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OPERA METAL EPIQUE  |  STUDIO

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2004 2 Days Of Rising Doom
 

- Style : Ainur, Kamelot, The Chronicles Project, Circle Of Illusion, Soulspell, Odd Dimension
- Membre : Luca Turilli , Dreamquest, Kiske - Sommerville, Heavens Gate, Masters Of Ceremony, Virgo
- Style + Membre : Avantasia

AINA - Days Of Rising Doom (2004)
Par JULIEN le 15 Mars 2004          Consultée 13912 fois

Mazette, quel casting hollywoodien pour ce premier Opera Metal de Monsieur Robert Hunecke-Rizzo (bassiste de HEAVENS GATE), connu aussi pour avoir tenu les baguettes aux côtés de Luca Turilli lors de ses escapades solos ! Car si ce projet solo est généralement présenté comme celui de Sascha Paeth (deuxième guitariste de HEAVENS GATE et célébrissime producteur de RHAPSODY, KAMELOT ou du premier ANGRA parmi d’autres…), ce dernier ne fait que produire le disque et veiller à la qualité des arrangements ! C’est bien Hunecke-Rizzo qui assume le gros du travail, qu’il s’agisse de la composition ou de l’interprétation (guitare, basse, batterie et arrangements)... Monsieur est polyvalent ! Et en plus il sait s’entourer ! Des preuves ? Attention les yeux, sont invités ici : Miro (LUCA TURILLI, KAMELOT…), Mickael Kiske (ex-HELLOWEEN), Glenn Hugues (si vous ne connaissez pas ce grand monsieur… demandez à David, ah !), Tobias Sammet (EDGUY, AVANTASIA), Thomas Rettke (chanteur d’HEAVENS GATE), Olaf Hayer (LUCA TURILLI), Candice Night (BLACKMORE’S NIGHT), André Matos (ex-ANGRA, SHAMAN), Marko Hietala (ex-SINERGY, NIGHTWISH), Simone Simons (EPICA), Jens Johansson (ex-MALMSTEEN, STRATOVARIUS), T.M . Stevens (basse de fou), Emppu Vuorinen (NIGHTWISH), Thomas Youngblood (KAMELOT)… Et je n’ai cité que les plus connus ! Et avec ça ? De vrais instruments classiques, un choeur d’enfants britanniques (The Trinity School Boys Choir), des vocalistes d’opéra, tout ce beau monde étant surveillé par Amanda Somerville qui, non contente d’intervenir dans le disque et de diriger les parties vocales, s’est également occupée d’en écrire l’histoire et les paroles… Bon, on reprend son souffle, et on se pose LA question, celle qui doit cornaquer notre jugement et étirer aux maximum les esgourdes : Et la musique ?

C’est vrai, on est coutumier de cette duperie qui consiste à masquer l’indigence des compositions sous la débauche d’effet spéciaux, de repousser la fadeur des morceaux dans l’ombre complice s’étendant aux pieds d’individus prestigieux venus apporter un illusoire cachet artistique à la chose… et on commence à être fatigué de tous ces opéras Metal : AVANTASIA, AYREON, INFINITY… et maintenant AINA ! Va falloir déballer des arguments costauds pour que s’agitent les muscles de nos petits doigts boudinés, tripotant fébrilement le zip de notre porte-feuille… et si le casting d’AINA est alléchant, il ne saurait suffir à nous convaincre. Alors on glisse le disque, on appuie sur play, et on guette…

Première réflexion : AINA se présente comme un « Metal Opera » certes, mais on raterait une bonne partie de sa spécificité à vouloir le classer d’office aux côtés d’AVANTASIA et autres. Certes, c’est une évidence qui nous éclabousse à son écoute : plusieurs morceaux tapent dans le Speed Melodique. Pour autant, AINA n’hésite pas à entrouvrir, d’un geste ample et amical, les portes de son univers à divers autres genres et coloris. C’est ainsi que peuvent s’y épanouir des compositions comme la très péchue et 70’s "Son Of Sorvahr" (attention, T.M. Stevens est dans la place et ça groove sévère) ou des morceaux reposants et intimistes comme "Talon’s Last Hope" (un écrin mélodieux pour un duo entre la voix féérique d’André Matos et la saveur très Blues de Glenn Hugues), le touchant "Serendipity", où la voix de Mickael Kiske glisse sur une guitare acoustique, un chant d’enfant, des bruitages de nature (oiseaux, chien, pleurs de bébé) et les propos champêtres de la flûte se mêlant à cette intimité.

