Alors là mes cocos, j'en connais un paquet qui vont commencer par fermer leur gueule après nous avoir assuré que BATTLECROSS est un énième combo scandinave œuvrant dans le Thrash bourrin tendance Speed-Power/Death Mélodique... Que nenni, car même si on pense très vite aux cousins SOILWORK, THE ABSENCE voire même un ARCH ENEMY à ses débuts (meilleure période à mes oreilles...), nous avons bien affaire ici à un combo américain qui fait la preuve que parfois, les influences fonctionnent également dans l'autre sens, c'est à dire traversent l'Atlantique vers les Amériques...

Après quelques galères classiques suivi d'un premier LP contenant une tracklist proche de cet opus, BATTLECROSS trouve enfin les moyens de se faire connaître par l'intermédiaire de Metal Blade Records/Season Of Mist certes mais surtout, en ce qui me concerne, c'est avec le clip de "Pursuit Of Honor/Push Pull Destroy" que j'ai découvert le groupe.
Quelle claque ! Dans ce titre, on retrouve tout ce que le genre peut faire de bandant ! Du gros son, des riffs puissants, un chant death screamé mais surtout un bridge/solo de basse (mais dites moi, cela faisait combien de temps que vous n'aviez pas entendu un solo de basse dans du bon gros Thrash qui défrise ? Hein ?). Que les amoureux de la 4 cordes restent connectés car un peu plus loin les titres "Man Of Stone" et "Rupture" révèlent également une partition de basse pas piquée des hannetons. Don Slater sait se faire entendre et tape ses cordes avec beaucoup de feeling ! Ajoutez à cela une batterie qui bastonne (on retrouvera de la double dans tous les sens au cours de la galette comme sur le début hystérique d'un "Misery") et on est en terrain conquis...

Une fois passée la bonne vieille grosse euphorie de la découverte sur YouTube, on se calme deux secondes et on se paie le cd...
- On découvre ainsi que comme un bon TESTAMENT, "Pursuit Of Honor" contient une intro (le titre éponyme) et une outro ("Foreshadowing") plutôt dispensables – comme beaucoup de tentatives dans le genre me dira le gros costaud au fond à gauche – ce qui réduit la tracklist à 9 morceaux pour 34 minutes maxi... Après le coup de la pochette juste hideuse, on ne peut pas dire que les premières rencontres soient mortelles

- On pense ensuite à du CHILDREN OF BODOM plus testostéroné et sans clavier (à raison) par le biais de la voix screamée de Kyle Gunther, qui, sans casser trois pattes à un canard, se place parfaitement dans le secteur. Mais juste par ce biais car pour le reste, c'est gros, c'est rond, c'est enlevé et sans concession. Mais sans surprise ("Kaled", bien pêchu mais classique par exemple, "Deception" qui porte bien son nom...).

- On se dit que BATTLECROSS est néanmoins victime de sa trop grande proportion à coller aux codes du genre et ne peut, de ce fait, pas spécialement briller ni par son originalité, encore moins par sa prise de risque dite "artistique". Par contre, les soli se détachent clairement de l'ensemble et sans crier au génie, il est de bon ton de reconnaître que ces quelques plans lead font de bien par où ils passent ("Misery", "Push Pull Destroy", "Leech").

BATTLECROSS et son "Pursuit Of Honor" transpirent à grosses gouttes la totale franchise d'une entreprise saine et soucieuse de beaucoup (trop) donner tout en tombant dans les écueils du premier véritable album de portée mondiale : à savoir un aspect un poil trop prévisible (naïveté) et donc sans prise de risque.
Mais c'est sans aucun doute ce qui fonctionne le mieux ici tant on est en droit de se demander si ce n'est pas ça le Death Mélo thrashisant actuel, loin des bouses enchaînées par les références du genre (ARCH ENEMY, suivez mon regard... au hasard...).
Au final, un album juste et sans prise de tête d'une bande d'Américains rendant un hommage sans doute bien involontaire aux références du genre. Une entreprise forcément convaincante, pour peu que l'on apprécie ce Thrash/Death Mélo...

Note réelle : 3,5/5.