Sympathique. Voilà l’épithète fourre-tout qui vient immédiatement à l’esprit lorsqu’il s’agit de distinguer cet album. Un album qui s’écoute aussi facilement qu’il s’oublie, et qui se redécouvre avec le même plaisir, qu’on ne parviendra toujours pas à s’expliquer, au hasard d’un rangement ou, en l’occurrence, d’une chronique. Merci à Fredouille de m’avoir rappelé l’existence de cette curiosité, dépoussiérée pour l’occasion.

Le speed/thrash de GRINDER est direct, sobre, efficace. Le groupe n’a pas la prétention de s’attaquer aux sommets himalayens de 1990 ; aussi assume-t-il tranquillement une approche très classique, avec une assurance technique évidente qui lui permet d’enchaîner parfaitement, d’une part, les passages up et mid tempo, et d’égayer d’autre part les compositions de petites touches mélodiques agréables et variées (le très surprenant « Pavement Tango »). Le son de la basse, comme on aimerait l’entendre plus souvent dans ce genre de production, sait se faire tout en rondeur pour accompagner des soli inspirés (« Hymn to the Isolated ») ou claquer méchamment pour soutenir accroches agressives des couplets (« Nothing is Sacred »). La voix claire et puissante du chanteur, rejoignant par moment les intonations d’un Sean Killian, et les backings hargneux qui suivent les nombreux breaks finalisent la remarquable homogénéité de l’ensemble.

Un album sans mauvaise surprise, entraînant l’auditeur sur des sentiers battus qu’il est toujours agréable et rassurant de fréquenter de temps en temps lorsqu’ils sont bien entretenus. Sympathique, je vous dis !