TOXIC HOLOCAUST ne pouvait décidément pas tout faire comme tout le monde !

Ce one man band reposant sur Joel Grind m'avait bien branché avec ce côté "projet solo" autour de sonorités Thrash old school. Le type inspirait forcément le respect à vouloir assumer tous les postes.
Quelle ne fut pas ma surprise de voir le "groupe" écumer les scènes américaines (notamment en compagnie de SKELETONWITCH) ! Of course, le gus a recruté.
Mais là où c'est fort une fois encore, c'est que Grind a tout simplement décidé pour cet opus (le troisième) de ne plus être seul, en créditant un bassiste et un batteur ! Ouah, la révolution !
Le charme de "An Overdose Of Death" allait-il survivre à ce passage au power trio typé SODOM/DESTRUCTION ou le KREATOR à ses débuts ?

Le constat est amer : vous prenez le big Three du Thrash germanique, vous y ajoutez les premiers pas hésitants et brouillons d'un SLAYER à ses premières heures et vous tenez là le bilan de ce "Conjure And Command"...

"Judgement Awaits You" est l'arbre qui cache la forêt : le titre le plus speedé et barré de la galette qui tente sans succès d’appâter les fans transis de gros riffs bien barrés.
On a le droit à des plans fadasses et mid tempo singeant SLAYER une fois encore ("Red Winter", "I Am Disease" proche des périodes comme "South Of Heaven" ou d'un "Dead Skin Mask" digne d'une compétition d'amateurs en intercommunale...) pour ensuite avoir le désagréable sentiment que tout a déjà été dit, entendu ou fait : "Nowhere To Run" pousse le bouchon beaucoup trop loin dans ce constat.

C'est bien simple : la hargne est aux abonnés absents. Tout ce qui m'avait bien émoustillé sur l'opus précédent a foutu le camp. Déficit de mojo évident et des plus inquiétants de la part de notre Joel, qui s'est, semble-t-il, un peu trop relâché en même temps qu'il se séparait des autres instruments.
Merde, on était en droit de se dire qu'il aurait eu davantage de temps à consacrer à l'écriture dorénavant, mais force est de constater que bien au contraire, il a dû occuper son temps à chopper de la groupie et/ou à descendre des binchs plutôt qu'à se sortir les doigts du fut...

Et c'est ainsi que s'enchaîne la grosse demi-heure de ce "Conjure And Command" : un espèce de Thrash easy mais alors très easy listening qui ressort aussi vite qu'il est entré, sans procurer de réel plaisir. "The Liars Are Burning" illustre davantage la faiblesse des 10 titres de façon générale : un riff bancal et banal, un pseudo refrain quelconque, un solo final de 10 secondes et un mode "repeat" sans arrêt. On commence à se dire qu'on se fout de notre gueule ici.

Côté point "positif", je reste toujours fan de cette voix gruntée, grasse à souhait, faisant encore et toujours penser à un Lemmy se mettant au Thrash. Grind pose son timbre avec justesse mais ne fait que renforcer ce sentiment de décalage entre un poil de bonne volonté et une certaine misère de création côté originalité.
Ce Thrash n'est pas minable : il est juste d'un classicisme débordant et ne peut que conduire à une évidence, celle selon laquelle on peut affirmer que cette galette ne ressortira pas de sitôt prendre l'air dans votre mange-disque favori.

Grind aura beau nous pondre un artwork très root façon BM, jouer la carte du combo énervé, la mayonnaise cette fois-ci ne prend pas ou plus... Ce "Conjure And Command" est beaucoup trop moyen pour espérer exister dans le monde impitoyable du Thrash. Vous n'en retiendrez rien sinon le fait que vous auriez dû me faire confiance !
Allez, TOXIC HOLOCAUST vient de se rater, c'est un fait. On leur laissera sans doute une chance... Pas sûr...

Note réelle : 1,5/5. Je suis de bonne bonne humeur ce matin, ya des matins comme ça...

Au secours : "I Am Disease" (qui porte décidément bien son nom),...