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ROSETTA - A Determinism Of Morality (2010)
Par VIVI le 13 Novembre 2010          Consultée 4208 fois

Avoir une vision du postcore n’est pas une mince affaire : en ayant déjà éculé toutes les possibilités d’exploitation des codes du genre, peu de groupes arrivent à tirer leur épingle du jeu de ce bourbier. La formation américaine ROSETTA, sans faire figure d’OVNI pour autant, a trouvé un excellent filon pour conserver les codes du genre tout en y insufflant une identité forte. En modelant avec soin les ambiances, le groupe s’est forgé une touche personnelle très rafraîchissante au sein de la scène. Sur le papier, ce travail du son est assez antinomique pour fonctionner : des riffs rugueux et granuleux, une voix en retrait qui hurle sa rage étouffée, une basse omniprésente et une batterie titanesque. Et pourtant, ce mur sonore n’a rien de pesant ou de moite : il est cotonneux, aérien. Ce paradoxe sied très bien à la démarche de la formation : évoquer la place de l’Homme au sein de l’univers, l’espace et l’infiniment grand.

En travaillant à partir de ce paradoxe, ils ont réussi à mettre en exergue la multitude d’émotions que l’on peut ressentir lorsqu’on pense à l’espace : le sentiment de liberté, la fascination pour l’incroyablement grand, le désir de comprendre ce qu’est notre univers, la peur qu’il attise par son gigantisme et son mystère… En allant dans ce sens, ROSETTA a parfaitement cerné la palette de sensations propre à cette thématique. Elle évoque en chacun de nous des sentiments contradictoires faits de peur et d’attirance.

"A Determinism of Morality" suit la même logique que les frères aînés, avec toutefois de légères variations. Ce troisième album conserve les gimmicks d’antan, mais on constate qu’il est soumis à une plus grande efficacité. Les temps des titres sont globalement plus courts et vont plus rapidement au but. Au lieu de passer par de lentes montées en puissance, le groupe n’hésite pas à nous prendre à contre-pied en durcissant le ton. "Release" nous catapulte d’emblée de jeu hors de notre capsule : les guitares rugissent dès le démarrage et ne se calment que le temps d’un petit intermède en voix claire. Si la plupart des titres gagnent en concision, certains me font mentir : « Je N’en Connais pas La Fin » n’est pas sans rappeler "Itinerant" sur "The Galilean Satellites", de part sa structure qui procède à l’usure ou le titre final éponyme, sinueux et lent.


En durcissant le propos, ROSETTA a dépouillé son écriture pour un résultat plus brut et spontané qu’auparavant. "A Determinism of Morality" n’est pas l’album du changement, ni un malmenage des codes du genre, mais plutôt une synthèse habile de la marque du groupe. En formatant (de façon relative bien sûr) un peu plus ses titres sans nous faire perdre nos repères, ils parviennent à un consensus plutôt intelligent. Il faut toutefois relativiser cette variation, il est certain que la marge de sécurité est large et que cet album ne propose qu’une vision plus concise de leur musique.

Note réelle : 3,5/5.

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- Michael Armine (chant)
- David Grossman (basse, chant)
- J. Matthew Weed (quitare)
- Bruce Mcmurtrie Jr (batterie)


1. Ayil
2. Je N'en Connais Pas La Fin
3. Blue Day For Croatoa
4. Release
5. Revolve
6. Renew
7. A Determinism Of Morality



             



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