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BRUTAL DEATH METAL  |  STUDIO

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2003 Masticate To Dominate
 

- Style + Membre : Broken Hope

GORGASM - Masticate To Dominate (2003)
Par DARK MORUE le 6 Mai 2014          Consultée 2363 fois

Non, ce GORGASM-là n'est pas devenu GOROD. C'est même à cause de lui que ces derniers ont changé de nom. Parce que ce GORGASM-ci est puissant, grand, ou du moins l'était.
Parce que pour être un géant dans la scène Brutal Death US, le combo se tient là. Typiquement le truc culte de chez culte pour les connaisseurs, qui a retourné absolument tout le monde mais est mystérieusement trop peu connu par chez nous. Tout comme MORTAL DECAY. Et donc, GORGASM avait tout détruit sur son passage avec son "Bleeding Profusely" de 2001, arborant une pochette parmi les plus mythiques laissant parfaitement entrevoir son contenu. Et ils ne nous auront fait attendre qu'une paire d'années avant de lui donner un successeur, le désormais redouté de tous "Masticate To Dominate" qui va bien au-delà de son visuel naze et enfonce violemment le clou en tapant à grands coups de pied dans l'intégralité du monde de la musique.

Si le groupe est une référence ce n'est pas pour rien. S'il est cité par pratiquement tous les combos de Brutal Death actuels, c'est principalement pour cet album. Parce qu'il représente l'essence du genre, le but à atteindre quand on fait du Brutal qui tâche, celui qui se prend assez au sérieux et conduit au meurtre, pouvant carrément donner raison aux médias.
"Bleeding Profusely" était déjà une belle tuerie, mêlant un riffing vicieux et vicié, avec quelques mélodies cachées dans un tabassage continu accrochant et retournant les tripes. Eh ben c'est pas compliqué, "Masticate To Dominate" est strictement identique, mais avec tout en mieux. Encore plus de sang, de puissance, une ambiance encore plus malsaine, et une dizaine de minutes de plus (le format Grind avec des titres très courts pour 20 min de musique faisant partie des points faibles du précédent, désormais on a rehaussé un peu tout ça et on atteint la demi-heure).

Donc d'office je l'avoue, je fais partie de ceux qui aiment pas trop le gros blast ininterrompu. Genre l'écueil habituel du Brutal Death, ça y va fort pour dégommer sa caisse claire mais y a strictement rien en arrière plan. Des fois c'est bien fait (et ça rend des trucs comme INCANTATION ou BRODEQUIN dans des genres très différents). Souvent c'est nul. Mais il arrive exceptionnellement que ce soit incroyablement jouissif. Et si je dis ça c'est parce que "Masticate To Dominate" nous plonge dans le 3ème cas de figure. Parce que le son détruit tout et nous fait déguster de manière frontale, mais surtout parce qu'on a une véritable superposition entre un cognage de fûts non-stop et un certain sens du riff et même de la mélodie. Genre jamais ça s'arrête d'être brutal, tout juste quelques ralentissements histoire qu'on stoppe le pogo frénétique quelques secondes pour secouer les cheveux avant de reprendre de plus belle. MAIS c'est travaillé. Genre écoutez le titre éponyme. Oui c'est violent, ultra-violent même, tellement intense qu'on en respire plus. Mais... Mais cette deuxième moitié quoi. Sanguinaire mais mélodique, ultra rapide mais efficace. Quand je dis mélo c'est pas non plus du IN FLAMES hein évidemment, ça rajoute surtout un côté malsain.

Malsain, glauque, vicelard... Et ça y va des adjectifs qui donnent pas envie. On y rajoute des samples très premier degré (hurlements pendant une scène de viol, tout ça) et on se retrouve donc devant un album éthiquement peu recommandable. Mais bordel ce que c'est bon. Ce double chant entre growl et guttural surpuissants ne s'arrêtant jamais de débiter des lignes à reprendre en chœur (aaaaargh "Seminal Embalment"). Cette frénésie totale poussant à commettre l'irréparable avec récidive, et ces putains de salves dévastatrices qu'on se bouffe dans la tronche, ce charcutage quasi ininterrompu ; tous les morceaux tapent là où ça fait mal, on a pas de titre lent donc rien en-dessous, on se mange un bloc dans la face, une véritable orgie de violence sadique d'une intensité rarement atteinte. Le genre de truc qui met une patate d'enfer tellement on sent tous les membres tendus à l'extrême. Et vas-y que "Anal Skewer" défonce tout d'entrée et que "Corpsefiend" s'impose d'office comme un monument de trouvailles brutales, à la fois primaire et recherché, disséquant furieusement mais avec précision, ralentissant quand il le faut mais jamais longtemps, et foutant évidemment quelques riffs bien plus travaillés que le reste apportant de la couleur et une accroche en bonus. Et ce n'est pas un cas isolé.

Ben oui, vous pensez que ça s'arrête là ? Non, oh là non. Cette collection de dix titres (ou devrais-je dire armes de destruction par l'incitation à la violence) ne dispose certes pas de maillon faible, mais ça n'empêche pas de foutre certains instants encore au-dessus. J'ai déjà cité le titre éponyme et son côté mélodique sournois, mais j'en remets une couche. Et putain, surtout, cette apogée, ces trois derniers titres. Merde quoi. On croyait avoir tout entendu, et voilà qu'on se fait écraser la gueule par l'incroyablement brutale "Concubine Of Despise", puis la démentielle "Seminal Embalment" (le meilleur titre de l'album) qui fait péter du guest avec même Shaun de PUTRID PILE et des "KILL ! KILL ! KILL !" à scander sur la fin, avant qu'un sample immonde nous introduise à "Deadfuck", énorme tube de méchanceté pure et simple qui nous grave son titre dans le crâne et nous fait finir l'album épuisé. Urgh. D'accord. Très bien.

Voilà ce qu'on appelle un véritable album exutoire. Peut-être ce qu'on a a jamais fait de plus nerveux et agressif dans le monde du Brutal Death. Joué par des musiciens déments, qui mettent tous les voyants au rouge, et cognent à haute vitesse sans jamais discontinuer, avec une vigueur impressionnante et surtout une collection de riffs et motifs mélodiques qui rendent ce gros défouloir durable. On morfle, et après on tue des gens. Et on y revient, encore et encore, parce qu'en fait, aucun autre album ne procure des sentiments identiques avec autant de succès.

Et c'est bien dommage que le combo se soit par la suite ramassé à ce point. Une longue pause discographie pendant laquelle les membres sont partis taper dans tous les sens avec les plutôt bons HUMAN FILLETED et PESHMERGA, puis un retour avec un "Orgy Of Murder" décevant car ultra commun en 2011. Mais, un retour s'annonce imminent, un poil retardé par la présence nouvelle de Leski au sein de BROKEN HOPE. Avec un album foutant des références à ce chef d’œuvre en 2003 jusque dans sa pochette et son nom. Salivons en silence...

Gorgazeum : l'album psychopathe ultime, d'une brutalité ébouriffante mais pas inintéressante ni dépourvue de subtilité...

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   DARK MORUE

 
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- Tom Leski (chant, guitare)
- Tom Tangalos (chant, guitare)
- Paul Garcia (basse)
- Terrence Manauis (batterie)


1. Anal Skewer
2. Stitched Oral Asphyxia
3. Corpsefiend
4. Lacerated Mastarbation
5. Masticate To Dominate
6. Charred Vaginal Effluence
7. Repulsive Cuntortion
8. Concubine Of Despise
9. Seminal Embalment
10. Deadfuck



             



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