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DEATH / DOOM  |  STUDIO

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2013 The Fleshland
 

- Style : Hooded Menace

COFFINS - The Fleshland (2013)
Par DARK MORUE le 1er Février 2014          Consultée 2375 fois

Un truc m'a choqué au Party San édition 2013. Le nombre de personnes portant un T-shirt COFFINS. Certes ils étaient à l'affiche donc du coup forcément ça aide. Mais même. Pas à ce point. Surtout pour un groupe de Death/Doom japonais qui joue en plein après-midi. Comment expliquer qu'un tel groupe ait un succès d'estime aussi fulgurant ? Certains parleraient de Hype, mais dans un milieu aussi extrême ce mot aurait encore moins de sens. Toujours est-il que COFFINS, pratiquement tout le monde connaît, et que ça fédère bien plus qu'on ne le croit. L'un des groupes les plus True et intègres dans leur musique de tous les temps, qui rassemble un public plus que varié sous leur bannière sans avoir fait exprès. Très bien.
Et à voir leur parcours, c'est encore moins évident à expliquer. Après, vu qu'il y a Chris Moyen derrière pratiquement tous leurs artworks, ça fait un merchandising qui défonce et une communication visuelle de la mort. Du coup si en plus derrière la musique est de qualité...

Parce que COFFINS, c'est quoi ? C'est l'un des combos les moins sexy de la planète. Du gros Death dégueulasse qui hérite d'AUTOPSY ou d'ASPHYX, qui écrase mécaniquement sous le poids de riffs de plomb. Et après trois très bons premiers albums d'une intégrité purement Death Metal à faire pâlir bien des formations Old School, le groupe s'est lancé dans une série de splits avec pratiquement tout le monde (les furieux XXX MANIAC ou les énormes HOODED MENACE pour citer les plus notables) dont une bonne partie regroupés sur la compilation "Ancient Torture", qui est un très bel objet que je ne conseille pas vraiment tant c'est dur à écouter pour cause d'inégalité.
Et après avoir fait un petit ménage dans son line-up depuis le dernier album en date (un certain Ryo tient le micro, et s'est génialement révélé être l'homme le plus ivre que je n'ai jamais vu sur scène à leur énorme prestation live), "The Fleshland" débarque fort de sa pochette bien dans l'esprit. Intéressons-nous de près au phénomène COFFINS.

Eh bien... Leur vision du Death Metal est forcément la plus pure et brute qui soit. Jamais COFFINS n'a fait dans la rapidité, mais ici, on atteint le paroxysme de leur style. Si beaucoup de mid-tempi violents et groovy sont de la partie ("Hellbringer" ou "No Saviour" assez soutenus), l'essentiel du propos est de foutre des gros coups de cordes graves, d'enterrer l'auditeur sous un amas de notes funéraires, pour créer une putain d'ambiance mortifère et putride. Et ça marche un temps. Le son est massif et Old School comme pas permis, quasi suffocant, nous donnant l'impression d'être plaqué au sol. Et pour que ça marche, pour instaurer une atmosphère, pour faire crouler tout être vivant sous le poids de cette musique désolée, sale, et primitive, il est nécessaire de taper dans la répétition à outrance. Et pour le coup, c'est là que le bât blesse. Parce que ça marche un temps, parce que "The Colossal Hole" est tellement Doom qu'on en ressort momifié, mais qu'au bout d'un moment, on finit par en avoir un peu marre, parce qu'au final, "The Fleshland" n'a pas l'efficacité absolue d'un "Buried Death" par exemple, parce qu'il lui manque le gros coup de butoir ultime personnifié par une tuerie comme "Altars In Gore".

Après, ça produit quand même son effet. Le vocaliste est incroyablement monocorde certes, mais son timbre bestial et guttural est presque terrifiant et jouit d'un placement particulièrement judicieux. Et puis merde, rien qu'en écoutant n'importe quel morceau, on se dit juste "Raaaaawrgh VOILÀ du VRAI Death Metal, pas des tapettes qui jouent du Death Moderne de tafioles !" tellement cette musique est vraie. Sans fioritures. Aucun autre leitmotiv que faire sentir le caveau et donner des grosses tapes sur le crâne. On écoute COFFINS avec des zombies et les zombies ça va pas vite, non mais. Alors certes, aux 2/3 de l'album on commence à en avoir marre (surtout après "The Vacant Pale Vessel" qui se répète tellement qu'on a l'impression que c'est un morceau de 2 min qu'on a passé 3 fois), mais ça fait du bien de se sentir True un peu quand même. Et ce serait mauvaise langue de dire que le groupe ne varie pas le propos plus que ça et se contente de répéter trois notes inlassablement vu que de loin "The Fleshland" est constitué d'une alternance de morceaux rapides et autres carrément lents afin d'un peu casser la linéarité. Et "Rotten Disciples", c'est pas du bon gros bulldozer dans la gueule ça ?

Du coup, bien que serti de beaucoup d'accélérations menant à un mid-tempo écrasant, au final on finit cependant tout de même par conclure que "The Fleshland" est un album très majoritairement lent et funéraire. Alors qu'en vérité, si l'on compare les durées respectives des parties lentes et rapides le constituant, on doit arriver à des durées à peu près égales (surtout grâce à l’enchaînement "Rotten Disciples"/"Dishuman" qui fait du dégât bien comme il faut), mais on ressort tout de même de l'écoute lessivé avec l'impression de s'être fait bouffer les tripes au ralenti. Parce que ce qu'on a retenu, c'est le plus éprouvant pour nos nerfs, et surtout cette fin d'album qui aurait pu être raccourcie. Parce que les 47 min passent au final assez mal, bien que cette durée ne soit aucunement scandaleuse, par manque de renouvellement. COFFINS a beau arracher la tronche, ils font ce qu'ils savent faire et qu'ils font depuis toujours, et un léger pilotage automatique est ici détectable par manque de véritable morceaux de bravoure et riffs ultimes comme ils en ont déjà fournis.

Mais bon, on va pas bouder notre plaisir. Bien que ce genre de musique soit très peu attrayant et ne propose au final que la vision la plus simpliste du genre qui soit, faisant totalement fi de tout ce qui a pu se faire ces 25 dernières années, COFFINS fait du COFFINS et ne le fait pas si mal. Certes, les derniers opus d'ASPHYX sont bien plus convaincants dans un genre très similaire, mais on ne peut pas tout avoir.
Et puis, on me reprochait dans mes chroniques de BABYMETAL de n'avoir qu'une vision J-Pop Kawaii du Japon. Eh bien, la preuve que non. Oui j'ai placé "BABYMETAL" dans une chronique de COFFINS et oui j'en suis fier. Que la cohorte des fans me jette la première pierre.

私は牛だ : True Death/Doom répétitif, viscéral et jouissif à petites doses. Du COFFINS quoi.

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- Ryo (chant)
- Uchino (guitare, chant)
- Koreeda (basse, chant)
- Satoshi (batterie)


1. Here Comes Perdition
2. Hellbringer
3. The Colossal Hole
4. No Saviour
5. The Vacant Pale Vessel
6. Rotten Disciples
7. Dishuman
8. The Unhallowed Tide
9. Tormentopia



             



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