Ma première a la prestance d’une GWEN STEFANI d’une part, d’une Dominique Lenore Persi (STOLEN BABIES) de l’autre, la voix rock gentiment énervée et agréablement pop d’une PINK. En juste un peu moins rose.

Mon second est un SHAGGY blanc comme un cul ayant mangé trop de brownies et de raggamuffins, il se pince le nez pour singer OUTKAST et se survolte à la manière d’un Jonathan Davis (KORN, les jeunes ?) lorsqu’il trouve le moment opportun. Il prie SKINDRED de temps à autre, et il a aussi un peu la tête de Bret de FLIGHT OF THE CONCORDS, mais vraiment, ça n’a aucun rapport.

Mon troisième a la guitare complaisamment KORNienne, et une obsession salace pour les génériques de séries TV typés années 2000. Il est tombé amoureux d’AVRIL LAVIGNE en cachette et rêve de lui faire un bisou sur la joue. Aussi, il aimerait bien avoir une tribune sur MTV.

Mon quatrième a la basse qui groove, il a dû grandir avec le son des RED HOT des débuts, ou même bien d’un CLAWFINGER ou d’un BOBBAFLEX. Il slappe, il claque, il a la classe.

Mon cinquième aime quand ça percute à 90 bpm, parfois un peu plus, il ne blast que pendant 20 secondes sur un album mais il l’assume plutôt bien. Il est épaulé par mon sixième et sa collec de percus. Celui-là aurait aimé joué dans un groupe de musique de monde mais a trouvé ce qu’il a pu : du Néo Metal qui sent le pop-corn, du ‘Crossover’ Rock de cour de récré. Bref, un terrain d’entente pour mon TOUT, qui s’appelle KONTRUST et qui trimballe dans sa brouette une flopée d’influences relativement variées mais ayant en commun une étiquette « commerciale » bien campée.

Oui KONTRUST fait l’amalgame d’à peu près tout ce qu’il y a de honteux dans les années 2000, il le passe dans une sauce Rock-Pop Néo métallique protégé par un second degré et une bonne humeur corrosive que Napalm Records peut fièrement lever au ciel en perdant moins de crédibilité que Nuclear Blast avec AMARANTHE. C’est ce ton légèrement décalé (et c’est du tout gentil hein, même AQUA étaient plus subversifs) qui permet aux Autrichiens de s’excuser partiellement de leurs débauches assumées, mais surtout de s’éclater avec plus que leurs joujoux habituels. Musique de cirque tagadatsointsoin, faux-yodel, djembés tribaux viennent donner la réplique à ce metal pop tapageur. La crédibilité, KONTRUST l’a et la proclame haut et fort, il déclame avec punch (mais du punch sans alcool) ses textes kitschouilles rose bonbon et ses onomatopées entêtantes.

Une alchimie qu’il fallait oser, certes, mais qui une fois assemblée paraît finalement logiquement imparable. Une telle usine à hit n’avait que peu de chances d’échouer, surtout qu’entre la régression Eurodance de "Monkey Boy", le Ragga qui faut bondir de "Sock’N’Doll", le MTVien "Bad Betrayer", le festif "Raise Me Up", le funky "Hey DJ", les plus bourrins (c’est pas du gros Death, on s’entend bien) "Adrenalin" et "Rasputin" (définitivement mon préféré de la galette), le plus que catchy "Hocus Pocus", il est difficile de trouver quel titre est plus faible qu’un autre (ah si, peut-être ce mollasson "Butterfly Defect").

Même s’i est diversifié et décomplexé dans ses idées, KONTRUST n’en demeure pas moins limité dans son approche de sa composante Metal, ne poussant pas le délire jusqu’à une véritable innovation dans le genre (à la manière d'un SYSTEM OF A DOWN, DEFTONES ou KORN).

KONTRUST se contente d'une formule métallique bien rôdée, mais qui lui permet certainement de faire du tube sur mesure. Son format radiophonique a tendance à prendre le chou à la mode de chez eux, surtout que cet album suit aussi le chemin tout tracé par leur précédente offrance, "Time To Tango". Aussi étonnant qu’éprouvant sur la longueur, aussi déconnant qu’à la limite du gonflant, KONTRUST a finalement plus le cul entre deux chaises que ce que j’aurais initialement pensé. Moi qui pensais enfin révéler haut et fort tous mes plaisirs coupables sous couvert d’une étiquette faussement « avant-gardiste », me voilà bien emmerdé.

Gardez quand même ce nom en tête mes braves, et essayez-vous à cette petite tranche de délire régressif et bien souvent jouissif. "Second-Hand Wonderland" pourra facilement vous accompagner dans la voiture pour de belles vacances au soleil en famille, ou simplement vous tirer du lit comme à l’époque où vous vous leviez au son des génériques du show de Donkey Kong.