"Par Le Sang Versé" frôlait l'excellence, dès lors il était une gageure pour sa suite de faire mieux. Mais à aucun moment "Ordalies" ne démérite ! Ce troisième album de VEHEMENCE nous délivre à nouveau ce Black Médiéval épique, envoûtant et surtout magnifiquement inspiré.

VÉHÉMENCE baigne toujours autant dans son Moyen Âge totalement fantasmé, évoquant surtout le merveilleux du bas Moyen Âge et une esthétique sortie de la guerre de cent ans. Avec un concept aussi bien défini le risque reste de se répéter, et effectivement VÉHÉMENCE ne révolutionne pas sa musique. Heureusement, le monumental "De Feu Et D'Acier" ouvre ce nouveau recueil de légendes contées par le Breton Hyvermor de la plus magistrale des façons. Son chant se fait encore plus compréhensible et les parties et chœurs en "voix claires" sont parfaitement appropriés. Les riffs du Francilien Tulzscha sont à l'avenant, entraînants et hypnotiques, et saupoudrés d'une inspiration Heavy Metal dont il est également friand. "Notre Royaume... En Cendres" est l'autre chef d'œuvre de l'album, le Heavy Metal Épique est parfois totalement de mise sur ce titre, dont la mélodie introductive n'est pas sans évoquer fortuitement le "Princess Of The Dawn" d'ACCEPT ! Et c'est bien lorsque le tempo se pose, pour laisser la place à un Hyvermor qui chante d'une puissance dramatique l'embrasement de la cathédrale que l'album atteint à mon avis son plus beau climax.

"Ordalies" s'ouvre ainsi de façon stupéfiante et on a envie de croire au futur chef d'œuvre. Cependant, l'album a le même défaut que son prédécesseur : ses deux premiers titres sont aussi de loin ses meilleurs. Le groupe ne parvient pas ainsi à maintenir un tel niveau tout au long de cette heure qui n'en demeure pas moins intense. Une fois de plus, on aurait également pu préférer que le tout ne soit pas aussi étendu, ou que certains riffs sonnent un peu moins classiques pour du Black médiéval ("La Divine Sorcellerie" notamment). Il ne s'agit cependant là que de menus défauts qui ne sauraient perturber une écoute immersive.

Le format plus resserré tout en demeurant très épique de "Un Contre Mille", qui nous conte un récit situé quelque part entre la légende du guerrier du pont de Stamford Bridge aux exploits du Chevalier Bayard, est sans doute une voie que le groupe devrait creuser à l'avenir. Quant au final de "Par Le Glaive" il offre une belle conclusion, porté par une mélodie victorieuse et positive. C'est galvanisant, et vous y repenserez la prochaine que vous visiterez de belles ruines médiévales.