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2000 Spiritualized D
2002 Share
 

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ETERNAL ELYSIUM - Spiritualized D (2000)
Par CITIZEN le 29 Mai 2014          Consultée 1509 fois

Alors ETERNAL ELYSIUM. Suite à ma chronique enthousiaste de "Share" et ses 5 lotus sur 5, impatient de remettre ça j’entame la discog’ du groupe à rebrousse-poil à partir de mon point d’entrée histoire de débusquer des pépites de jeunesse, et deux ans plus tôt, premier gros matos à chronique, du style qui vous met à genou et vous gueule : "écris ! ". Un album qui s’appelle "Spiritualized D" et qui, avec un gros bisou (ou une fleur ?) comme cover et un lettrage 60’s dégoulinant qui prend autant de place que les guitares dans "Share", oui, je m’attends à passer un moment pas dégueulasse. Des guitares à vous broyer le pancréas, des rythmiques à vous faire imploser le crâne, l’album s’avère vite du même tonneau, comment je vais m’y reprendre à deux fois pour causer en aussi excellents termes d’une release qui n’a pas de différences très marquées avec l’autre ? Et va falloir en garder un peu sous le coude tant les japonais m’apparaissent comme une réserve de petites merveilles à décortiquer en prenant bien son temps. Quelques temps plus tard et une quête au fond de la jungle (intérieure) me revoilà les potches de la veste à patches garnies de nouveaux mots que je connaissais pas encore et qui ont l’air de coller plutôt pas mal à "Spiritualized D". Comme ça tombe bien ! Je partage ça avec vous de suite !

Ouais alors le "catch" avec ETERNAL ELYSIUM c’est toujours qu’ils invoquent un son absolument écrasant sans mettre un seul pied dans la mystique metal habituelle, ce qui est rafraichissant pour un album qui s’apprête à te faire tomber des montagnes sur la gueule avec une force pareille. Et en plus ce sont pas les riffs cousins de combos illustres qui manquent, comme "Trick or Steal" qui commence avec un truc issu à 99% de je sais plus quelle chanson sur "Sabotage", pour faire son propre petit truc sur le reste de sa durée. Sans vouloir faire de track by track, ce serait dommage de causer en généralités sur cet album, je préfère faire de la place au détail de quelques chansons marquantes, celles sur lesquelles l’oreille s’attarde, parce que bon c’est quoi un bon album sans ses bonnes chansons ? Même si j’ai pas de doute qu’elles sont assez bien fichues pour que tout le monde communie avec sans que je doive faire mon relou et mettre le doigt sur la seconde précise où ça commence à devenir encore plus cool !

Pour moi le groupe abat son jeu tôt avec une des meilleures pistes, "Floating Downer", doom costaud au possible, mais c’est que de la chauffe pour préparer l’auditeur à un peu plus que du rock bien lourd. "What a Difference a Day Makes" par exemple avec ses bruits stridents (sonneries de téléphone ?) prolongés, mais pas énervants, qui font basculer dans un sommeil agité un titre par ailleurs aussi aérien et onirique qu’on peut l’être sur une base de guitares hantées par le groove avec disto poussée à fond. En tout cas vu le final bordélique de la chanson je pense que c’est l’effet recherché ! Ces morceaux très travaillés sont entrecoupés de morceaux courts, plus stoner, bien bons eux aussi mais complètement engloutis par les pièces monstrueuses qui s’imposent naturellement avec plus d’aisance. Si ils passent presque inaperçus sans faire attention, "Stone Wedge" par exemple est un très bon titre qui dissipe un peu les nuages de "What a Difference a Day Makes" et sa savoure du début à la fin une fois l’album assimilé et qu’on s’assure de son existence ! "Easy Goin" reste du bon côté de la force avec un doom plus languissant, disons plus orienté heavy.

Une surprise vers la fin c’est cette version distordue à outrance d’"Innocent Exile", qui commence entre Sabbath et du… reggae ? On s’attend à un truc déplacé lorsqu’on devine l’entame "My life’s so empty, nothing to live for" croassée d’un ton bien nauséeux, mais le morceau est aisément transfiguré en une pièce doomée jusqu’à la gueule de bois, et surtout lors des 2 minutes supplémentaires que dure cette version, qui sont l’occasion d’un des moments les plus headbangables de l’album, le solo est viré pour faire place à plus de pilonnage, tout juste aura-t-on droit à une once de claviers dans le fond pour s’approprier définitivement le morceau !

"Deuxième meilleur morceau" selon la formule des chroniqueurs qui ont les idées claires et le sens de la hiérarchie, "Faithful ’99 ", tirée de l’album du même nom, est une instru doom de 6 minutes qui passent à la vitesse de l’éclair, et qui en plus de sa brillance de rock’n’roll ténébreux se ménage un moment de grâce et de paix juste au milieu, lors d’un break avec chant de mouettes ! Avant bien sûr d’embrayer sur un des plans les plus intenses et méchants de l’album ! Au fur et à mesure que "Faithful ’99 " se tait, on s’enfonce dans un piste cachée de 15 minutes, pas nécessaire mais qui permet toujours de choisir de quitter l’album quand elle devient trop pesante, plutôt que de devoir brusquement revenir à la réalité à la fin du dernier "vrai" morceau. Le changement d’ambiance n’est d’ailleurs pas si marqué, je dirais plutôt que cette piste prolonge effectivement l’expérience en offrant le pendant acoustique de la musique d’ETERNAL ELYSIUM, un truc étrange, mystique (on devine une influence de folklore axé magie même si j’y connais rien), un peu inquiétant mais très organique, genre jardin qui dégénère en jungle étouffante, un bad-trip où le temps distordu semble interminable ? La pièce évolue doucement, des sonorités toujours nouvelles font des apparitions discrètes et laissent la place, flûtes asthmatiques, quelques sacro-saints instruments à cordes, des sonnettes de vélo ? Difficile de pas aller jusqu’au bout au moins une fois par curiosité tant ce truc possède de feeling.

Dotés d’une maitrise en béton du Doom à vous laisser pantois, ETERNAL ELYSIUM vous en fait encore voir de toutes les couleurs et la seule insatisfaction que laisse cette musique c’est que les paroles ne soient pas dispo, alors que c’est la seule barrière qu’il reste pour rentrer à fond dans cet univers agité et dru !

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- Yukito Okazaki (chant, guitare, claviers)
- Eiichi Okuyama (basse)
- Takashi Kuroda (batterie)


1. W.t.g.b.
2. Splendid, Selfish Woman
3. Floating Downer
4. Tricj Or Steal
5. What A Difference A Day Makes
6. Stone Wedge
7. Easy Goin'
8. Innocent Exile
9. Faithful '99



             



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