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2012 Convent Guilt

CONVENT GUILT - Convent Guilt (2012)
Par CITIZEN le 13 Février 2014          Consultée 1341 fois

Chroniquer une démo, de surcroît une démo qui n’est ni du genre culte, enterrée et épuisée à faire baver d’envie et/ou de nostalgie, ni une nouveauté toute fraîche pêchée la veille ? Piégée dans le trou entre la noble archive et la nouveauté dont tout le monde est impatient de savoir ce qu’elle a dans le ventre ? Mais pourquoi que je me tape cette chro, personne va la lire ! Vu que j’ai ni altruisme ni conscience du devoir, faut donc que le truc en question m’ait vachement accroché pour que j’aille au charbon quand même. Un indice pour ça : en quelques mois la cassette a déjà un son qui fluctue complètement, la pauvre a beaucoup tourné, il est grand temps de m’y mettre avant qu’elle soit bouffée à jamais. J’arrête de divaguer, restez avec moi svp, je ferai aucune blague sur MESHUGGAH promis promis !

Et CONVENT GUILT joue un Heavy Metal qui conjugue simplicité désarmante et intensité de rigueur, fruit de l’alliance de musiciens des splittés SHACKLES (Death/Thrash un peu plus léché, à écouter) pour les gratteux, le bassiste étant également ex-pilier de TRENCH HELL, pour ne citer que ceux qui me bottent le plus. Même si peu de monde devait rester éveiller la nuit en se demandant ce que ça donnerait que cette troupe cherchant à canaliser la même énergie pour faire du Heavy, la réponse vaut le coup.

Déjà les guitaristes sont clairement à l’aise et s’offrent tout le temps des leads complètements destructeurs ; maintenant qu’on a établi que l’essentiel est là je peux vous spoiler le reste de la chro, c’est un cortège de louanges de base. Le batteur se borne essentiellement à un beat keuponoïde de circonstance sur les deux premiers morceaux (les plus speedés), tandis que le chanteur se fout royalement de pas être le meilleur hululeur de Rock que l’hémisphère Sud ait connu (rien que dans sa ville il doit être en 47ème position max)—d’un côté ça lui permet d’adopter des défauts relativement calculés indispensables pour son poste (passer du rauque dégueulasse au dérapage aigu non moins révoltant pour les gens de goût, heureusement ils ne devraient pas lire ma chro si mes calculs sont bons), d’un autre ça devient parfois inadmissible, comme pour le chant clair au détour de "Bailed Out" qui ruine temporairement l’immersion dans une ambiance si bien échafaudée. Cette performance vocale fait tiquer quand elle tombe dans ce genre d’excès mais sur la durée elle recèle un certain charme, ou du moins elle se combine très logiquement avec les riffs poussiéreux de ces compos Rock'N'Roll sans vrai mauvais esprit. En plus le gars chante des trucs assez intéressants mais pas trop compliqués pour pas décrocher au détour d’un refrain (YOU’RE POSSESSED BY THE CONVENT GUILT - top ! parfait).

En gros CONVENT GUILT semble avoir tout compris et bien mettre ces principes en application : par exemple qu’on peut se payer le luxe de mettre une intro quand on la fait suivre immédiatement d’un riff qui bouscule tout (un extrait du western Tombstone au début de "Bailed Out"), ou que quand un morceau est un poil plus calme ("Killers Virgins") un "all right" bien embrayé par le reste des zicos donne un surcroît de pêche inattendue. Puis une bonne alliance des différentes tendances apportées par les musiciens permet au tout de sonner spontané sans faire trop bricolé.

Cette démo s/t est le genre de truc qui vous laisse pas une grosse impression directement mais que vous vous surprendrez à beugler sous la douche quelque temps plus tard et sans honte aucune, prenant la place de vos déclamations matinales du répertoire de Chantal Goya et de Cloclo (hé oui je sais tout). Autant en profiter pleinement donc d’autant plus qu’avec ce genre de groupe on sait jamais si cette démo sera suivie d’une nouvelle production. En attendant, à écouter jusqu’à ce que la bande magnétique fonde ! Sinon, vous pouvez aussi tester leurs copains stylistiques DOOMED BEAST, sortis aussi chez le label 100% australien Abysmal Sounds, même si je sais pas si ça se trouve encore, hihihi.

Ah et je rajoute une étoile invisible au 3/5 parce que le groupe a eu le bon goût de choisir pour son nom une combinaison de deux mots que j’ai pas encore trop vus chez les autres formations de évi maytale.

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- Brent (batterie)
- Dario (guitare lead)
- Matt (guitare rythmique, guitare acoustique)
- Ian (chant, basse)


1. Convent Guilt
2. Bailed Up
3. No Dawn In Lucifer's Light
4. Killer Virgins



             



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