Il aura fallu deux ans à DARKWELL pour donner un successeur à "Suspiria" et encore, ce ne sera qu’un EP, appelé "Conflict Of Interest". Et pour le coup, c’est un EP qui remplit quand même bien le cahier des charges, avec quatre compositions originales, une reprise, ainsi que deux morceaux captés live. Et un peu de contenu multimédia, mais rien de bien franchement intéressant de ce côté-là. Ah, et en plus, on peut choisir sa pochette, soit l’illustration qui fait songer à du LACRIMOSA vu par MANOWAR ou l’inverse, ou alors une photo de la chanteuse avec un collier à clous. Chacun choisira celle qu’il préfère.

Et donc, le groupe que personne n’attendait mais qui pourtant avait sorti un premier album de grande qualité nous revient avec du matériel neuf. Quatre titres en deux ans, c’est un peu court quand même et en plus ils prennent du temps à réellement démarrer. Le title-track est d’ailleurs quelconque. Pas dégueulasse, mais il ne tient pas les promesses faites sur "Suspiria", il faut attendre "Thy Curse" pour que ça décolle un peu, le summum étant atteint sur "Elisabetha", un titre plus complexe, qui prend son temps pour démarrer, mais qui s’avère au final très réussi. Bon, cela doit être le 300ème morceau à évoquer la Comtesse Báthory dans l’histoire du Metal, mais que voulez-vous ? Il y a des sujets qui fonctionnent bien.

"The Crucible" tranche complètement avec le reste, de par son tempo plus élevé, le genre de morceau sympa qui possède une entame du tonnerre mais qui ne tient pas toutes ses promesses sur la longueur. Là, c’est clairement le refrain qui est un bon ton en-dessous du reste. Mais bon, ça joue gentiment, c’est plutôt bien foutu dans l’ensemble, et surtout, ça balise très bien le terrain sur la perle de cet EP : la reprise du "Twist In My Sobriety" de Tanita TIKARAM, chantée de façon plus aiguë, comme un parti-pris, mais le résultat n’en est que plus probant. Tout en étant assez fidèle avec l’esprit de l’originale, DARKWELL se l’approprie totalement.

Quant aux titres live, c’est plus du complément qu’autre chose, il n’y a pas de quoi se relever la nuit pour se les passer à nouveau. Ils ne donnent pas l’impression d’être sublimés par la scène et confèrent à DARKWELL un côté un peu amateur, tant le groupe semble tâtonner, comme s’il évoluait en pilotage automatique. Bref, ce n’est pas le plus motivant pour aller les voir en concert… Bref, tout cela fait de "Conflict Of Interest" un EP qui a du potentiel mais qui s’avère en définitive très bancal. Peu mieux faire.

Note réelle : 2,5/5.