensent à tout sauf à leur musique. Tentez donc l'écoute de "The Next Could Be You", une composition de fort bon aloi qui laissait augurer de jolies choses et certaines capacités, on notera d'ailleurs le joli final. D'ailleurs, en causant d'ACCEPT, j'y crois pas il y a un titre prénommé "Breaker" d'une qualité plus que douteuse sur cet opus, on a du mal à croire qu'il puisse s'agir d'un hommage...
Mais lorsque le rythme se ralentît, nous n'avons hélas que peu d'émotions à nous mettre sous la main, et le chant rauque de Klaus Lemm le trouve rapidement à son désavantage. Pire même, les soli de guitare sont souvent assez vilains, impossible de mettre une note potable à Wolfgang Bohm et Niko Arvanitis pour leur performance, on est très loin du niveau de leurs homologues américains, ou de leurs compatriotes Jabbs, Schenker ou Hoffman.

Le coté étonnant de cette chronique est que j'ai découvert ce groupe lors de la sortie de cet album et qu'à l'époque il nous semblait à la pointe de la mode !! La pointe de la mode !! Halala, dieu du ciel ! Loin de moi l'idée d'être méchant avec nos camarades d'outre Rhin, mais l'age n'a pas donné le moins du monde ses lettres de noblesse à cet opus ! J'en veux pour preuve la rythmique éculée de "Evil's Child"... C'en est presque drôle tellement cela a mal vieilli, nous sommes très loin du statut culte qui accompagne MANILLA ROAD partout ou le groupe du Kansas passe et à chacune de ses sorties.

Lorsque le rythme s'accélère, on a droit à des morceaux à consonance presque Hard Rock comme "She Devil", ou l'introductif "Hard Sins", voire carrément plus Metal avec le chouette "Warlord" qui clôture ce skeud peu ragoutant. j'aurai bien essayé de sauver aussi de ce désastre le titre "Chaos", mais il dispose malheureusement d'un refrain totalement raté.

Finalement, avec beaucoup, beaucoup de recul, le truc le plus sympa de cette galette, c'est la pochette que je trouve personnellement très réussie. Des riffs sans imagination, un chant dénué de personnalité, Klaus oscillant en permanence entre Udo et un pauvret Dickinson. Ah je suis certainement très dur, mais voilà ce qui arrive lorsqu'on ressort du placard des disques qu'on n'écoute jamais... Un véritable déluge de titres sans intérêt. Tout ceci a horriblement mal vieilli, sanction !