Le premier de la magnifique trilogie des 80 avec Marcolin au chant. Sans doute le plus abouti, un concept envoûtant, une puissance énorme, des compos magistrales et une voix pharaonique.
Qui a déjà reçu une claque de moine de la sorte ? CANDLEMASS est une cathédrale gothique, Marcolin un prêtre hirsute et bedonnant, qui fronce les sourcils en nous menant de ses grosses mains calleuses, avec force coups de pied au postérieur dans une crypte dantesque et hypnotique.
Le gros moine conteur demeure bien entendu la révélation de ce disque, mais pas uniquement. Car le groupe affine ses ambiances et aiguise ses guitares qui n'ont jamais été aussi tranchantes. "Samarithan", inspiré d'un récit biblique, représente à lui seul la quintessence du style, parfait de bout en bout, riche en émotions palpables...et les riffs.. mon dieu, ils sont colossaux !! "Bewitched" ou "Dark Are The Veils Of Death" sont sculptés de mains de maître. Oui, Leif c'est un peu le RODIN du Doom Metal, privilégiant les mélodies évocatrices et les atmosphères grandioses. Et grâce aux instrumentaux de transitions, l'unicité de l'oeuvre est terrifiante et sa portée incalculable. "Epicus" était grand, "Nightfall" l'est tout autant, mais sa saveur est autre.
Cette pièce d'orfèvrerie imprévisible pulvérise à jamais la concurrence.
Pétrifiés nous sommes, errant vous êtes, mélancolique je resterai.