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ETERNAL ELYSIUM - Share (2002)
Par CITIZEN le 9 Octobre 2012          Consultée 2004 fois

Y a pas que des niaiseries kawaïï au Japon. Les metalheads en ont aussi pour leur compte, tous : les excités ont SABBAT, ABIGAIL ou FASTKILL, et les plus lents (membres en plomb et mal au crâne) ont CHURCH OF MISERY et… oui, ETERNAL ELYSIUM (on ne l’avait pas vu venir celle-là !).

Bon, j’avoue que je savais pas trop comment aborder le sujet, c’est le pourquoi de cette entrée en matière affreusement convenue et bien fade… alors que je me prépare à faire l’apologie d’un disque qui m’a complètement transporté. Expédions aussi la présentation du groupe, zou : trio de Nagoya ayant sorti cinq albums depuis 1995, "Share" étant le troisième (2002) plus des splits dont un avec le combo notable BLACK COBRA. Eeeeeeet ces mecs ont beau être nés à dix mille kilomètres de Birmingham le moins qu’on puisse dire c’est qu’ils délivrent la came.

Un Doom écrasant mais « rafraîchissant ». Du Doom de hippie pourrait-on dire, épuré des provocations ELECTRIC WIZARDiennes de bas étage, tendance à la LEGALIZE MURDER. Ici la lourdeur n’a pas besoin de prétexte ; elle ne sert pas à s’enfoncer dans des délires vaseux mais à s’élever. Ces mecs-là ont beau être dans un délire très Peace and love, vous y trompez pas, chaque coup de cymbale massif vous envoie voleter un peu plus haut, avec ce batteur qui tape comme s’il voulait enfoncer ses fûts dans les derniers cercles de l’enfer.

Et c’est que c’est aérien par-dessus ! L’album passe du jovial au mélancolique presque sans transition, réussit à superposer les deux états pour enfermer l’auditeur dans sa bulle de savon voletant aux dessus des turpitudes. On plonge dans la demi-transe d’un état comateux mais hypersensible qui est si propre à ce que sait faire la musique quand elle touche juste, joue la corde sensible hors des sentiers battus… Rien d’indélicat ni d’inapproprié, et à la fin des fins tout est au petit poil, un petit bonheur sur disque. Une voix enjouée par-dessus des orages d’ondes tonitruantes et engloutissantes, un peu à la DEEP PURPLE, et des grosses tatanes dans la gueule qui font rouler ton corps pétrifié sur lui-même. Mais point de nausée tant que dure l’aventure ; l’expérience est relaxante, atteint des sommets sur "Movements And Vibes" la bien nommée ou "Dogma" lancinante et torturée.

Une voix enjouée pour changer, qui se pose hilare sur des morceaux attaqués par le riff perçant et le groove rapide qui va bien, ce "Feel The Beat", la grosse dérive lentement frénétique du début de "Wainting For The Sun" (qu’un groupe moins barré aurait casé en fin de chanson) vous envoie direct au plus bas pour s’assurer que le reste de la chanson creuse encore plus : l’enfer est une cave à jam ! "Love Is All" vous assène les vertus de l’amour à grand renfort de gros Doom qui fait bouger, "Machine" est rentre-dedans et curieusement robotique avec sa voix arrachée, et ainsi de suite toutes les chansons trouvent leur place singulière dans cet album sous acide(s).

ETERNAL ELYSIUM c’est un peu ce que le Doom devrait être, désinhibé, libéré de ses pulsions morbides mimétiques, de ses velléités de repompe de Sabbath, de sa complaisance dans des clichés de misère. À coups d’albums comme celui-ci, ces Japs surgis de là où personne ne les attend réconcilient bien le genre avec un fun un peu moins exubérant que celui de CATHEDRAL, jettent des artifices, se parent de ceux qu’ils veulent, et surtout gardent la substance du Doom : la lourdeur, le pilonnage, qu’ils tordent dans tous les sens. Et malgré ces « good vibes », ETERNAL ELYSIUM ne joue pas du Stoner stéréotypé de hipsters barbus de l’Oregon ni de rednecks grassouillets beuglant dans leur micro.

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- Yukito Okazaki (chant, guitare, claviers)
- Toshiaki Umemura (basse)
- Rio Okuya (batterie)


1. Schizy
2. Feel The Beat
3. Movements And Vibes
4. Waiting For The Sun
5. Machine
6. No Answer
7. Love Is All
8. Dogma
9. Fairies Never Sleep



             



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