Je vais répondre à Fenryl, puisque je me sens un peu visé (« Présent depuis 2007 sur NIME, je ne pensais pas un jour vous parler de cet album, imaginant avec force qu’il n’avait pas sa place sur notre site… Les publications récentes et nombreuses de plusieurs collègues vers un Rock très très progressif ont réussi à me faire déculpabiliser… ». Je ne vois absolument pas ce que tu insinues !), en parlant de "Dookie", écouté en cette année 1994 qui n’a pas été le cru le plus extraordinaire qui soit.

Ce disque, je l’ai découvert au travers le clip de "Basket Case", que j’avais beaucoup apprécié. À quinze ans, c’est le genre de clip qui fait mouche, avec son humour qui perçait de cet univers de maison de fous, un asile d’Arkham un peu mieux fréquenté qu’habituellement. J’ai retenu le nom du groupe et… Ben j’ai attendu quelques semaines avant d’avoir l’occasion d’aller en ville (ah ! La vie à la campagne ! Son air pur, sa capacité à nous faire économiser notre argent de poche !) pour trouver l’album.

Ce que je ne savais pas, c’était qu’il s’agissait déjà du troisième essai de nos keupons. Mais à cette époque, qui le savait réellement, hein ? Certainement pas le disquaire qui ne proposait que "Dookie" et sa célèbre pochette qui n’est pas sans évoquer un délire de Robert Crumb ou de Art Spiegelman, deux artistes qui me parlaient déjà beaucoup (en même temps, quand vous zappez sur Arte et que vous tombez sur "Fritz The Cat", ben voilà quoi…).

Bon, ça on s’en fout au final. Alors… Ce disque, avec "Smash" de The OFFSPRING dans un registre tout de même plus Heavy, c’est une bouffée de bonne humeur au milieu de sorties pas très jojo au niveau des textes (pêle-mêle : le glauque de "The Downward Spiral" de NIN, la violence sourde de MACHINE HEAD ou l’aspect dérangeant de KORN), ce qui fait que ce sont des disques sur lesquels on aime revenir parce qu’ils foutent la pêche et nous conditionnent pour que nous passions une bonne journée.

Il y a "Basket Case", bien sûr, le hit, la perle, la révélation, mais c’est aussi "Burnout", "Chump", "F.O.D." ou encore "Welcome To Paradise". C’est parfois très Pop, également plus énervé par moment, c’est surtout très déconnant et ça ne se prend pas au sérieux. Et ça, bordel, ça fait du bien ! C’est effectivement un disque générationnel, et GREEN DAY a réussi à en pondre plusieurs dans sa carrière (pour la génération d’après, ce fut "American Idiot" et cette autre pochette iconique qui prendra la place de "Dookie" dans leurs cœurs).

Et effectivement, c’est un disque que j’adore écouter quand je conduis. Ce n’est pas prise de tête, ça ne donne pas envie d’appuyer sur l’accélérateur comme un truc bien brutal, on est cool, on est bien. Bon, ok, j’admets que je ne le mets pas en hiver, parce que conduire la fenêtre ouverte quand il pleut ou il neige, c’est un coup à se choper la grippe. Mais oui, c’est un disque feel good et même si tout n’est pas parfait dessus, il fait grave le job à ce niveau. Après, effectivement, s’il vous faut cent vingt huit riffs par morceau, ça va vite devenir chiant GREEN DAY, hein…