Handicapé par un batteur qui quitte le navire au moment de faire la promotion de son premier album, MUTINY WITHIN s’est tiré une balle dans le pied en préférant prendre le temps d’auditionner le remplaçant de Bill Fore, faisant une croix sur une tournée en première partie de NEVERMORE puis de SCAR SYMMETRY. Après s’être fait jeter dehors par Roadrunner parce qu’il n’est pas assez rentable (10 000 copies écoulées de l’éponyme pour dix fois plus de téléchargements illégaux), Chris Clancy, l’émérite vocaliste anglais, se fait la malle. Au bout d’un an de recherches infructueuses Andrew Jacobs, dépité, annonce un hiatus d’une durée indéterminée aux allures de split, alors qu’il va rejoindre Tommy Vext (DIVINE HERESY) sur un nouveau projet. Un beau gâchis en somme.

Toutefois, le groupe refait surface fin 2012 avec un nouveau titre, "Embers", réussi et a priori représentatif des compositions restées en plan. Encouragé par une fan base bien plus conséquente que prévue, Chris Clancy retrouve la foi et rejoint ses collègues pour terminer ce second opus commencé juste après le premier album. Allons-nous avoir droit à des chutes de studio ou encore à une espèce de démo compilée avec les moyens du bord ? Que nenni, c’est un recueil de douze nouvelles compositions que délivre MUTINY WITHIN, presque trois ans après son premier opus et admirablement produites qui plus est.

La formation du New Jersey, qui avait démarré sa carrière comme cover band de CHILDREN OF BODOM nous rassure dès les premières mesures de "Embers" : on retrouve tout ce qui fait leur spécificité : des riffs mélodiques de guitares particulièrement volubiles et heavy, une batterie puissante mais groovy, des compositions subtilement progressives mais qui savent rester concises portées par un vocaliste hors-pair à la voix clairement identifiable.

Si l’effet de surprise de l’éponyme n’est plus là, ("In My Veins" ou "Signs" n’auraient pas dépareillé), on observe tout de même quelques avancées. Déjà l’approche se fait beaucoup plus mélodique et le chant se fait clair à 90%. De plus les lignes de chant sont plus variées, ce qui constitue un progrès qui contribue à conserver un intérêt continu pour ce second opus intitulé "Synchronicity". De nouvelles trouvailles viennent enrichir la recette pourtant déjà dense : des chœurs ("Fall To Pieces") ou encore des blast beats enjolivés de claviers comme le break de "Machines" permet de l’apprécier.

Toutefois comme mon introduction le laissait entrevoir, on est relativement peu surpris même si la recette s’avère imparable la plupart du temps, "Synchronicity", s’il ne commet pas un excès de durée (12 titres entre 3 et 4 minutes), peut parfois être un peu redondant ("In A Moment", "Never" ou "Balance" font un peu courant d’air malgré leurs qualités intrinsèques), estompant quelque peu la force de frappe de "In My Veins", "Machines" ou "Fall To Pieces". Je pointais le léger manque de variation du chant qui coûtait la note maximale à l’album éponyme et si ce point s’est effectivement amélioré, entre la surprise qui est moindre et la tracklist présentant quelques faiblesses (toutes relatives il faut bien le préciser), le fait est que "Synchronicity" demeurera un ton en-dessous de son prédécesseur.

Devant l’accueil réservé à ce nouvel opus, MUTINY WITHIN s’est fendu d’un message plutôt rassurant nous apprenant que grâce au soutien des fans, les gars ont de nouveau le feu sacré et qu’ils sont déjà en train d’écrire le successeur de "Synchronicity" et d’envisager même de remonter sur les planches. Assurément une bonne nouvelle pour une formations des plus talentueuses dans ce Metal Prog aux influences diverses qu’il est l’un des seuls à pratiquer avec EMPYRIOS et quelques autres.

Note réelle : 3,5/5.