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BRUTAL SLAM DEATH  |  STUDIO

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2013 Serial Urbicide

EXTERMINATION DISMEMBERMENT - Serial Urbicide (2013)
Par DARK MORUE le 7 Décembre 2013          Consultée 3271 fois

La lassitude.
Le ras le bol, le pétage de plombs. Des choses qui arrivent. Partout, pour tout et n'importe quoi, parfois sans raison apparente. Y'a des journées de merde, et y'a des journées encore pire. Marre de notre boulot à chier, de faire la même chose jour après jour sans surprise, de notre vie sentimentale qu'on a flinguée, des gens autour de nous qui nous étouffent et qu'on a l'impression qu'ils nous empêchent d'évoluer. De ce putain de train-train quotidien qu'on vomit autant qu'on l'affectionne pour la sécurité apportée. Tout. Genre voilà, là maintenant ça va plus. C'est pareil qu'avant sauf que cette fois on veut que ça cesse, mais on y arrive pas. Envie de faire un truc de fou, aller de l'avant, mais retenu par une certaine crainte.
Dans la vie quotidienne, ou dans notre emploi, ou même dans nos loisirs.
Rien que le boulot de chroniqueur. Tout ça c'est fait avec passion, amour. Mais une routine finit par s'instaurer. On écoute tranquillement l'album en question, une quinzaine de fois. On fait nos recherches, on soupèse un peu tout ce qu'on en pense, on tente de rester objectif, de trouver l'intro qui va bien faire accrocher, tout ça. Ce qui à la base servait d'exutoire ne trouve finalement plus grâce à nos yeux car trop banalisé par sa propre intensité.
Au début une passion dévorante, puis une routine. Et le fait de tenter de la briser n'est qu'une routine de plus, pas de surprise, pas de véritable renouvellement, rien.

Alors des fois, quand les nerfs sont vraiment au bord, on arrête de réfléchir. On fait le point. Et on laisse parler le cœur.
Quoi de mieux pour pallier au ras-le-bol de la chronique qu'une totale non-chronique vide de sens ? On prend l'album le plus basique, direct et bourrin qu'on ait sous la main. EXTERMINATION DISMEMBERMENT. Parfait, un nom bien débile, une pochette barbare, ça vient de l'Est. On se pose pas de putain de question.
C'est là que le Slam c'est bien. Là que c'est bon. On en a marre, on a le cœur au bord des yeux. Hors de question de se prendre la tête. De balancer la masse de grosses métaphores brandies comme mon braquemart donné à sucer à une horde de fans en rut, disséquer la finesse de mes couilles d'une œuvre finalement prétentieuse. On s'en fout bordel. On en a gros sur la patate, on va pas se reposer doucement sur un mec vautré dans un lit de mélodies en coton. Tout ce qu'il faut c'est du riff qui tombe sur la gueule, pas haineux pour pas sombrer, juste gras pour se défouler et extérioriser.

EXTERMINATION DISMEMBERMENT, c'est juste parfait à ce niveau-là. C'est le summum de la crétinerie. C'est le truc que t'écoutes uniquement parce que t'as envie de te prendre des coups de guitare sur la gueule. C'est massif. C'est ULTRA massif. Genre la production c'est un putain de building qui s'écroule directement sur ta gueule. Et vas-y que ça mitraille, et que les instruments à cordes sont tellement gras et épais qu'un patron de Fast Food en ferait un AVC. Et vas-y que d'un bout à l'autre ça t’assomme de riffs dodus, ultra charnus, avec une mécanique lente et implacable, coup après coup. Chaque fois le coup de butoir derrière la nuque qui te la fait bouger en rythme et oublier tous tes problèmes. On s'abandonne dans cette masse quasi hypnotique, rehaussée de séquences qui font l'effet d'un coup de batte dans les dents. De l'originalité ? On s'en bat les couilles. C'est un copier/coller du premier ABOMINABLE PUTRIDITY en un poil plus lourd et dynamique encore, moins tubesque, mais ô combien plus mastoc. Seule originalité, le compresseur qui fait absolument n'importe quoi, étirant et compressant le son dans tous les sens pour le faire aller dans tous les recoins de nos enceintes, véritable cauchemar de l'ingénieur du son mais tellement jouissif pour nous. On s'en fout que ce soit mauvais. On est des beaufs après tout.

Ben oui, on est content d'écouter de la belle musique trop technique et trop compliquée. Mais parfois faut apprendre à fermer un peu sa gueule et revenir aux plaisirs primaires. Quand t'écoutes EXTERMINATION DISMEMBERMENT c'est un peu comme quand tu retournes au bercail tranquillement sodomiser ta sœur après avoir passé des années à vadrouiller les putes de luxe de la haute bourgeoisie et appris à fabriquer ton propre GHB pour plus subir les éternelles phases de conquêtes lourdingues et devoir investir des millions en champagne. On arrête l'hypocrisie masturbatoire, on revient tranquillement tirer son coup en territoire connu, et on repart. Un petit coup de plaisir coupable. Un gros riff de trois notes qui te tombe au coin de la tronche et fait remuer l'intégralité du corps en quasi-transe, du blast et de la double qui renforcent et font courber l'échine, et du gros guttural yaourt dégueulasse mais pas ridicule et on est content. Et fuck la vraie musique. Certes pleine de qualités, mais avec un potentiel récréatif ayant un tout autre aboutissement que l'annihilation totale de toute forme de pensée et l'abandon de soi-même au sein de cette masse informe mais finalement si familière qu'elle n'est que réconfortante.

Voilà. Une chronique éjaculée en moins de temps que ne dure l'album, qui a débarqué comme une envie de pisser soudaine. Un coup de gueule monstrueux, une envie de tout dégager, et le bon vecteur a été trouvé.
Parce que quand ça va pas, y'a un remède miracle. La musique. Chacun son mode d'expression avec. Tout ça dépend des circonstances. Mais quand c'est juste une putain de lassitude, un fuck-off généralisé, une volonté de tout lâcher, ben un album comme "Serial Urbicide" peut tout simplement sauver la vie. Parce qu'on revient à la bestialité absolue, l'écrasement pur et simple, qui ne se pose aucune question, ne nous demande pas notre avis et nous prend tout bêtement par les tripes pour nous hurler "BOUGE-TOI BORDEL DE MERDE".
Et ça fait du bien, et souvent on en demande pas plus. Alors on passe outre les considérations techniques, parce que n'importe quel album de merde peut devenir un coup de génie s'il est écouté au bon moment. S'il remplit les conditions qu'il s'est lui-même fixé. Et celui-là, putain, il m'a aidé, et je l'ai compris. Et même s'il partait pas gagnant, il va me suivre un bon moment.

DarkMorue parle de sa vie en faisant semblant de faire des généralités, épisode 1. En espérant que ce soit le dernier.

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   DARK MORUE

 
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- Valery Kozhemyako (vocaux)
- Arseniy Kovalchuk (guitare, chœurs)
- Victor Kanashevich (basse)
- Vladislav Martirosov (batterie)


1. Evisceration Conceiving (intro)
2. Disemboweled Engorgement
3. Gutted Face
4. Serial Urbicide
5. Deconstructive Parasite
6. Survival
7. Devastation Squad
8. Carnivore Outraged
9. Bloodbath Religion
10. Human Holocaust



             



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