Le jeune guerrier finlandais Joni Snoro rêve d’épopées et d’exploits épiques. Il décide donc de former sa propre guilde d’aventuriers en automne 2009 et lui donne le nom de FROSTTIDE. Au printemps 2010, la petite compagnie est enfin au complet. Ils réalisent leurs premiers faits d’armes en accomplissant deux quêtes (onglet E.P de l’inventaire) : "Dawn Of Frost" en 2010 et "Our Journey" en 2012. On sentait déjà du potentiel et beaucoup d’enthousiasme, mais leurs techniques de combat n’étaient pas encore au point. Ils ont tout de même obtenu la deuxième place au tournoi du "Toukofest" en 2010. Alors qu’ils prenaient un repos bien mérité, leur village se fait attaquer le 30 août 2013. Les quatre membres de FROSTTIDE, derniers remparts contre les forces du mal, reprennent alors les armes pour protéger leurs terres. L’histoire de cette bataille est contée dans leur première longue quête : "Awakening".

Force est de constater que FROSTTIDE a vraiment, vraiment bien évolué. Tous les défauts des premiers EP ont été effacés. Les riffs simples et répétitifs de la guitare ne suffisaient pas à étancher votre soif d’aventures et de batailles ? Qu’à cela ne tienne ! La musique, devenue orchestrale grâce à ses instrumentations épiques, guerrières et explosives, se range désormais du côté de l’ardent BRYMIR ! Ils n’atteignent peut être pas la ferveur de ce dernier, mais les mélodies froides et scintillantes confèrent au groupe pourtant jeune une personnalité envoûtante qui lui est propre. Pour faire simple, la composition des morceaux est beaucoup moins linéaire et bien plus riche qu’avant !

Trois morceaux sortent particulièrement du lot. Tout d’abord, le premier hymne du disque (au nom très Power Metal, je l’admets) : "Quest For Glory". Enthousiaste et furieux, proposant de forts jolis breaks atmosphériques au clavier, il offre un refrain particulièrement jouissif. Le final est aussi très bon ! "Ruin Of Defeat", dans un registre un peu plus tragique, marquera également l’esprit avec ses chœurs qui chantent la gloire des défenseurs morts au combat. Je retiens particulièrement le passage qui introduit la seconde moitié, intense. Le dernier titre, "Unwritten: Engraved In The Stars", avoisine les dix-neuf minutes. Un exercice certes périlleux, ambitieux pour ce jeune groupe, mais parfaitement réussi ! Très varié dans ses ambiances stellaires, solennelles et tragiques, il conclut parfaitement bien l’album et démontre un très bon sens de la composition. Les esprits des guerriers vaincus s’élèvent bel et bien jusqu'au cosmos ! En fait, je dirai même que ses mélodies scintillantes et mélancoliques se rapprochent (par moments seulement) de WINTERSUN, particulièrement "Land Of Snow And Sorrow". Notez que les dernières minutes (cachées, après break silencieux) proposent un remake de… "Cheri Cheri Lady" du groupe allemand de pop MODERN TALKING. D’habitude, je déteste ce genre de mélange. Si j’écoute du Metal Païen, ce n’est certainement pas pour entendre ce genre de chansons ou des musiques de western comme l’avait fait ENSIFERUM sur "From Afar". Sauf que là, c’est tellement épique, tellement furieux, que ce bonus caché est juste excellent !

L’album compte deux morceaux purement instrumentaux. La longue introduction "Winter’s Call", nocturne et glorieuse, ainsi que l’entracte "Dawn Of Despair". Ce dernier n’est autre qu’un petit break mélancolique qui entre parfaitement dans le concept tragique de l’album. En effet, alors que la première moitié est plutôt enthousiaste, jusqu'à "No Turning Back" (seule reprise d’un de leur E.P d’ailleurs), la seconde est plus sombre.

Certains appellent le genre "Death Metal Mélodique/Symphonique". Ce n’est pas tout à fait faux, mais je trouve cette classification bien trop réductrice. Moi, j’appelle ça du "Metal Épique Extrême". Parce que c’est épique, ça défouraille pas mal et le chanteur rugit bien ! Certes, le groupe est encore loin de l’excellence d’un "Time I" de WINTERSUN, les exploits épiques sont moins détaillés musicalement que BRYMIR, mais franchement, les amateurs du genre auraient tort de se priver de "Awakening". Vraiment.

Note réelle : 3,5/5.