J’en vois déjà qui s’inquiètent… n’ayez crainte : s’il est bien une qualité qu’il nous faut accorder parmi tant d’autres à AINA, c’est bel et bien sa diversité ! Ce qui signifie que, comme promis, les moments les plus propices de l’histoire se prêtent à la déflagration de compos Speed. Des exemples : "Flight Of Torek", premier titre dans le genre sur ce disque, et qui impose le chant de Tobias Sammet sur une première partie typique Speed, qui finit par céder sa place à un solo de claviers 70’s introduisant la voix de Glenn Hugues pour un interlude plus sensible, avant un final qui redonne les pleins pouvoirs à Tobias… Un autre ? L’immédiat et carnassier "The Beast Within" (composé et interprété par Sascha Paeth) qui cartonne méchamment avec son riff imparable et son tempo qui arrache la tête, brisé par un break peuplé de choeurs profonds et caverneux à la « Lord Of The Rings » (rappelez vous le pont de Khazad Dhum) et le chant excellent, rocailleux et puissant, de Thomas Rettke. Encore ? Les six minutes du terrible "Oriana’s Wrath", animées par quatre chanteurs différents (Marko Hietala, Thomas Rettke, la caractérielle Sassa Jordan et la soprano Rannveig Sif Sigurdardottir) sont pour vous : ma composition préférée du disque, vraiment épique, avec des arrangements orchestraux du plus bel effet, un solo plein de feeling, des riffs quasi modernes à la SYMPHONY X et un refrain de tueur où des chœurs viennent asseoir la puissance mordante de Sassa ! Et n’oublions pas l’hymne "Rebellion" chanté par Glenn Hugues, qui n’est pas un chanteur de Speed… un morceau qui possède de ce fait un caractère subtilement différent, et peut se prévaloir d’un riff bien troussé - à la KAMELOT - souligné d’un refrain accrocheur et de quelques arrangements bien vus, avec notamment un solo de clavier d’Erik Nordlander (LANA LANE) et une intervention d’Emppu Vuorinen. Du tout bon !

Aux cotés de ces morceaux, le loisir nous est laissé de déguster des compositions tout aussi réussies, comme le très arabisant "Lalae Amer" (solo de Thomas Youngblood, logique !), un presque joyeux "Revelations" s’ébrouant sur un riff ensoleillé comme ANGRA sait si bien les façonner, et s’achevant sur une note théâtrale à la TRANS-SIBERIAN ORCHESTRA, un "Naschtok Is Born" à la KAMELOT (les ambiances orientales) très rythmé et s’ouvrant sur une intro lourde et sombre, ou encore le monument "The Siege Of Aina" (sept minutes) où apparaissent Olaf Hayer et Candice Night (aux côtés de deux autres vocalistes et des chœurs !), avec une intro presque RUNNING WILD, des expectorations barbares défiées par le choeur d’enfants, le tout reposant sur une construction complexe qui sollicite pléthore d’orchestrations et une appréciable vivacité rythmique. Une réussite. Et je ne parle pas de "Silver MAIDEN", morceau atmosphérique majestueux par excellence, qui creuse le doux nid d’une flûte et d’instruments à cordes conférant son velouté à une composition illuminée par la voix d’un Kiske offrant au tout un léger côté Disney !

Se refermant sur un "Restoration" aux accents graves apuyés par le chant soprano de Simone Simons, et qui semble appeler une suite à ce « Days Of Rising Doom », cet album d'AINA est une bien belle œuvre, une véritable escapade au coeur d’une contrée dont nous suivons ici les événements avec un plaisir d’autant plus manifeste que le disque est bien construit, avec un début calme et assez gai (les trois premiers titres) qui débouche sur une première compo Speed plutôt lumineuse ("Flight Of Torek") assurant la transition vers un triplé de compos plus sombres, rapides et majestueuses. Une accalmie de deux morceaux ("Talon’s Last Hope" et la tragique mais très belle "Rape Of Oria") introduit ensuite un nouveau trio de compositions dynamiques et entraînantes autant que différentes l’une de l’autre par leurs ambiances ("Sons Of Sorvahr" est d’ailleurs assez saugrenue), avant que ne retentisse un appel au combat ("Rebellion") débouchant sur une attaque épique et guerrière ("Oriana’s Wrath"), le "Restoration" évoqué plus haut refermant le livre. Il faut dire ici que tout est prévu pour que l’auditeur se laisse couler dans le monde d’AINA, avec un livret impressionnant (plus de soixante pages) où toute l’histoire nous est contée, chaque titre étant illustré d’un superbe dessin des studios Oxmox et des artistes Marc Klinnert et Adam Briggs. On aura également le plaisir d’y faire connaissance avec tous les musiciens et protagonistes de cette œuvre, qu’ils apparaissent sur chaque titre ou ne posent ici qu’un solo de guitare, de clavier, ou quelques lignes de chant. Quant à la production du disque, inutile de dire qu’elle est excellente !

