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BRUTAL DEATH METAL  |  STUDIO

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AMPUTATED - Dissect, Molest, Ingest (2014)
Par DARK MORUE le 19 Février 2014          Consultée 2471 fois

Y'a des groupes comme ça, qui réussissent à te sortir un album d'absolument nulle part en partant d'un niveau assez bas. On va rester dans le domaine du Brutal Death récent pour pas citer des exemples trop obvious (mais un peu quand même). Vous prenez DECREPIT BIRTH et DEFEATED SANITY par exemple. Un premier opus bien branlé mais ultra commun et dont pas grand monde a quoi que ce soit à secouer, et tout de suite après BAM un second opus appelé à devenir culte et pratiquement le meilleur existant dans sa catégorie. Genre le bond en avant qu'on a pas vu venir.
Certes, cette intro sert avant tout à faire de la pub aux deux combos cités, mais avec AMPUTATED c'est un peu ça qui se produit, dans des proportions moindres certes. On part d'un Slam Death basique mais foutrement bien fichu, et là tout de suite aujourd'hui avec ce nouvel album : gros retournement de veste, et pour le meilleur. Cool.

Groupe du Royaume-Uni actif depuis maintenant un petit bout de temps (2002, c'était il y a 12 ans, dur hein ?) et s'étant fait une assez solide réputation dans le milieu, AMPUTATED en 2014 montre un nouveau visage, et on va pas s'en plaindre.
Et pour cause, un sacré clivage du line-up. Quand on fait peau neuve à la guitare, la basse et au chant, il est préférable de méchamment faire évoluer le son, et pourquoi pas en profiter pour explorer de nouvelles choses (ce qui, quand on pratique le Slam bas du front, est quand même salvateur). Du coup, c'est fait, nos British ont doublé le tempo et œuvrent maintenant dans un Death furax façon VOMITORY meets GORGASM, et ça fait franchement du bien aux tympans. Suffit juste de pas prêter attention à la pochette, bien gore comme on les aime mais au style dont on est plus que blasé à l'heure actuelle.

Si le combo garde bel et bien sa base qui Slamme dans la boue et les viscères ("The Local Flavour" et son groove mécanique de tueur), globalement ça torche nettement plus que par le passé. Et après une intro samplée bidon, il fait d'office péter sa meilleure carte : la tuerie intégrale "Gorging On Putrid Discharge". Ce titre représente l'essence même du Brutal Death actuel : intro prenante, et couplets à la fois brutaux et groovy, break mortel, en bref ça tue. Oui, ça tue. Ce morceau détruit tout. C'est aussi simple que ça. C'est direct, animal, c'est Brutal et ça Groove, et les riffs de la mort se comptent par paquets. Et en plus, la production nous en met plein la gueule (on regrette la batterie très synthétique sur les blasts mais bon...) et surtout le chant. Finit les borborygmes ultra gutturaux yahourteux, Mark Gleed nous envoie un growl surpuissant à la tronche, doublé de cris convaincants qui ne font qu'en rajouter une couche (et sur le premier titre il a en plus la particularité de finir toutes ses phrases par YAAAAARGH). Tout ça pour dire que l'entame de l'album le fait grave. Mais genre grave.

Après, c'est du coup un peu dommage que le côté Slam de la force reprenne le dessus un peu trop souvent. Les riffs sont globalement certes classiques mais efficaces, tout est déjà vu et revu un bon milliard de fois mais le mélange fonctionne ("Skullfuck Lobotomy" qui arrive à prendre aux tripes alors qu'on se demande à chaque riff quel groupe l'a déjà joué avant), mais cette foutue tendance à casser le rythme à grands coups de notes grasses tire l'ensemble vers le bas. Rien à voir avec ce que proposait le combo par le passé, qu'on ne s'y méprenne pas. Mais ces quelques traces font juste tache et coupent souvent la brutalité dans son élan. Ainsi si on garde toujours ce son qui arrache la gueule et que les séquences blastées collent contre le mur, des morceaux comme "Psycotropic Suicide" ou "Six Feet Deep" (le ventre mou de l'album) se retrouvent totalement gâchés là où "Infanticidal Dysmorphia" s'en sort très bien avec strictement la même recette.

En fait, les AMPUTATED ont ici un rôle de parfaits faiseurs. Passé ce "Gorgind On Putrid Discharge" d'ores et déjà dans le panthéon des titres de Brutal Death les plus efficaces de l'année, on passe dans un recyclage de riffs déjà entendus partout ailleurs et simplement joués avec suffisamment de tripes et de moyens pour les rendre appréciables. Mais la mort totale de la personnalité est bel et bien là. Tous les gimmicks sont vus et revus, chaque seconde a déjà été entendue autre part. D'où la note qui ne monte pas plus haut. Mais en dehors de ça... Bon sang mais en dehors de ça, faut bien avouer que AMPUTATED botte des culs bien comme il faut. Sérieusement, quand on se prend le titre éponyme dans les dents, avec son mur du son après son sample et surtout la Slam part ici transcendée par la double pédale qui va à fond et le chant double, on se dit que, finalement, l'originalité c'est pas si important que ça, du moment que notre Brutal Death nous donne envie de tuer des enfants et violer des femmes. Le faites pas hein, sinon après j'irai en prison et je passerai sur MTV, mais voilà, question de ressenti.

Vaste question et problème existentiel primordial que voilà. AMPUTATED, ou la transcendance de l'identité par la brutalité ? On s'en bat la race. Tout ce qu'on va retenir c'est que même si le groupe a pris un virage d'une impersonnalité à faire peur, il en reste pas moins que l'album qui en ressort est tellement efficace et combine tellement tous les éléments que l'on recherche en écoutant ce genre de musique qu'on ne peut pas en ressortir déçu. Et au fond, c'est ce qui importe. L'ouvrier fait son boulot, qui est de construire un truc crédible en assemblant des machins au design confectionné par d'autres. En attendant la promotion, on va pas lui en demander plus.
Surtout si il est capable de nous sortir un "Gorging On Putrid Discharge" quoi.

Br00töl : groupe qui passe du Slam Death efficace au Brutal Death excellent mais impersonnel. On gagne au change.

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   DARK MORUE

 
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- Mark Gleed (chant)
- Daryl Barrett-cross (guitare, chant)
- Kai Cursons (guitare)
- Harry Jewell (basse)
- Gareth Arlett (batterie)


1. Body Of Work (intro)
2. Gorging On Putrid Discharge
3. The Local Flavour
4. Infanticidal Dysmorphia
5. Skullfuck Lobotomy
6. Psychotropic Suicide
7. When Whores Meet Saws
8. Subatomic Insemination
9. Six Feet Deep
10. Dissect, Molest, Ingest
11. Toolbox Abortionist



             



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