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2010 Thousand Swords
2014 Shogunate Macabre

WHISPERED - Shogunate Macabre (2014)
Par MR LOUP le 7 Juin 2014          Consultée 2258 fois

Le premier album de WHISPERED avait reçu un excellent accueil de la part des critiques. Faut dire, "Thousand Swords" était une bien belle surprise. Des Finlandais qui retranscrivaient avec talent un japon féodal mythologique fantasmé, alors que la majorité des autres groupes nordiques content l’histoire de leurs ancêtres vikings… surprenant. Il n’était cependant pas exempt de maladresses et malgré des chansons formidables (qui a dit "Blade In The Snow" ?), on sentait une certaine naïveté dans ses mélodies pleines de paillettes multicolores. Et la première constatation, avec "Shogunate Macabre", c’est que le groupe, en quatre années, a bigrement bien mûri !

Et ce n’est rien de le dire ! Outre une production plus claire, le mixage met en valeur le chant, qui bénéficie désormais d’une certaine ampleur, le rendant moins agressif qu'auparavant. Les instrumentations japonisantes sont mieux intégrées, équilibrant des compositions beaucoup plus sages. Les guitares, plus sobres, ont perdu leur côté Power Metal ; les quelques relents qui restent abordent ce genre de manière plus adulte. La voix off qui racontait une histoire a également disparu. Les thèmes abordés sont en effet plus généraux, alors que "Thousand Swords" honorait le légendaire guerrier Saitō Musashibō Benkei.

L’album s’ouvre donc sur un titre évoquant, comme le montre le clip éponyme, l’Oni qui dévore les cadavres abandonnés, selon les croyances bouddhiques japonaises. Du Black Symphonique jouissif qui explose dans les oreilles dès les premières secondes. Le break riffé est d’ailleurs génial. "Hold The Sword", avec ses chœurs guerriers, son capitaine qui hurle les ordres et les rumeurs de la bataille, m’a bien plus accroché, tout comme "One Man’s Burden" d’ailleurs, avec son refrain aux chœurs asiatiques. Et que dire de "Unrestrained", super entraînant et au final dantesque ? Il est juste trop court !

Que du bonheur alors ? Et bien, pas forcément. Le groupe a gagné en maturité, ce qui est un signe de qualité bien sûr. Mais en grandissant, il a perdu sa folie folk et son aspect naïf attachant. Leur musique est maintenant bien trop rangée et moins originale. Les instrumentations japonaises sont moins présentes, plus ponctuelles, et durent beaucoup moins longtemps. Et puis, il n’y a pas de morceau aussi marquant que "Blade In The Snow". Certes, la composition de "Upon My Honor" est beaucoup plus riche, le titre est très diversifié, mais il est trop long alors que la mélodie prend moins aux tripes que le véritable hymne qui clôturait "Thousand Sword". Même chose pour "Lady Of The Wind", super bien composé, mais dénué de passage atmosphérique. Malgré un bon refrain, il est moins émouvant et contemplatif que "Dead Cold Inside" auquel on le compare si souvent, car trop détonnant et pas assez mélancolique. Ceci dit, les dernières minutes sont particulièrement intenses.
"Kappa" a pour thème ces créatures japonaises mi-tortues mi-crapauds qui vivent dans les marécages, comme les trolls. Et ouais, je parle de trolls, car le titre rappelle fortement FINNTROLL. Non seulement par son ambiance sombre et marécageuse, mais aussi au niveau de l’instrumentation… le côté festif et délirant en moins. Et puis… qu’est ce que fout ce saxophone, planté au milieu ? Je veux bien imaginer à ce moment-là des kappas en train de se prélasser en sirotant un cocktail "Nuit Sanglante" (saké/sang humain), mais non, je n’aime pas du tout en fait. Le Jazz casse le contexte du Japon médiéval dans lequel l’album baigne l’auditeur depuis le début.

Je décerne 3 étoiles et demi arrondies à 4 (en comparaison, "Thousand Swords" aurait dû en avoir que trois, mais "Blade In The Snow" a sauvé la mise), en sachant tout de même que je ressens un peu moins de plaisir en l’écoutant. C’est une belle évolution pour le groupe et il a toutes ses chances de devenir un groupe culte de Death Mélo, mais s’ils pouvaient conserver, en plus, leur côté extravagant, abordant d’une manière plus imagée et fantasmée l’univers des samurais, comme dans le premier opus, ce serait génial.

PS : Mais pourquoi suis-je persuadé qu’un cocktail de saké au sang humain aurait très bon goût ?

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- Jouni Valjakka (guitare, chant)
- Pyrypekka Ruponen (guitare, chant)
- Mikko Mattila (basse, chant)
- Jussi Kallava (batterie, chant)


1. Jikininki
2. Hold The Sword
3. Fallen Amaterasu
4. One Man's Burden
5. Kappa
6. Lady Of The Wind
7. Unrestrained
8. Upon My Honor



             



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