Ah oui, j’oubliais : l’édition limitée de AINA offre deux disques supplémentaires : un deuxième disque audio truffé de versions alternatives ("Silver MAIDEN" chantée par Amanda Somerville, "Rape Of Oria" traduit en langue Ainae, qui rappelle un peu l’elfique), démos ("Talon’s Last Hope" interprétée par Robert Hunecke-Rizzo) ou versions singles de titres de l’album ("The Beast Within", "Flight Of Torek", "The Siege Of Aina"), rehaussées de l’instrumental orchestral de quinze minutes "The Story Of Aina" (deux versions : avec ou sans lecture du récit) qui accompagne le défilement du story board disponible sur le DVD ; le troisième disque quant à lui est destiné à votre lecteur DVD donc, et propose un clip original tout en image de synthèse (pas totalement réussi malheureusement) de "The Beast Within", un très sympathique making of de 15 minutes où la bonne humeur est de rigueur, avec un sous-titrage anglais quand tout ce beau monde parle en allemand, ainsi que le story board évoqué ci-avant, et qui présente l’histoire (on peut la suivre aussi dans le livret) tout en faisant défiler de superbes illustrations et images, ainsi que divers artwork.

Rien que pour l’exceptionnelle qualité du packaging et la masse de travail colossal que dut représenter la réalisation de ce projet (on en a un aperçu dans le making of), AINA mérite toute votre considération. Mais il serait dommage d’en rester là, car nous tenons là, entre nos petites mains, une œuvre d’une grande richesse, variée et passionnante. Et on n’a de cesse de relever, au fil des écoutes, qui un petit détail qui nous avait échappé, qui une mélodie qui n’avait pas trouvé originellement de famille d’accueil… C’est bien simple, ce disque ne me quitte plus depuis que je l’ai acheté, même si les toutes premières écoutes me laissèrent un peu indécis. Mais aujourd'hui, c’est sans hésitation que j’attribue à ce disque la note maximum, qui vient récompenser sa diversité, sa luxuriance, et la remarquable attention dont il a fait preuve dans sa présentation et sa confection.

Pour finir, et à la différence de certains autres « Opera Metal », AINA jouit d’une réelle valse des chanteurs, le record d’apparition étant détenu par Thomas Rekkte, avec cinq interventions en tant que personnage principal, ce qui laisse pas mal de place à ces petits camarades. Un vrai travail d’orfèvre donc, qui nous rappelle que le Metal peut être magique. Une œuvre à ne pas rater si vous aimez le genre, et à découvrir si vous vous en méfiez.

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The Ereyn Chronicles (part I : The Journey Of Beginnings) (2006)
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Maxi qui rassemble pas mal d'inédits (ou presque)


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Par RENAUD STRATO



Par METAL




 
   JULIEN

 
   BAST
   WëN

 
   (3 chroniques)



- Robert Hunecke Rizzo (guitare, basse, batterie)
- Sascha Paeth (arrangements)
- Amanda Somerville (chant)
- Miro (claviers)
- Moults Invités Prestigieux


1. Days Of Rising Doom (disc 1)
2. Aina Overture
3. Revelations
4. Silver Maiden
5. Flight Of Torek
6. Naschtok Is Born
7. The Beast Within
8. The Siege Of Aina
9. Talon's Last Hope
10. Rape Of Oria
11. Son Of Sorvahr
12. Serendipity
13. Lalae Amer
14. Rebellion
15. Oriana's Wrath
16. Restoration

1. The Story Of Aina (disc 2 Bonus)
2. The Story Of Aina (intrumental)
3. The Beast Within (single Version)
4. Ve Toura Sol (
5. Silver Maiden (alternate Version)
6. Talon's Last Hope (demo)
7. The Siege Of Aina (single Version)
8. The Story Of Aina

1. Beyond The Borders (dvd Bonus)
2. Cf Chronique !



             



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