Si BLOOD FOR BLOOD devait se résumer à un sentiment, une émotion, ça serait la haine de toute évidence. Ce groupe de NYHC est un concentré de violence et de rage envers beaucoup de choses, plus particulièrement le rêve américain sur lequel ils crachent allègrement, sur fond de Punk Hardcore speedé, dans le morceau "White Trash Anthem" en revendiquant le fait qu’ils viennent de la rue et que le monde tel qu’on peut le voir à travers les émissions de MTV n’est qu’une pure connerie.
Cette énergie dégagée par le groupe n’est pas vraiment surprenante. "A Post Card From The Edge" annonce déjà la couleur, des bruits de bagarres, de canettes et le nom du groupe Bostonien scandé haut et fort. C’est juste ce qu’il faut pour faire monter la pression et enchaîner sur une gifle sonore en partie grâce au duo de voix de Budda et Rob Lind.

Cependant on peut trouver quelques variantes agréables sur l’album, qui détournent un peu l’attention du côté très linéaire du chant et des insultes lancées quasiment toutes les 30 secondes. Sur "Mother Dear" le morceau prend une coloration plus Thrash la voix de Rob rappellerait presque celle de James Hetfield et donne donc forcément un côté METALLICA au titre. Et sur "Dead End Street" on retrouve un chœur dont la ligne de chant ferait presque penser à du OFFSPRING mais en plus couillu.

Mais BLOOD FOR BLOOD reste avant tout un groupe de Punk Hardcore, qui ferait presque passer BIOHAZARD, AGNOSTIC FRONT et d’autres ténors du style pour des petits joueurs. Certaines chansons comme "Ain’t Like You", "Some Kind Of Hate", "So Common, So Cheap", "She’s Still A Bitch (Called Hope)" sont des purs concentrés de colère et de fureur. Les deux premières ne s’adressent à personne en particulier, juste à la race humaine en général, qui déçoit tant les Bostoniens. Les deux dernières par contre sont dédiées aux femmes, mais attention pas toutes les femmes, juste celles qu’ils nomment si justement « Biatch! » à la fin de "She’s Still A Bitch (Called Hope)". Les riffs de guitare sont agressifs et puissants, la batterie est martelée du début à la fin du skeud par Mike Mahoney, la limite entre Punk Hardcore, Crossover et Thrash est floue, mais ce qui indéniable c’est que ce groupe transpire la rue et les concerts dans les bars miteux remplis de coreux qui moshent ensemble.

Un très bon album, même si on a l’impression d’entendre des gens atteints du syndrome Gilles de La Tourette chanter en anglais, on sent à travers l’agressivité des paroles et de la musique qu’ils expriment simplement leurs convictions, et que même si celles-ci sont simples, elles viennent du fond de leurs entrailles. Ainsi chacun peut se reconnaître dedans, ou les adapter à son vécu et à son histoire. C’est un album plutôt fédérateur, qui donne surtout envie de tout détruire autour de soi après une écoute, mais qui défoule énormément !