RATM est considéré comme un des groupes majeurs des 90's. Son 1er album éponyme (paru en 1992) y est sans doute pour quelque chose. Pour beaucoup, c'était une grosse baffe dans la tronche. Pour moi, c'est juste un disque convenable, sans plus. Ayant eu l'occasion d'écouter son successeur, j'avoue avoir été atterré par son contenu. Entre l'éponyme (que je trouve acceptable, à défaut d'être exceptionnel, donc) et "Evil Empire", c'est carrément le jour et la nuit.

Déjà, j'avais trouvé le phrasé rap de Zack De La Rocha assez gonflant et trop redondant sur le premier album, mais ça restait dans les limites du supportable. Mais alors, sur ce "Evil Empire", sa prestation vocale est carrément imbuvable, horripilante ! Tom Morello, pourtant excellent guitariste, use et abuse de bruitages en tous genres. Les morceaux eux-mêmes rentrent dans une oreille et ressortent par l'autre illico presto. De surcroît, le groupe semble s'embourber dans son discours politique tant celui-çi relègue parfois la musique au second plan. Le quartette US semble déjà à court de munitions et seul le titre "Bulls On Parade", sympa, vaut le detour.

Avec cet opus, RATM vient de dégringoler du piédestal sur lequel on l'a installé peut-être trop rapidement. Mike Muir, qui les avait taxés d'opportunistes bien avant tout le monde et s'était foutu de leur gueule sur le titre "Do What I Tell Ya" (figurant sur l'album "Groove Family Cyco" de INFECTIOUS GROOVES), a dû bien se marrer à l'époque. Avec beaucoup de recul, on se dit que finalement, RATM est le groupe d'un seul album ("The Battle Of L.A", le successeur de "Evil Empire", est tout aussi inintéressant, sous-inspiré). Bien des années après la déferlante RATM, j'ai cette sensation qu'à l'époque, on a accordé à ce groupe plus d'importance qu'il n'en avait et sa musique aura finalement mal supporté le poids des ans.
RATM ? Vu, connu, encensé, lassant à l'usure et, pour finir, quasiment oublié.