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2013 Liminal
 

- Style : Obscura, Serdce, Aghora, Gordian Knot
- Membre : Maiden United, Sun Caged, Mayan, Epica
- Style + Membre : Cynic, Pestilence
 

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EXIVIOUS - Liminal (2013)
Par WËN le 24 Juin 2014          Consultée 2190 fois

Les hasards du calendrier font parfois bien les choses. Alors que CYNIC nous présentait sa nouvelle galette (et son visage dorénavant Rock Progressif) en début d'année, les Hollandais de EXIVIOUS nous gratifiaient, eux, à peine quelques mois plus tôt, de leur second opus studio, ce "Liminal" dont il est question ici. Vous cherchez le rapport ? Alors laissez-moi orienter vos esgourdes vers les 6-cordes puisque Tymon Kruidenier, guitariste de la formation batave, a en effet officié chez CYNIC de 2008 à 2010, le temps d'apposer sa propre griffe sur l'excellent "Traced In Air" et sa relecture électro-acoustique d'EP, "Re-Traced". Et ça ne s'arrête pas là. Sur ce dernier EP, nous avons pareillement remarqué la présence de son compatriote Robin Zielhorst (également chez EXIVIOUS, mais aussi le dans BLUE MAN GROUP et IN-TENSION) venu lui prêter main forte le temps de quelques passes de basse.

De retour au bercail, les deux compères retrouvent Michel Nienhuis (guitare, DODECAHEDRON), embauchent un nouveau marteleur en droite provenance de chez PESTILENCE, puis sortent donc logiquement EXIVIOUS de sa léthargie en s'attelant au successeur de l'éponyme premier album (2009). Même si ce second jet est indéniablement plus maîtrisé que son aîné, nous ne noterons pourtant pas de changement radical sur ce "Liminal", le groupe poursuivant dans la voie instrumentale qu'il s'est lui-même ouverte sur son opus précédent, rempilant pour un album basé sur les prouesses techniques de ses géniteurs.

Je vois que ça commence à claquer des fesses, là, au fond. N'ayez craintes, par prouesses techniques n'allez pas non plus penser à 'interminables descentes de gammes' ni 'branlettes de manches' gratuites. Car même si la plupart de ces guitar-heroes établis - autant imbitables qu’insupportables - et de ces autres autoproclamés progueux aux compositions aussi surprenantes que le décolleté de Jane Birkin, semblent l'avoir oublié, il demeure néanmoins possible, au XXIème siècle, d'être technique SANS forcément être pénible et/ou d'être proggy SANS nécessairement être chiant. Heureusement, des combos comme, au hasard, PAIN OF SALVATION, RIVERSIDE, TO-MERA, UNEXPECT, IHSAHN, Jeff LOOMIS (pour les instrumentaux) et qui sais-je encore, sont d'ailleurs là pour nous le rappeler (et je vous passerai toute la scène Death Techos canadienne). Bref, EXIVIOUS fait parti de ces formations talentueuses qui n'attendent qu'une chose : que l'on daigne seulement se pencher sur leur cas.

"Liminal" est en effet, un album frais et nuancé. La comparaison d’introduction avec CYNIC n’a d’ailleurs rien de fortuite puisque nous retrouverons ici la plupart des éléments qui ont fait le succès des Floridiens (sauf le chant, bien sûr). En fait, les récents déçus de la bande à Paul Masdival pourraient même foutrement s’y retrouver. La batterie et ce phrasé jazzy plein d’emphase et de feeling, déjà, évoque immanquablement ce jeu propre à Sean Reinert. Ensuite, les nombreux breaks typiques qui parsèment l’œuvre ne devraient pas non plus rebuter les amateurs du combo de Miami. N’allez pas vous y tromper pour autant, les influences sont bien perceptibles certes, mais nous sommes loin du clone lambda, EXIVIOUS jouant une carte bien à lui dans un style tout de même différent. Sur une base mêlant habilement rythmiques progressives et nappes au clavier parfois plus ambiantes, le groupe sait toutefois nous offrir de splendides mélodies et de belles parties solistes ("Entrust", "Alphaform") et les substituer avec brio à des plans planants ambiants et doucereux ("Alphaform" encore, "Movement") sur lesquels viendra agréablement ronronner cette basse fretless caractéristique à l'exercice ; exercice qui surprendra d'autant plus l'auditeur sitôt qu'il se focalisera de nouveau sur des rythmiques plus appuyées ("Deeply Woven"). Cependant, tout y reste fluide et jamais forcé.

De son côté, la prod' est aux petits oignons et c'est un véritable plaisir que de plonger tête la première dans ce maëlstrom instrumental de chair et de son. Faite 'maison', Kruidenier nous prouve là encore qu'il demeure un excellent technicien, et pas qu'avec son instrument. Pour ne rien gâcher, de petites surprises viendront également émailler l'œuvre, à l'image de ce featuring de Jonas Knutsson du FREDRIK THORDENDAL'S SPECIAL DEFECTS qui, son saxo déjanté aux lèvres, fera des ravages sur "Deeply Woven". Bon, je vous l'accorde, avec tout ce qui se fait actuellement, un solo de saxophone sur un album Metal ne relève plus tant que cela de la surprise ni de what-the-fuck inédit. N'empêche que, ça fait toujours son petit effet. Bref, on pensera donc à CYNIC, à GORDIAN KNOT évidemment, parfois même au DREAM THEATER de la grande époque (avant qu'il ne se mute en un infâme ersatz de lui-même), mais mâtiné de très légères et épisodiques touches post-rock ou funky, judicieusement planqués au détour de quelques riffs. Ça groovasse sa porcasse avec classe.

Au final, la seule critique, le seul bémol que je pourrais me targuer d'émettre consisterait en une légère redondance sur les dernières minutes de ces trois quarts d'heure proposés et quelques passage parfois too much dans la surenchère (certains passages sur "Triguna", "Immanent"). "Mais bon, me direz-vous, c'est ça qu'est bon !" Et vous aurez raison, c'est aussi le style qui veut ça et j'admets que cette incartade relève purement du point de vue personnel et de mes propres affinités avec ces débauches instrumentales. En tout cas, ces quelques détails, ne sauraient justifier que vous vous permettiez de passer à côté de ce véritable bol d'air frais dans une scène musicale trop souvent sclérosée.

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- Tymon Kruidenier (guitare, production)
- Michel Nienhuis (guitare)
- Robin Zielhorst (basse)
- Yuma Van Eekelen (batterie)


1. Entrust
2. One's Glow
3. Alphaform
4. Deeply Woven
5. Triguna
6. Movement
7. Open
8. Immanent



             



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