Recherche avancée       Liste groupes



      
BLACK ATMOSPHÉRIQUE  |  STUDIO

Commentaires (2)
Metalhit
L' auteur
Acheter Cet Album
 

ALBUMS STUDIO

2012 Griseus
 

 Myspace (661)

AQUILUS - Griseus (2012)
Par VOLTHORD le 19 Novembre 2012          Consultée 7333 fois

L’album automnal doit être touchant.
L’album automnal doit être une ode à la fois affligée et grandiose au temps qui passe. L’album automnal doit quelque part avoir un fond de mélancolie qui reflète l’image simplissime d’une feuille colorée qui tombe à terre. L’album automnal doit vous donner envie de chialer comme une madeleine Proust, ancré dans le présent et conscient d’une vague notion du passé. L’album automnal doit avoir un fond d’aigreur, mais si possible une aigreur si subtile qu’elle en devient appréciable. L’album automnal doit se révéler au fil des écoutes comme la saison qui crée cette transition douce entre les lourdeurs et les joies estivales et la froideur et l’intimité de l’hiver. L’album automnal doit comporter assez de nuances pour se fondre à une contemplation poétique et romantique. L’album automnal doit être bavard, presque excessif dans son dialogue, intimiste au possible.

"Griseus" d’AQUILUS remplit toutes les fonctions de l’album automnal. Arrivé par pur hasard sur ma platine, il m’a tout de suite collé à la peau comme une mésaventure bienfaisante et protectrice, pour finalement s’imposer comme la vendange de saison que je n’attendais plus.

Black Metal de conservatoire faisant perdre toute signification à l’étiquette ‘Metal’, ce premier opus du one-man band australien est une suite de compositions classiques lorgnant fortement vers le Folk mélancolique d’un NEUN WELTEN ou d’un EMPYRIUM auquel s’ajoutent des montées métalliques tout aussi galvanisantes qu’elles sont rares. Le rapport de force entre parties classiques et partie Metal est donc perdu d’avance pour le chevelu addict de guitares lourdes (seul le titre "Latent Whistle" pourra venir le réconforter), mais comme dans le grandiose "Azimuths To The Otherworld" de NECHOCHWEN, cela génère plus de fascination que ça ne la diminue. AQUILUS cultive nos attentes en nous menant de tableaux en tableaux, sans mauvaises ratures, rendant ses idées à chaque fois imprévisibles, du moins en termes émotionnels.
Car de la mélancolie, AQUILUS semble avoir compris toutes les ficelles, la rendant aussi onirique que palpable, de la tristesse béante à ce défilé de fantômes, de ces pianos épurés et froids à de grands violons aussi funèbres qu’ils paraissent plein de vie, jusqu’à ces passages de joie mélancolique merveilleux ("Land Of Ashes", ou cette danse forestière libératrice de "Latent Whistle" qui succède à ce fantastique tableau oriental).

Dans son approche symphonique, AQUILUS joue jusqu’au bout le jeu des contrastes (chose donc qu’il aurait en plus de NECHOCHWEN ou de beaucoup d’albums romantico-automnaux), oscillant entre une fragilité reposante et un sens du grandiose complètement excessif mais toujours fertile. Nous nous sentons nous-mêmes tantôt insignifiants, puis lorsque vient ces grandes montées majestueuses, l’on se sent tellement submergés qu’il est impossible de ne pas en tirer un bonheur exquis.

Puisqu’il reste une sorte de tambouille d’idées, AQUILUS n’échappe pas à la critique par l’aspect fragmentaire de son travail, qui de ce point de vue pourrait s’apparenter à l’excellent mais éclaté "Somnium Obmutum" du gigantesque ESTATIC FEAR. Tout ne semble pas se suivre logiquement et la structure même des morceaux semble si peu pertinente qu’au final on ne l’écoute que comme un grand bloc d’idées sublimes mais éparpillées.
On pourra reprocher également la longueur de l’album… pourtant impossible de dire quel morceau est en trop. Non, on a envie de suivre le groupe jusqu’au bout de ses excès.

Si l’on a souvent du mal à lui trouver une logique et qu'on pourra bien lui reprocher nombre de ses excès, "Griseus" demeure fascinant dans chacun de ses gestes.
Sans faire de la citation fallacieuse, un petit homme peut projeter une ombre démesurée, cette ombre, c’est cette vision intimiste du monde et pourtant ô combien éloquente que reflète ce premier essai plus que réussi.
Vivement le prochain automne d’AQUILUS.

A lire aussi en BLACK ATMOSPHÉRIQUE par VOLTHORD :


SEAR BLISS
The Arcane Odyssey (2007)
C'est une belle nuit, une très belle nuit

(+ 1 kro-express)



SEAR BLISS
The Haunting (1998)
Black lent et psychédélique

(+ 1 kro-express)

Marquez et partagez





Par VOLTHORD




 
   VOLTHORD

 
  N/A



- Horace Rosenqvist (tout)


1. Nihil
2. Loss
3. Smokefall
4. In Lands Of Ashes
5. Latent Thistle
6. Arboreal Sleep
7. The Fawn
8. Night Bell



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod