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HEAVY / CELTIC METAL  |  STUDIO

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2014 Severance

E.P

2015 Gods And Origins
 

- Style : Iron Maiden, Primordial
- Membre : Waylander

DARKEST ERA - Severance (2014)
Par GEGERS le 4 Juillet 2014          Consultée 2708 fois

Savoir se contenir, garder la tête froide, ne pas s'emballer trop vite, prendre du recul, ne pas crier au chef-d’œuvre. Ok, mais vous croyez sincèrement que les Écossais et les Romains, lorsqu'ils se couraient au cul avant que de lâches centurions en jupette ne bâtissent le mur d'Hadrien, avaient le temps de se poser et d'admirer le paysage ? De faire le point ? Non, ils fonçaient, tête baissée dans la mêlée, et pas avec des glaives en caoutchouc comme notre bon Mel Gibson. Tout cela pourrait être hors sujet, d'autant plus que les DARKEST ERA ne sont pas écossais mais irlandais. Mais pourtant, nom de diou, tout cela, c'est celte. Donc, c'est bon. Estimez-vous heureux d'avoir échappé à l'accroche "Passe-moi le celte".

DARKEST ERA, donc, vient de sa verte contrée (quoique pas forcément si verte, le groupe étant basé à Belfast) nous narrer sous fond de Heavy burné moult épisodes mythologiques tirés de ce que nous avons pu sauvegarder et (re)découvrir de plus authentique chez les peuplades celtiques. Ces dernières transmettant leur savoir intégralement de manière orale, il est naturellement bien ardu de trouver de la matière qui n'ait pas été déformée, embellie, outragée par les poètes romantiques du premier renouveau celte du XIXème siècle. La mythologie et l'histoire des peuplades celtiques ancestrales, voici donc ce qui motive les 5 membres du groupe, parmi lesquels Ade Mulgrew, qui a auparavant fait ses classes chez WAYLANDER, d'autres Irlandais férus de mythologie celtique. Là où DARKEST ERA surprend, c'est que le groupe, qui livre avec "Severance" son deuxième album, n'adopte pas un style Folk/Black comme ses compatriotes de CRUACHAN. On pense plutôt à une heureuse rencontre entre le Heavy classique d'un IRON MAIDEN des familles (l'intro de "Sorrow's Boundless Realm" rappelant celle de "Lightning Strikes Twice", sur "Virtual XI") et des sonorités plus sombres et exigeantes de PRIMORDIAL ou "Gaelic Doom Metal" de MAEL MORDHA. Unique et, forcément, épique.

Les guitares sont omniprésentes, ostensibles et mordantes. La vitesse d'exécution des riffs, dont certains sont d'une violence proche du Black, tranche avec cette impression d'une musique lancinante, posée, réflexive. Si les rythmes sont souvent soutenus, le chant clair de Krum vient contrebalancer tout cela en se faisant lent, très articulé. Cette rencontre entre deux mondes fonctionne parfaitement, tant et si bien que les titres, d'une durée conséquente (souvent proche des 6 minutes) ne laisse aucune place à l'ennui. Les plans s'enchaînent et varient, tirant parfois vers le sombre, évoluant de temps en temps vers la lumière.

Immédiatement, l'évocation souhaitée fonctionne : DARKEST ERA nous emmène avec lui en Irlande. Sur les champs de bataille, avec "The Serpent And The Shadow", belliqueux et fédérateur. Sans utiliser aucun instrument traditionnel, le groupe parvient pourtant à tisser des ambiances que l'on rattache immédiatement à la vision que l'on se fait des cultures celtes ancestrales. Sur "Blood, Sand And Stone", nous voyons l'Irlande, ses paysages, ses peuples, ses batailles, sous un filtre de tons pastels porteurs de la nostalgie étrange de l'inconnu, de l'inatteignable. Le voyage proposé par le groupe est exigeant, mais très gratifiant. Prendre plaisir à disséquer la richesse des mélodies vocales et des ambiances tribales de ce dernier morceau, s'épanouir sur la brutalité mesurée de "Songs Of Gods And Men", s'émerveiller des sonorités Heavy Metal 80's de "The Scavenger", quel bonheur intense ! DARKEST ERA, peu avare en mélodies marquantes et en morceaux de bravoure, livre un album qui ne cesse de surprendre, d'émouvoir, et de convaincre.

Les Irlandais sont plus, donc, qu'une version allégée de PRIMORDIAL ou MAEL MORDHA. Si l'univers du groupe rappelle nécessairement celui des deux précités, DARKEST ERA parvient à bâtir un univers propre, qui ne connaît que peu d'équivalents dans la sphère Metal. S'il constitue une porte d'entrée parfaite pour aller plus loin et découvrir le Metal irlandais torturé du groupe d'Alan Nemtheanga, le combo emprunte une voix différentes en tentant de renforcer son propos et son côté évocateur par la construction de mélodies bien plus légères et accessibles pour le metalleux lambda. Loin de le dévaloriser, cette particularité offre au contraire un surplus d'intérêt à un groupe qui, 3 ans après un premier album déjà fort convaincant, livre un opus profond et poignant, à conseiller à tous ceux qui ressentent une accointance ou une sensibilité pour nos ancêtres celtes.

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   GEGERS

 
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- Krum (chant)
- Ade Mulgrew (guitare)
- Sarah Wieghell (guitare)
- Daniel O’toole (basse)
- Cameron Åhslund-glass (batterie)


1. Sorrow’s Boundless Realm
2. Songs Of Gods And Men
3. The Serpent And The Shadow
4. Beyond The Grey Veil
5. Trapped In The Hourglass
6. The Scavenger
7. A Thousand Screaming Souls
8. Blood, Sand And Stone



             



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