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THRASH METAL  |  STUDIO

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2002 Sorceress Bitch

WITCHTRAP - Sorceress Bitch (2002)
Par CITIZEN le 6 Avril 2014          Consultée 1158 fois

N’allez pas parler aux Sud-Américains de revival, eux qui œuvrent dans l’ombre à élaborer le Thrash le plus rauque bien des années avant que le reste du monde ne recommence à s’y intéresser. Nos Colombiens de WITCHTRAP qui officient depuis le touuuuut début des 1990's et pour qui des mots tels que "progressif" et "moderne" ne sont sans doute que de vagues borborygmes immédiatement interprétés comme des insultes, sont ainsi un peu en avance sur leur temps, si on oublie totalement le fait que le monde s’est pour eux arrêté de tourner à un moment indéfini des 4-20, à la louche on dirait pas trop tard après la sortie des pires méfaits de DESTRUCTION (mais n’est-ce pas le cas pour nous tous ? ;_; ). Le déterrage de cet album n’est pas juste par hasard non plus, c’est l’occasion de mettre tout le monde à la page vu que les WITCHTRAP sont les heureux papas d’un troisième album estampillé Hell’s Headbangers, une des plus grosses signatures réputées underground. Et en revenant à la source avec ce premier essai longue durée, on comprend que le groupe se soit assuré une réputation certaine (on en trouve des patchs sur ebay, ce qui est de nos jours un moyen assez fiable d’estimer ce genre de trucs).

Bien que WITCHTRAP se traîne une étiquette bien incrustée de Black/Thrash, sur ce disque le Black Metal est en fait plus un intrus qu’autre chose, sauf si parmi les mille et un albums qui pourraient vous sauter dans la tête en premier à l’évocation de ce genre vous vous rabattiez naturellement sur les assauts blackisants qui ont lancé la carrière de KREATOR et DESTRUCTION, sauf aussi si on ignore le soin réel apporté aux riffs pour retenir la voix toujours sur le fil du rasoir entre croassement et hurlement… Sans compter bien sûr la saine obsession pour la magie noire et ses praticiennes aux mœurs les plus légères ! Une esthétique qui fait évidemment mouche (y a pas de raison). Ces petits emprunts qui pimentent bien l’agressivité déjà bien présente de la musique de WITCHTRAP leur permettent d’éviter l’écueil du son bien gentil des groupes de revival "festifs".

Le maître-mot ensuite pour blablater à outrance sur WITCHTRAP est "riff", comme pour tout album qui vaut ses trois petites étoiles et plus. Riffs et voix, Burning Axe Ripper a effectivement autant de talent pour cracher ses blasphèmes venimeux à haute vélocité que pour choisir son nom de scène (ses collègues s’en tirent aussi bien à ce niveau mais avec des résultats significativement moins cool, heureusement qu’on ne peut pas dire la même chose de leur maitrise instrumentale où ils gèrent). Avec un résultat irrésistible, tel ce [fonds sonore indicatif : riff rugueux], prenez votre respiration et déblatérez-le d’un seul coup, "helpmeImpossessedbytheessenceoftheevilgooooods", 48 ridicules secondes après le début de l’album et parmi bien d’autres (j’vais pas tous les faire vu que je peux pas faire une chro juste à base des paroles de l’album même si j’aimerais bien), ou encore, une trentaine de secondes avant la fin de l’album pour vous donner une idée, "metal waaaaar… WAAAARRRR" (bien appuyé sur le "waaaaar"). Arrachez-vous les cervicales là-dessus ou quittez le hall, selon l’expression consacrée !

Thrasheurs, WITCHTRAP n’en est pas moins ouvert à la mélodie (les frères Muñoz, batteur et guitariste/chanteur, jouent d’ailleurs dans le groupe de Heavy Metal NIGHTMARE, de quoi mettre la puce à l’oreille), ce qui fait que non seulement on rentre dans l’album aussi aisément que dans une cartouchière bien ajustée, l’ensemble reste suffisamment captivant pour avoir un gros gros potentiel de réécoutes. Les morceaux ont beau faire usage de plans bien frontaux, ça n’empêche pas le groupe de s’amuser avec des ambiances inquiétantes, notamment dans la longue partie instrumentale qui introduit le couple "Gypsy Ritual/Face The Evil" (issu de démos comme la totalité des morceaux de l’album, cette chanson était alors éclatée en deux pièces distinctes), ce qui est toujours plus jouissif quand le groupe cède à ses bas instincts et sans trop de surprise fait exploser tout ça. Et on a beau savoir que tout ça c’est du gimmick et que ces gars sont sans doute gentils avec leurs voisins, allez me dire que le moment où "Gypsy Ritual" se transforme en "Face The Evil" ne fait pas ressentir une méchanceté pure ! L’apothéose de ce style très distinct, qui combine mélodie et agressivité avec une assurance remarquable, est atteinte surtout sur le morceau-titre et sur "Total Sacrifice (Violent Force)", qui n’est pas une cover d’une chanson oubliée de VIOLENT FORCE malgré son titre (qui aurait pu croire que les mots "violent" et "force" pourraient à nouveau être réunis ? C’est quand même over dingue le hasard).

Et surtout, surtout, les musiciens sont totalement emballés par leur propre formule, simple et testée par le temps (figée dans le temps diront les détracteurs), ce qui suffit à transformer un album qui aurait pu être quelconque en album vraiment dévastateur. Ça et le talent pour les compos, on a trop tendance à oublier de souligner ce petit détail aussi… Bref, si un jour vous êtes en rade de rétro Black/Thrash teuton importé droit d’Amérique Latine, vous connaissez une adresse.

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- Witchhammer (batterie)
- Burning Axe Ripper (chant, guitare)
- Dark Moon (basse)


1. Dark Lord
2. Ripping Torment
3. Dead Of The Night
4. Sorceress Bitch
5. Gypsy Ritual/ Face The Evil
6. Black Angel
7. Total Sacrifice ( Violent Force )
8. Metal War



             



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