Grisant et planant, KYUSS est une sorte d’être à part ! Imaginez-vous dans un désert aux frontières texanes quand, tout d’un coup, une basse, vibrante d’émotions, si puissante qu’une tempête est sur le point de se soulever…

Après "Wretch", assez énergique et déjà détonnant, l’album aux tons rouges - servant de successeur digne du premier opus et ce, l‘année suivante ! - se voit démultiplier son univers exponentiel mais avec cette capacité singulière que ces stoner de KYUSS ont su mettre en avant en ralentissant un temps soit peu les rythmiques pour profiter pleinement des ambiances lyriques et infinies qu’elles dégagent en permanence.

Et puis, il y a cette voix. Ce chant particulier qui étonne, parce que non-conforme, et pourtant si riche d’exaltations qu’à lui seul, il abat un travail colossal à la fabrication d’un album pareil. Mais sans les instruments, KYUSS ne serait pas non plus ce "je-ne-sais-quoi" de différent de ses petits camarades de scène. Pour s’en convaincre prenez par exemple le quatrième morceau "50 Million Year Trip", un bijou de ressenti lénifiant et fédérateur de liberté. Tout comme le titre qui suivra ; laissez-vous emporter et relâchez cette pression quotidienne.

Je le préfère à son successeur car la magie sonore de ce "Blues For The Red Sun" est unique et qu’après tant d’années à l’avoir écouté, il garde sa saveur libératoire et me rend, à chaque écoute, tout simplement heureux de vivre !