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BLACK DEATH  |  STUDIO

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2006 A Haunting Curse
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GOATWHORE - A Haunting Curse (2006)
Par POSSOPO le 16 Octobre 2006          Consultée 4436 fois

D’abord, on voit le disque. Ah mais que c’est bon, ça, comme patronyme. GOATWHORE, la pute au bouc. Un sacré nom de groupe pour un sacré défoulement sludge. La pochette n’attire pas particulièrement l’œil, on reste bien ancré dans le stoner le plus crado, peut-être aura-t-on droit à un fond de psychédélisme. Puis on se renseigne un peu. Producteur, Erik Rutan. Un monsieur pas foncièrement célèbre pour ses délires boueux, nous retrouvons l’homme chez RIPPING CORPSE, HATE ETERNAL et MORBID ANGEL. De plus, A Haunting Curse est enregistré en Floride. L’étau se resserre d’un coup. Et puis, au détour d’une chronique, on apprend enfin que GOATWHORE (je n’en peux plus de ce nom fabuleux, je vais commencer à me tripoter le zizi si ça continue) joue du black metal. Et bien, maintenant, il n’y a plus qu’à écouter.

Du black metal ? Que nenni. De black on ne retrouve qu’un vernis qui fait, certes, toute l’originalité du combo mais qui ne suffit pas à le classer chez les disquaires dans le même rayon que DARKTHRONE, MARDUK ou CRADLE OF FILTH, même en élargissant le spectre comme je viens de le faire. Car GOATWHORE vient, ma première impression était donc la bonne, de la Nouvelle-Orléans, patrie du sludgecore, d’un stoner baignant dans la boue et de tout un tas de groupes pachydermiques. Conséquence de récents et douloureux événements, GOATWHORE trempe dans un vernis qui le rend tout de suite sympathique. Maisons détruites après le passage de l’ouragan Katrina, double accident conduisant à la paralysie partielle du vocaliste Ben Falgoust, également chanteur chez SOILENT GREEN, tandis que le guitariste Sammy Duet a passé du temps avec l’adipeux CROWBAR et l’enfumé ACID BATH. Le quatuor est donc parfaitement ancré dans une scène bien particulière du metal américain. D’où ce son fangeux, embourbé dans le bayou.

Revoyons à présent notre jugement. A Haunting Curse pourrait se définir comme du black metal, mais évidemment nourri au sein de la Louisiane. Donc totalement abâtardi, les réminiscences protoblack étiqueté eighties n’étant que pure coïncidence, la couleur musicale propre aux artistes de l’ancienne province française se rapprochant par moments du gris de CELTIC FROST et plus encore du marron de TORMENTOR. Autre erreur, GOATWHORE ne fait pas de death metal, ou plutôt pas vraiment, bien que l’épaisseur des guitares ainsi que le curriculum vitae du producteur puissent faire penser le contraire. GOATWHORE joue, cela n’aurait pas pu être plus évident, une musique extrême, sombre, forcément influencée, même si de façon totalement indirecte, par tout l’univers du black metal et de façon parfaitement directe par son environnement. Ce qui donne comme résultat final une espèce de black thrash marécageux. Et si death, il y a, il n’est que la réaction chimique produite par l’amalgame de tout le reste.

J’ai passé un peu de temps à expliquer la particularité du son de l’orchestre car il ne me reste malheureusement plus grand-chose d’intéressant à raconter. Déjà vu, déjà entendu, malgré cette attirante particularité stylistico-géographique, et en mieux, on s’en serait douté. Certaines ambiances auraient mérité qu’on s’y attarde plus au lieu de revenir sans cesse à ces riffs mal inspirés et à ces blast-beats poussifs. C’est comme souvent sur les chutes de rythme que le combo gagne en intérêt en détaillant le décor. De plus, la production, lourde et élimée d’Erik Ruan, qui respecte intelligemment l’univers de l’artiste, ne permet malheureusement pas de se délecter d’une quelconque phrase, toujours noyée dans un magma sonore volontairement mal aiguisé. GOATWHORE est bel et bien un artiste commun et inutile. Saura-t-il s’extirper du peloton sur une prochaine livraison ? Réponse au prochain épisode.

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- Sammy Duet (guitare, voix)
- Ben Falgoust Ii (voix)
- Zack Simmons (batterie)
- Nathan Bergeron (basse)


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