Daron is back ! Personnellement frustré par les derniers essais symphoniques de Serj TANKIAN, je dois dire que je m’étais jeté sur le premier album du trublion de SYSTEM OF A DOWN avec envie. Enfin seul maître à bord, le sieur Malakian avait carte blanche pour nous faire partager sa folie contagieuse et nous ramener aux heures les plus brillantes du combo américano-arménien (à moins que ce ne soit le contraire). Alors qu’en est-il de ce system bis ?

Enregistré avec l’ami John Dolmayan derrière les fûts, Daron a lui pris tout le reste : basse, batterie, chants, guitares évidemment, comme le bon glouton qu’il est. Avant de rentrer dans le vif du sujet, un petit disclaimer : j’ai poncé cet album dans tous les sens, à un moment de ma vie difficile, il est du coup aujourd’hui chargé d’émotions. Autant dire que je ne serai pas objectif. Voilà qui est dit. La première chose qui marque à l’écoute de ce premier album « solo », c’est que le bougre n’a pas perdu sons sens de la mélodie accrocheuse. Fan invétéré des BEATLES, on retrouve sur ici toutes ses capacités à envoie des refrains ultra-mélodiques qui s’enfoncent dans votre crâne l’air de rien.

Ceux qui sont allergiques à la voix geignarde de Daron Malakian peuvent éviter de s’infliger l’écoute du disque. Celle-ci est omniprésente, et très en avant dans le mix. Devant les guitares notamment, si, si, que l’on retrouve globalement en retrait, ce qui est dommage quand on connait son talent. Parlons de la production d’ailleurs, elle est, au mieux, moyenne. Très concentrée dans les mediums, l’équilibre manque cruellement de basses, ce qui renforce le côté léger et presque Pop, des 17 titres proposés (après ajout post-sortie de compositions oubliables, en fin d’album). L’ensemble (batterie exceptée) donne vraiment l’impression d’avoir été enregistré à la va-vite dans la cave, sur un pro-tools piraté.

Le principal attrait de ce "Scars On Broadway", ce sont bien ses compositions, beaucoup plus simples et directes, que ce à quoi Daron nous avait habitué. Les aspects barrés de SOAD sont ici beaucoup plus contenus, même s’ils demeurent. Ceux qui attendaient de la violence et des twists fous au milieu des titres en seront pour leurs frais. Il reste que la succession des titres s’enchaîne sans fausse note, le sens de la mélodie du bonhomme fonctionnant toujours aussi bien. Bien entendu, on attend que la voix de Serj Tankian surgisse à chaque titre, ce qui malheureusement n’arrivera pas. "Babylon", pour ne citer que celle-ci, y aurait tant gagné.

Si l’on évite de comparer au passé, il n’en reste pas moins que ce "Scars On Broadway" est composé de suffisamment de titres excellents et plutôt immédiats pour procurer un plaisir assez inimitable et raviver certaines flammes éteintes. Il est juste frustrant de ne pas voir son géniteur donner la pleine mesure de son talent et se contenter de vivre sur ses acquis.

Note : 3,5/5.