Deuxième album de Theatre Of Tragedy, "Velvet darkness they fear" tient toutes les promesses que le premier opus avait laissé entrevoir. Personnellement, c'est avec cet album que j'ai découvert le groupe, et ça m'a marqué assez durablement. Dans l'ensemble, les Norvégiens restent dans la lignée tracée depuis l'album précédent. Romantique à souhait et tout en contraste, toujours aussi inspiré par le théatre en vieil anglais, Theatre Of Tragedy affirme un peu plus sa personnalité. Liv Kristine n'a jamais aussi bien chanté. Elle a une voix divine, qui me donne à chaque fois des frissons. Quant à Raymond, il reste dans un registre death, mais il a affiné son chant. Même si ça reste des chants rauques, il place mieux sa voix, il la module mieux par rapport à celle de Liv Kristine et par rapport à l'ambience générale des chansons. Il s'essaie également aux chants clairs, même si c'est quand même plus déclamé que réellement chanté dans l'ensemble. Et surtout, le duo est plus affuté, plus complémentaire, et cette complicité se ressent bien.
De plus, le groupe s'essaie aux samples, en particulier sur les chansons-pièce de théatre comme "And when He falleth". Sur une autre chanson comme "Seraphic deviltry", il y a un passage ou le duo déclame entièrement les dialogues. A signaler aussi un morceau romantique mais au ton assez épique, presque mid-tempo, qui est entièrement chanté en allemand, "Der Tanz der Schatten". Ce sera d'ailleurs le single de cet album. Cette chanson est magnifique, et montre que la langue de Goethe peut aussi être utilisée pour des morceaux romantiques. D'autres titres de cet album sont également fantastiques, tels "Fair and guiling Copesmate death" ou "Black as the devil painteth".
En fait, malgré un côté assez monolithique, cet album dégage une force émotionnelle peu commune, presque à en donner les larmes aux yeux! C'est superbe!