UNCOMMONMENFROMMARS, vous allez détester ce groupe pour une raison : son nom ! J’espère pour vous, que vous n’aurez pas à l’écrire trop souvent... Mais non je déconne, mis à part ce détail, leur Skate Punk efficace risque au contraire de vous séduire !

Les UNCO se sont formés autour de trois frangins : Trint, Daff et Ed, nés à Washington D.C. mais ayant émigré en France (en Ardèche précisément !) quand ils étaient encore gosses. De ce fait certaines choses s’expliquent d’elles-mêmes, on comprend pourquoi ils maîtrisent le Punk à roulettes comme des Californiens, et pourquoi ils n’ont aucun accent quand ils chantent. En France, ils font partie, avec les BURNING HEADS, des groupes majeurs de la scène Skate Punk. D’ailleurs ils ont collaboré le temps d’un split avec ces derniers.

Ce qui se ressent le plus dans leur musique, ce sont les influences piochées chez des groupes comme NOFX, BAD RELIGION ou encore SCREECHING WEASEL. Ce côté « heureux sous le soleil » qu’on trouve facilement dans le Punk Californien est en fait la marque de fabrique de ce "Vote For Me". Il suffit d’écouter les premiers titres. Nous voilà transportés par ce Punk efficace et en même temps assez technique pour passer d’une ambiance à une autre dans le même morceau. Même si on a l’impression que les couplets et les refrains ont été écrits séparément et collés un peu de manière aléatoire, ils s’enchaînent avec une facilité déconcertante, sans longueur, ni redondance. Prenons pour exemple "Pizzaman", qui démarre de façon ultra conventionnelle pour du Skate Punk, mais qui se calme bien vite pour laisser la place au chant, accompagné par une guitare seulement. La section rythmique s’incruste ensuite discrètement avec les chœurs, jusqu’à ce qu’un break Hardcore vienne rompre l’équilibre et introduise le refrain dans le même thème que l’intro. On peut aussi se pencher sur "Dumb" qui, dans un registre un chouïa plus mélancolique, éblouit carrément avec son final de chœurs. Et même si ces derniers me font penser à ceux de "Little Thing" de GOOD CHARLOTTE (pardon, j’ai eu 9 ans…) ils ne dénaturent pas le morceau pour autant !

En parlant de Pop Punk, "TV Star", par contre, s’apparente plus à ce style, mais façon BLINK 182. C’est-à-dire un titre beaucoup moins dans mes cordes, mais son break, très typé musique hawaïenne, le sauve et le rend beaucoup plus sympathique à mes yeux puisqu’il respire les vacances. Et dans le genre « morceau-farniente » on trouve "Coconut Island" dont les couplets Ska/Raggamuffin sont interrompus par un refrain un peu plus énergique. Ou encore "Jessi@Dublin.com", un pur délire Punk avec le groupe BRACKET, et qui, malgré ses 37 secondes, a quand même le temps d’inclure des gimmicks vocaux à la BEACH BOYS sur fond de Punk’N’Roll.

Cependant la fin de l’album est nettement plus rude, plus agressive. Les touches joyeuses se font un peu plus rares, les morceaux sont plus épurés. "Security" rejoint plutôt NOFX que BLINK 182 pour le coup, vu qu’on retrouve des chœurs hurlés sur du Punk Californien joué vitesse grand V, comme dans la bande à Fat Mike. Tandis que "Get The Fuck Of My Life" est un petit brûlot Hardcore qui annonce, inconsciemment, le chemin que prendront ces hommes de Mars sur la galette "Longer Than An EP, Shorter Than An Album". Enfin l’excellent "Vote For Me", lui aussi dans une lignée NOFXienne, sert de conclusion à l’album. Le groupe a même eu l’ironie d’incruster des samples rappelant une foule en délire pendant une campagne électorale, pour illustrer ses propos.

Mais le skeud n’est en fait pas tout à fait terminé. Il contient une reprise live de "The KKK Took My Baby Away" des RAMONES. Un excellent moment où le Punk à Roulettes croise la route d’une légende, et le mariage s’effectue plutôt bien il faut avouer. Un final en beauté !

Ah non ce n’est toujours pas terminé ! Après environ une minute de blanc une ghost-track : "Come To Jamaïca" apparaît comme par magie ! Un titre sympathique, qui rappelle encore une fois NOFX avec leur "Kill All The White Man" très Reggae. Sauf qu’ici c’est une sorte de Ska aux influences hawaïennes, cubaines et Raggamuffin qui nous fait remuer du popotin sous les cocotiers au rythme des « Babylon » balancés de temps à autres. Et cette fois c'est vraiment la fin !

Pour conclure je dirais que c'est un skeud à écouter en vacances pour en profiter ! C’est un moment rafraichissant qui donne la pêche et le sourire aux fans de Skate Punk. Et qui peut même convaincre les amateurs de Punk, dit un peu plus viril, par ses côtés plus agressifs, présents sur la fin de l'album. Une réussite !