Metal et violon. Malgré l’émergence du Symphonique, du Gothique ou du Doom, tous plus enclins à intégrer dans leurs albums des ponts laissés aux bons soins d’instruments à cordes et autres orchestrations, les formations affichant de manière pérenne un ou une violoniste dans leur line-up (et non sous forme d’invité) restent maigres. Il y eut d’abord SKYCLAD, notamment connu pour cette particularité, et il fallut compter par la suite sur THE SINS OF THY BELOVED.
Et croyez-moi, Pete Johansen est réellement un membre à part entière chez les norvégiens, tant ses performances tiennent de place. Il n’est pas un titre où il fait défaut.
Cette précision n’a de valeur qu’en lui accolant une autre : ses prestations sont chaque fois ébouriffantes. Un talent de composition, probablement, mais aussi l’apport d’une production si ténue qu’elle confère aux cordes un son organique et sombre qui en renforce l’impact.
Le meilleur exemple est un titre démentiel de mélancolie. Entre la fragilité manifestée par Anita Auglend et la vigueur évocatrice du pont piano / violon (à 3’46’’), "Until The Dark" figure parmi les plus fortes claques du genre.
On pourrait aussi évoquer "All Alone" où le violon en arrière-plan semble tiré de la BO du "Dernier des Mohicans" et sur lequel Anita pleure plus qu’elle ne chante, et de manière si touchante que plus d’une fois j’ai projeté de m’envoler pour la Norvège la secourir.
Un premier album aussi bon (parce que le violon, parce que le chant, mais pas que non plus), qu’étonnamment confidentiel.

Note : 4,5/5 arrondie à 5 tant l'injustice du peu de reconnaissance récoltée par cet opus énorme doit être réparée.