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METAL GOTHIQUE  |  STUDIO

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2000 2 Suspiria
2004 1 Metat[r]on
2016 Moloch

E.P

2002 1 Conflict Of Interest
 

- Membre : Siegfried

DARKWELL - Moloch (2016)
Par DARK BEAGLE le 16 Novembre 2016          Consultée 4580 fois

Dans la série des come-back improbables et dont on se fout complètement, je demande DARKWELL. Les Autrichiens vivaient dans un silence radio depuis "Metat[r]on" en 2004 et on pouvait légitimement penser que la formation avait splitté – ce qui était le cas depuis 2007 avant une reformation dans l’indifférence générale en 2014. "Moloch" est arrivé dans les bacs en septembre, soutenu par sa nouvelle maison de disque, Massacre Records. L’intérêt semble limité, surtout dans le domaine du Metal Gothique où les options mélodiques ne sont pas légions.

Et cela, les membres de DARKWELL l’ont compris semble-t-il. Là, il convient de revenir sur l’histoire du groupe, passage ici obligé et toujours un peu pénible. Le premier album et l’EP qui s’ensuivit, "Conflict Of Interest" voyaient Alexandra Pittracher assurer le chant. Cette dernière fut remplacée sur "Metat[r]on" par Stephanie Luzie. Là, le résultat s’avéra plus que décevant, les Autrichiens marquant une évolution fade, l’album étant franchement mauvais, la voix de la chanteuse précipitant l’ensemble dans les abîmes.

Le résumé vous évitant de vous taper la lecture de trois chroniques pour vous mettre à jour, on peut revenir à ce "Moloch". DARKWELL effectue ici un retour aux sources. Vu leurs années d’exercice, cela peut paraître un bien grand mot. Pourtant, le retour d’Alexandra Pittracher derrière le micro va permettre au groupe de se remettre dans des rails plus conventionnels et renouer avec le son qui lui avait permis de connaître un succès d’estime à la fin des années 90, début 2000.

"Moloch" marque donc un retour en arrière et ce n’est donc pas un mal. DARKWELL retrouve une certaine verve, une personnalité qui ressort plus, aidé par une production correcte. La formation avance ses pions, avec conviction, sur l’échiquier de cet album assez ambitieux dans le fond (parce que la forme, euh… la pochette continue à constituer un point faible pour le marketing du groupe). Les musiciens continuent à proposer des morceaux lents, qui s’avèrent pesant, à l’image de "In Nomine Serpentis". Ils se permettent également des titres plus rapides, plus puissant, à l’instar du morceau titre, qui est une tuerie d’ouverture tout ce qu’il y a de plus motivant pour l’auditeur.

Le point délicat n’a pas changé depuis les débuts du groupe. La voix d’Alexandra Pittracher est le rouage délicat de l’ensemble, le lien ténu entre l’acceptation de DARKWELL et son rejet pur et simple. Elle possède en effet une voix très particulière. On pourrait la définir de cristalline, mais issue d’un cristal bas-de-gamme, ou ébréché, qui ne produirait pas le son escompté. Pas qu’elle chante faux, loin de là, mais elle peut se montrer très agaçante en fonction des sensibilités de chacun.

Mais tout aussi atypique qu’elle soit, elle fait du chant dans DARKWELL une véritable originalité qui manquait sur "Metat[r]on" et qui permet à la formation de tirer son épingle du jeu dans le monde du Metal Gothique où il est difficile de tirer son épingle du jeu sans une personnalité marquée. Elle représente donc le catalyseur d’un groupe qui se forge son identité à travers les onze morceaux de cette galette (treize sur la version digipack).

Devant ce postulat simple, DARKWELL tente de réaliser ce qui aurait dû être son véritable second album, "Metat[r]on" étant une malheureuse erreur de parcours. L’arrivée du batteur Michael Bachler en lieu et place de Moritz Neuner va apporter une dynamique nouvelle, le groupe va appuyer ses riffs un peu plus sans oublier le côté plus planant, un brin mortifère, qui sied bien aux Autrichiens. Et du coup, "Moloch" est plutôt bon dans son ensemble. Quelques détails sont quand même de trop, des relents d’un quelconquisme (1) s’entendent çà et là, des vocaux masculins en arrière-plan qui résonnent comme ils ont déjà mille fois résonné.

"Moloch" est un disque qui se dévoile au fil des écoutes, à mesure que la voix d’Alexandra Pittracher s’apprivoise. Comme le premier l’album, comme l’EP en fait. Il constitue une continuité intéressante avec ces derniers, sans vraiment constituer une relance convaincante à cent pour cent. Il y a encore beaucoup de travail pour les musiciens, qui vont devoir faire au moins aussi bien, voire mieux dans l’idéal sur le prochain album s’ils veulent espérer autre chose qu’un succès d’estime. Ce qu’ils devraient trouver là, avec ce "Moloch" qui sera forcément charnière dans leur discographie sommaire.

(1) Néologisme qui vous est gracieusement offert par NIME.

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- Alexandra Pittracher (chant)
- Matthias Nussbaum (guitare)
- Roland Wurzer (basse)
- Michael Bachler (batterie)
- Raphael Lepuschitz (claviers)


1. Moloch
2. In Nomine Serpentis
3. Yoshiwara
4. Fall Of Ishtar
5. Save My Sight
6. Bow Down
7. Clandestine
8. Loss Of Reason
9. Im Lichte
10. Golem
11. Awakening



             



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