BABYMETAL a vite conquis le monde. C'est parti pour les tournées mondiales (mon Dieu cette baffe dans la gueule que j'ai pris à la Cigale, rarement vu un public plus déchaîné), les festivals, les photos posées avec les membres de CARCASS ou ANTHRAX, enfin voilà, y a toujours des rageux mais la sphère metallique a adopté nos jeunes filles, pour le meilleur et pour le pire.
Mais bon, même si le talent est là, il y a quand même un gros business derrière, aussi il était juste OBLIGATOIRE qu'on se retrouve avec des suiveurs, copies et autres projets opportunistes. Et après quelques recherches, on se rend compte qu'une myriade de conneries se sont engouffrées dans la brèche, ce à quoi on pouvait s'attendre. Plus qu'à regarder ça en détails.
Alors, dans ces japoneries improbables, on peut trouver du bon. J'ai surtout retenu NECRONOMIDOL pour sa volonté de se démarquer, balançant de la Synth -Wave et autres Gothiqueries Batcave sous le chant Japan Idol pour créer une atmosphère bien dark, dérangeante ou atypique, ainsi que PASSCODE qui envoie un cocktail déjanté confinant au gros n'importe quoi (façon CROSSFAITH avec des nanas). Et à côté, bon nombre de gros échecs, avec comme plus probant le consternant DEATH RABBITS, proposant juste une pale parodie de BABYMETAL avec des nanas encore plus jeunes mais aucune force ni inspiration (projet composé par le producteur, ça veut tout dire), et surtout ce putain de FRUITPOCHETTE juste scandaleux.

Quand on parlait de mélange de Metal et de J-Pop, c'est exactement CECI qu'on redoutait. Ce qui ne devait surtout pas arriver. Genre un truc juste bon pour servir de générique d'anime dans ses meilleurs moments.
C'est pas compliqué, FRUITPAUPIETTE aligne toutes les erreurs qu'il ne fallait pas faire. Un véritable modèle. Parce que bon, ce qui fait la force de BABYMETAL c'est avant tout la variété (pas deux morceaux ne se ressemblent), les influences, le profond respect de la culture Metal malgré son portage en dérision, les musiciens impressionnants (bordel c'est quoi ce bassiste qu'ils nous ont récupéré, un certain Boh, fouillez sur YouTube) et surtout la puissance et la justesse du chant de Su, capable autant de sonner naïf comme une petite fille que poignant et maîtrisé. N'importe qui ne peut pas porter sur ses épaules un "Akatsuki" ou "Akumu No Rinbukyoku". Ici, sur "Shixtupu Jinray", rien de tout ça. Le groupe est pensé comme un groupe de Metal depuis le début, avec des morceaux assez linéaires et semblables, surproduits mais bateaux. Et par dessus cette section qui tire souvent vers le Heavy Thrash teinté de Neo et d'un peu de -Core, on rajoute du chant Kawaii un peu trop mature et une orgie de synthés kikoo jeux vidéos juste honteux et ruinant toute tentative de crédibilisation du projet. Voilà. C'est l'échec.

Bon, j'avoue, le tout premier titre a le mérite de pas trop mal s'en sortir. Un refrain efficace, une énergie certaine, m'enfin voilà ça fait son boulot, on pourrait tout à fait caler ça comme générique d'une prochaine saison de High School Of The Dead si c'est vraiment la dèche. Même si ça reste objectivement franchement pas top. "Fantastic" arrive encore à peu près à sortir la tête du naufrage total, et après mon Dieu quelle horreur. Ce n'est même plus kawaii, ni original, ni rien, c'est juste insupportable. "Decision" fonce à toute berzingue dans le mur en sprintant le rythme tout en envoyant une orgie de synthés lolilol, plus aucun refrain ne fait mouche, l'inspiration déjà inexistante a foutu le camp. On tente tout juste de sauver quelques soli de guitare entrecoupés par ces putain de synthés ridicules, mais c'est à peu près tout. Les voix des deux sœurs sont horripilantes, le tout est linéaire à en crever et ne sort jamais des gonds d'un Metal basique. Le comble du ridicule étant atteint sur des "Chocolatebits" et "Crime" à s'en cogner la tête contre son bureau, et c'est pas la petite apparition de guitare acoustique de "Imitation" qui va faire passer quoi que ce soit.

Parce que bon, ça a beau être carré, professionnel, avec un niveau technique pas dégueulasse, ce pauvre rip-off a la gueule d'un groupe de lycée. Un jam continuel entre des jeunes qui découvrent le Metal avec NIRVANA et sont persuadés de faire un truc original en foutant des voix de nanas asiatiques sur des riffs basiques en respectant tous les clichés du genre. Comme quoi avec des gros moyens on ne peut pas tout faire, il suffit pas de balancer tout plein de soutien de majors à un gros projet façon Star Ac' pour que ça marche. Le flop artistique est à portée de main, parce qu'il faut trouver un point d'équilibre, renouveler la formule, sonner frais, pour que ce genre de projet soit supportable. Et là en l’occurrence ben... Ben c'est du mauvais chant niais sur du mauvais Metal, même si ça pète de mille feux avec tous les artifices ça reste à chier, c'est mort-né, sans espoirs, et c'est tant mieux.

Heureusement que ce genre de conneries existe pour nous faire relativiser. Histoire de nous montrer que c'est pas si facile de miser sur une grosse machine et que le fiasco total est à portée de main. En voulant se lancer dans les traces du monstre BABYMETAL, désormais entité colossale ayant développé son univers propre, ces petites FRUITPOULETTES se sont juste cassé les dents, avec une vision du truc trop manichéenne, aucune immersion dans l'univers Metal, rien, juste du showbiz comme le ferait n'importe quel adolescent qui débute. Et bien évidemment c'est un bide retentissant. On se demande même comment il est possible que tout ça ait été si bien emballé. C'est kikoo, c'est poser, opportuniste, et sans aucun talent. Bref, même les pires otakus retourneront s'astiquer sur Yui et Moa comme moi.

Pom'pote : Il suffit pas d'avoir deux gamines et des guitares pour réussir sa vie. La preuve criante.