TURMION KÄTILÖT a été une de mes fascinations récentes. Sorte d’hybride extrêmo-parodique bien huilé et nettement plus original que de nombreux faire-valoir d’un certain fer de lance allemand qui n’attire plus vraiment l’attention, les Finlandais avaient pour gros atout de ne pas y aller par quatre chemins pour rendre le Tanz Metal plus mainstream que jamais. Mais alors que les deux premières galettes ne manquaient pas de tirer le bouchon aussi loin que possible, on voyait déjà le concept toucher un peu à ses limites sur le pourtant satisfaisant bien qu’inégal "Perstechnique".

Alors tous les mecs qui prendront le délire en cours de route via ce "Technodiktator" plutôt médiocre se demanderont quel était le fuck qui était going on avec TURMION KÄTILÖT. Ces gens-là auront sans doute du mal à comprendre mon admiration pour ses premières galettes. Il ne reste finalement du groupe qu’une ossature métallique toujours énergique quoique trop carrée, soutenue par des claviers affreusement pompiers (et avec un son toujours similaire), en mode tuning-jackie-ebm, souvent bien répétitif et plein de ‘boom boom tagadatsointsoin’ électroniques. Mais j’assume tout à fait mon goût pour l’indigence dont se targuait le concept des Finlandais dès le départ, les compos ayant été jusque là solides et n’ayant pas non plus cédées à la plus grande des facilités, on a aujourd'hui affaire à de la compote de clavier David Guetta-ien qui a perdu toute folie des grandeurs.

La transition entre "Perstechnique" et "Technodiktator" n’est pourtant pas si ‘évidente’, et ce n’est qu’après une première semaine plutôt satisfaisante d’écoute que mon intérêt a faibli. Dans "Perstechnique", les Nordiques avaient tout amplifié au point de nous laisser soit un peu frustré, soit un peu perplexe ; "Technodiktator" nous contente dans un premier temps comme il donne l’impression que le terrain nous est familier. Au final, il trahit un clair épuisement de la part du groupe. Mêmes artifices rythmiques, mêmes guitares tapageuses (mais pas forcément rageuses), vocodeurs bidons à n’en plus finir… Assez rapidement, on jette le drapeau blanc.

Au moins un album un peu concon, à la limite un petit plaisir coupable. Voilà ce qu’il en reste.
Seul le côté ricano-farwestien de "Jalopiina" nous fait opiner : enfin une petite trouvaille dans un album qui sue les soirées SM au Club Med. Et encore faut-il apprécier un refrain un peu trop mollasson. Mollasson ? Pour un groupe qui, même dans ses quelques instants de redite nous a quand même pondu de la montée en puissance de grande classe ("Suolainen Kapteeni" sur "Perstechnique", par exemple).

Donc voilà voilà : TURMION KÄTILÖT est moins prenant lorsqu’il ne nous tient plus au défi de décupler sa puissance ou sa bêtise, bref, lorsqu’il se contente de faire banal avec une formule déjà établie. Touche-t-on déjà l’impasse conceptuelle ? Est-ce que ce petit vent de fraîcheur a fini de souffler ? À voir, à voir…