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RIVERS OF NIHIL - The Conscious Seed Of Light (2013)
Par DARK MORUE le 23 Février 2014          Consultée 3106 fois

Ouh le bel emballage que voilà. Y'a pas à dire, RIVERS OF NIHIL est un groupe qui sait se rendre attractif. Parce que ceux qui ont pas envie de chopper cet album en l'observant de loin, ils aiment définitivement pas le Death Metal.
Cette pochette quoi. L'essence même de Dan Seagrave et des meilleurs albums de Death Metal du début des années 90. On flaire la tuerie bien Old School comme il faut. Oh et puis, production par Erik Rutan ? Eh ben voilà que ça va être du bon gros Brutal bien velu, miam, ça nous a ouvert l’appétit. Surtout qu'un groupe qui se paie tout ça doit pas en être à son coup d'essai.
Eh ben... Un peu quand même, car ce "The Conscious Seed Of Light" n'est précédé que de deux Eps autoproduits. Comme quoi. Ces petits jeunes repérés par Metal Blade ont l'air de voir les choses en grand pour leur premier album. Surtout qu’apparemment ça s'inscrit dans une saga de 4 opus, représentant chacun une saison, et qu'on aurait ici affaire au Printemps. Eh ben dites donc !

Du coup, on va pas passer par quatre chemins. RIVERS OF NIHIL donne une telle trique sur le papier qu'il n'est juste pas possible de ne pas décevoir en ces conditions. Genre, la barre est d'office mise bien trop haute tellement tout concorde. Et surtout ne dévoile pas totalement la musique qui se cache derrière.
Parce que RIVERS OF NIHIL, ça n'a rien, mais alors rien d'Old School. C'est du Death Technique raisonnablement Brutal, bourré des tics mélodiques les plus actuels (écoutez juste "Birth Of The Omnisavior" pour comprendre ce que je veux dire : ça sautille comme du PSYCROPTIC et c'est lancinant comme un AUGURY) et qui n'a pas réussit à se débarrasser de sa base Deathcore, bien qu'un net recul se fasse sentir depuis les EPs précédents. Enfin Deathcore... Façon de parler. C'est surtout que beaucoup de riffs sonnent comme du MESHUGGAH, et que la voix du vocaliste se situe pile à mi-chemin entre growl et chant Hardcore asthmatique et semble donc souvent totalement à côté. Comme si le groupe voulait absolument en foutre partout, mais ne l'assumait pas et tentait alors de cacher ce côté -core en draguant les fans de Brutal Death avec tout le reste. Bah oui mais non, désolé les gars, ça reste ultra voyant.

Boum, voilà. Eh oui, ça fait mal dit comme ça, "The Conscious Seed Of Light" n'est pas l'album qu'il prétend être. Les premières écoutes déçoivent donc forcément. À une exception près, qui change totalement la donne : les deux premières pistes.
S'ouvrant sur un trémolo totalement Post-Black vite rejoint par une section rythmique imposante, l'intro de l'album en jette et fait frissonner, nous transportant dans une autre galaxie, jusqu'aux blasts finaux qui nous permettent d’enchaîner sur un "Rain Eater" et son entame d'une lourdeur cataclysmique. Et ce morceau est pour le coup totalement irréprochable car ambiance il y a, une atmosphère des plus pures qui suinte de tous les riffs, de cet assemblage massif au souffle épique ne faiblissant pas. Bref, RIVERS OF NIHIL donne tout ce qu'il a et bon sang, on en tient une bonne couche et l'effet "Brutal Death Printanier" recherché tape dans le mille. Et après, ça s’effrite.

Dommage que l'album ne tienne pas la longueur parce que des "Rain Eater" on en veut davantage. Passé ce morceau, on bascule vers un autre album, ressemblant davantage à un Death Polonais tout ce qu'il y a de plus classique dénaturé par une tendance au breakdown parasitant tout. On a du mal à croire qu'une bouse intégrale comme "Soil And Seed" se trouve sur le même album que le tonitruant "Rain Eater", et à partir de là ça s'essouffle déjà un peu. Tout se déroule sans qu'on relève trop la tête, l'inspiration est en baisse et jamais plus on ne touche du doigt le début de l'opus. Le niveau global reste cependant correct et on bouffe un bon nombre de morceaux puissants et passages touchants, principalement les plus mélodiques. Car l'ambiance du début de l'album n'est pas non plus totalement évaporée, le solo de "Central Antheneum", la brutalité effrénée de "Human Adaptation" ou l'introduction surpuissante de "Mecanical Trees" sont toujours là. Mais la magie a fini d'opérer pour nous laisser avec un album simplement bon, et quelque peu plombé par sa modernité. "Place Of Serpents" ou "A Fertile Altar" ne touchent tout simplement pas, et passent sans qu'on s'en rende compte. Et puis le titre final déboule et le Printemps revient, ce "Airless" de presque 6 min qui repart dans des contrées plus célestes avec notamment un passage Black Metal très bien senti et surtout un solo à fleur de peau. Et au final on termine la lecture sur une impression mitigée, et rageante.

Oui, "The Conscious Seed Of Light" est rageant. RIVERS OF NIHIL a absolument toutes les cartes en main pour sortir un album de Death Technique à tendance atmosphérique remarquable. Une ambiance particulière, un sens de la mélodie illustrant parfaitement le concept, la technique qu'il faut et tout le soutien nécessaire pour nous servir des œuvres ambitieuses. Mais le groupe est esclave du carcan moderne qu'il s'est lui-même imposé. Semblant condamné à défoncer son ambiance à grands renforts de riffs saccadés plombés à la huit-cordes, capable du meilleur (bordel mais cet enchaînement "Terrestria I"/"Rain Eater" quoi !) comme du franchement pas terrible. Et réussir à fournir un album aussi contrasté et se fatigant aussi facilement dans un tel genre avec seulement 40 min au compteur, c'est dommage. Vraiment. Parce que derrière, on sent qu'il y a vraiment quelque chose de fort.
On espère donc que ces points négatifs seront gommés avec l'album suivant, probablement estival. Car en apprenant de ses erreurs, RIVERS OF NIHIL peut devenir grand, très grand.

Frühling : Un premier morceau absolument magique, foutant des étoiles dans les yeux et ne faisant qu'accentuer la déception du reste, qui demeure tout de même solide bien que gâché.

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- Jake Dieffenbach (chant)
- Jon Kunz (guitare)
- Brody Uttley (guitare)
- Adam Biggs (basse)
- Ron Nelson (batterie)


1. Terrestria I: Thaw
2. Rain Eater
3. Birth Of The Omnisavior
4. Soil & Seed
5. Central Antheneum
6. Mechanical Trees
7. Place Of Serpents
8. Human Adaptation
9. A Fertile Altar
10. Airless



             



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