Jason.
Aaaaah Jason...
On pensait tous qu’il était tout bonnement impossible de remplacer Cliff. Jason ne l’a pas remplacé, mais lui a succédé (nuance). Sans douter, avec brio, acharnement et cette envie qui transpirait sur scène quand le sieur Newsted maniait sa basse comme une arme de destruction massive. Sous la bienveillance de James, son grand frère spirituel, Jason a comblé le vide, il a gratouillé avec application, sérieux. Un vrai bassiste avec son style à lui. Sa basse calée sur les genoux, soixante centimètres de crinière fauve qui tournoie, un cou de taureau qui headbangue sans relâche. Dans l’ombre, Jason a gagné ses galons. Progressivement, il a placé ses jetons dans le cœur des fans au point d’éclipser Kirk et Lars en concert. Aux côtés de James, à la droite du St James, on a fini par s’habituer à lui, à l’apprécier… Et c’est à ce moment précis qu’il s’est barré.

Si habituellement le capitaine ne quitte pas son navire qui coule, Jason quant à lui a pris ses jambes à son cou quand le chalutier METALLICA a pris l’eau d’un peu partout (*). Pouvait-on lui en vouloir ? Moi, je lui en ai voulu. Mon cœur a saigné en apprenant cette défection et je l’ai maudit jusqu’à la troisième génération tant il est vrai qu’on parle de METALLICA, d’un METALLICA certes pourrissant, mais de METALLICA quand même. Merde.

Jason a rebondi ensuite un peu partout comme une baballe un peu fofolle, donnant l’impression de ne pas bien savoir où aller. D’ECHOBRAIN (zzz zzz) en passant par VOÏVOD (zzz zzz), de participations aussi improbables qu’anecdotiques. On a tous arrêté d’essayer de comprendre sa logique vu qu’il n’y en avait aucune : Newsted a fait sa crise d’adolescence, il a fugué de chez papa James pour faire n’importe quoi et actuellement il se cherche. Voilà tout.

Aussi quand il a deux minutes, Jason enregistre un truc chez lui avec des potes, histoire de combler ce grand vide qui l’assaille et ça donne le présent EP de quatre titres et 22 minutes vlà flics. Du Thrash qui se prendrait pour MOTÖRHEAD, dont on aura du mal à dire aussi bien du mal que du bien, tant il est conforme à ce qu’on pouvait attendre de Jason quand il grime Lemmy. Et j'ai déjà tout dit en trois lignes.

Que dire de plus alors ? Pas grand-chose d’autre. Ce Metal est conventionnel et sans inspiration réelle (pas pour rien que Jason l'a intitulé "Metal"...). Un petit bœuf d’une vingtaine de minutes entre copains graisseux. C’est ce que je viens de vous dire juste au dessus. Pas de quoi rugir, ni rougir. On pourrait développer, classer, chercher des ramifications précises… sauf que ça ne changerait rien à la donne de départ. Thrash « motörheadien » dans la norme US et basta. Jason nous balance cet EP comme on va à La Poste pour acheter des timbres. Pas bien passionnant, mais nécessaire vu que des timbres on en trouve pas partout.

Bref.
Je vais sauter une ligne pour dépasser la page obligatoire « nimienne ».
Hop.
Je dirais sobrement en conclusion qu'on va juste espérer que cet EP ne constitue qu’un petit tour de chauffe pour Jason et ses potes. Tant qu'on y est, on peut aussi espérer qu’au contact du "James de la Grande Époque", Jason ait absorbé autre chose que des effluves d’alcool et que son vrai prochain album va tout déchirer.

On peut toujours rêver, pas vrai ?


Note : 2/5


Morceau préféré : je ne sais plus, j’ai déjà oublié mais c’était pas si mal.



(*) Cette métaphore vous a été offert par les sardines « Petit Navire ».